samedi 26 mars 2011

Journal de Hélène Berr


«J'ai porté la tête haute, et j'ai si bien regardé les gens en face qu'ils détournaient les yeux. Mais c'est dur. D'ailleurs, la majorité des gens ne regardent pas. Deux gosses dans la rue nous ont montrées du doigt en disant : «Hein ? T'as vu ? Juif.» Mais le reste s'est passé normalement. Je suis repartie pour la Sorbonne ; dans le métro, encore une femme du peuple m'a souri. Cela a fait jaillir les larmes à mes yeux, je ne sais pourquoi.»
«Pourquoi suis-je si inquiète ? Objectivement, il y a de quoi, parce que j'ai l'impression que nous sommes la dernière fournée, et que nous ne passerons pas entre les mailles du filet. Il ne reste plus beaucoup de juifs à Paris ; et comme ce sont les Allemands qui font les arrestations maintenant, il y a peu de chances d'y échapper, parce que nous ne serons pas prévenus.»
D'avril 1942 à février 1944, cette jeune fille française a tenu son journal au jour le jour. Un texte d'une qualité littéraire exceptionnelle, où se mêlent l'expérience quotidienne de l'insoutenable et le monde rêvé des lettres, où alternent à chaque instant l'espoir et le désespoir.
Ses derniers mots, le 15 février 1944, «Horror ! Horror ! Horror !», sont un pressentiment de l'inéluctable. Arrêtée le 8 mars 1944, elle est déportée à Auschwitz avec son père et sa mère. Elle survit presque jusqu'au bout à l'épreuve, succombant à l'épuisement à Bergen-Belsen en avril 1945, quelques semaines avant la libération du camp. (Tallandier)


"Horror ! Horror ! Horror !"
Ce sont sur ces mots que se termine brutalement le journal de Hélène Berr, faisant écho à Macbeth de William Shakespeare et comme un pressentiment des évènements tragiques à venir.
En 1942, lorsqu'elle commence son journal, Hélène Berr a 22 ans, elle est française, parisienne, étudiante à la Sorbonne, musicienne, et vient de récupérer un recueil dédicacé par Paul Valéry.
Mais voilà c'est aussi la guerre et Hélène Berr est juive.

Son journal est séparé en deux parties, la première couvre 1942, puis il y a un arrêt pendant plusieurs mois et il reprend en 1943.
Entre temps beaucoup d'évènements se sont passés,Hélène a changé, elle a mûri dans ses réflexions.

La première partie est écrite par une Hélène jeune, qui vit ses premiers émois amoureux et se pose beaucoup de questions sur ses relations avec les autres personnes, mais aussi sur la guerre et le contexte de plus en plus incertain dans lequel elle vit et évolue.
Avec elle le lecteur vit le durcissement des lois anti-juives, les brimades, l'antisémitisme grandissant, les rafles, notamment la grande rafle de juillet 1942 qui restera dans l'Histoire sous l'appellation "Rafle du Vél'd'hiv".
J'ai beaucoup aimé son écriture, sobre mais précise. J'ai eu l'impression par moment de lire une Anne Franck sortie de l'adolescence et entrant dans le monde adulte.
De plus elle est étudiante à la Sorbonne et se promène souvent dans ce quartier, le connaissant bien j'ai donc facilement pu visualiser Hélène évoluant dans ce monde.
J'ai apprécié son engagement également à l'UGIF, et j'ai trouvé très intéressant de découvrir la vie à cette époque grâce à ses yeux et son écriture.
Certains passages sont poignants, notamment lorsque son père est arrêté et interné à Drancy, où lorsque Hélène raconte les arrestations dont elle a entendu parler.
A partir de juillet 1942 il y a un basculement dans l'histoire et Hélène le met en évidence.

La deuxième partie est plus mûre, Hélène y écrit ses réflexions, et elles sont d'une terrifiante lucidité.
J'ai été très surprise par la clairvoyance de ses propos, par les questions qu'elle soulève et qui nous arrivent comme une grande claque dans la figure (je pense notamment à ses questions sur le pape et les chrétiens et leur silence et non réaction face aux évènements), d'autant qu'à aucun moment il n'y a de haine dans ses propos, à aucun moment elle ne renie l'humanité ou ne s'emmure dans une haine de l'espèce humaine.
Malgré la situation, malgré le piège qu'elle sent inévitablement se refermer sur elle, Hélène garde confiance dans la vie, elle continue à espérer, c'est également une formidable leçon de vie qu'est son journal.
Cette partie nous permet également de commencer à réaliser ce qu'a pu être la vie à cette époque, particulièrement pour les Juifs.

Ce journal de Hélène Berr me hantera certainement toute ma vie tant j'ai trouvé ce livre splendide, ce témoignage émouvant et poignant, et surtout, quelle lucidité et quelle finesse d'analyse de la part de cette jeune femme !
C'est une véritable leçon de vie que Hélène Berr nous fait partager grâce à son journal.
Je vous conseille par contre de ne pas faire comme moi et de lire la préface de Patrick Modiano après avoir lu le livre.

C'est un livre absolument splendide et je remercie Mariette Job, sa nièce, pour avoir travaillé sur les notes de Hélène et fait publier son journal.
C'est un bijou rare et pur qu'il aurait été dommage de ne pas faire connaître au monde entier.

Je vous conseille donc ce livre très intéressant et qui vous apportera également beaucoup sur un plan personnel.

Agence Hardy T6 : Boulevard des crimes de Annie Goetzinger et Pierre Christin


Alors que la belle Edith Hardy est sur la piste d'un complot visant à éliminer le Général de Gaulle, Victor se retrouve sur les planches pour les besoins d'une enquête, embauché au pied levé pour reprendre le rôle d'un jeune premier assassiné. Des coulisses d'un théâtre à une ferme perdue en Haute-Marne, Christin et Goetzinger font merveilleusement revivre la fin des années 1950, la fin de l'innocence et d'un monde qui basculera bientôt dans la modernité. (Dargaud)

J'ai comme l'impression que la série est en train de s'essouffler, la fin laisserait même penser qu'elle s'arrête là, l'époque est complètement en train de changer et certains personnages ont fait un vrai travail sur eux-mêmes, Victor en particulier.
Je n'apprécie décidément pas le fil conducteur adopté pour ces trois derniers tomes, à savoir une enquête par tome.
Cela ne laisse pas le temps à l'histoire de se mettre en place et de se développer, les auteurs ne présentent que les fragments les plus importants, d'autant que dans ce tome-ci il y a deux histoires parallèles, ce qui me paraît bien trop difficile à faire tenir en un seul tome.
Tout cela se fait au détriment de l'intrigue et de l'histoire, pourtant celle-ci n'est pas trop mal et a réussi à peu près à me captiver.
Mais je regrette le manque de suspens, ainsi que la répétition de la scène de meurtre (en tout deux meurtres et une tentative).
Je ne comprends pas trop cela, ce qui pourrait d'ailleurs passer pour une perte d'imagination et de créativité alors que le contexte historique est riche et source de développement d'intrigues.
Je trouve également que les dessins sont un peu moins travaillés, cela se voit surtout sur la couverture où Edith n'est pas dessinée sous son meilleur jour.
Le seul élément qui ne perd pas de sa valeur au fil de la série c'est le titre, là aussi il illustre très bien l'histoire et peut prendre plusieurs sens.

J'ai moins accroché qu'au début de cette série et je pense que les auteurs devraient prendre un peu de recul pour redonner vie à cette série qui a tout pour être réussie.

vendredi 25 mars 2011

Agence Hardy T4 : Banlieue blanche, banlieue rouge de Annie Goetzinger et Pierre Christin


Paris, 1957.

Une "Dauphine" qui s'arrête juste devant l'agence Hardy, voilà qui n'est pas banal.

À son bord, un ingénieur de la Régie Renault. 11 propose à Édith Hardy une mission délicate : élucider le vol d'une maquette de prototype. Une affaire qui va la conduire au coeur des petits secrets de l'île Seguin, là où sont installées les usines Renault.

Quant à son assistant Victor, il va pouvoir mettre à profit ses nouvelles relations à la CGT. Et, au passage, s'initier aux subtilités de la sémantique révolutionnaire en compagnie de la (charmante) fille d'un militant...

Les enquêtes de l'Agence Hardy nous entraînent une nouvelle fois dans la France des années 1950, celle d'avant les grandes mutations sociologiques de la décennie suivante. Le lecteur visite l'île Seguin et pénètre au coeur de la Régie Renault, où il redécouvre les différents métiers qui faisaient la grandeur de l'ouvrier de la Régie, fer de lance du prolétariat de l'époque. Entre enquête policière, témoignage sociologique, cours d'histoire contemporaine et comédie savoureuse, l'Agence Hardy s'affirme comme l'une des séries les plus séduisantes du moment. Quant au fidèle Victor, il n'hésite pas à décréter - avec quelques années d'avance - qu'il ne faut pas désespérer Billancourt... (Dargaud)


J'ai été un peu déçue par ce tome, déjà l'enquête se résout en un seul tome et c'est dommage, car il y a beaucoup trop de raccourcis dans l'histoire et les scènes s'enchaînent sans vraiment trop de cohérence entre elles.
Je pense que l'enquête aurait pu être plus intéressante, le contexte choisi par les auteurs, la Régie Renault, était bien mais pas assez bien exploité.
Au final il n'y a pas tant de secrets que cela et je n'ai pas très bien comprendre le but de l'histoire.
Par rapport aux trois premiers tomes cela manquait de souffle, l'enquête est un peu trop plate et manque de rebondissements.
Même les graphismes sont un peu en-deçà de ce qu'ils étaient dans les précédents tomes.
J'ai vraiment le sentiment d'une histoire mal maîtrisée et peu développée alors que le contexte historique, le début des difficultés avec l'Algérie et le lieu de l'intrigue dans cette entreprise nationalisée pouvait donner lieu à une bien meilleure intrigue plus développée.
J'ai par contre beaucoup aimé le titre qui est très imagé et a un double sens très intéressant.

dimanche 20 mars 2011

Salon du livre 2011


Cette année encore j'ai fait ma petite (!) virée au Salon du Livre, c'était hier et le temps de remettre mes idées au clair me voilà enfin prête à vous livrez mes impressions !

Tout d'abord je tiens à préciser que j'ai failli ne pas y aller seule, et que malgré mon amour des animaux je ne n'aime pas trop en ce moment le cheval de Marie, je ne le remercierai donc pas (et je ne lui filerai pas non plus une carotte ou un morceau de sucre !) mais je lui souhaite tout de même une bonne fin de week-end.

Cette année j'avais préparé mon programme de dédicaces, j'ai dû voir grand car je n'ai pas réussi à tout tenir, mais ce n'était pas non plus entièrement de ma faute !
Déjà la journée a très bien commencé, je me suis trouvée à ... 3 mètres de Tatiana de Rosnay dans le métro !
Comme quoi les écrivains eux aussi prennent le métro !
Je suis arrivée un peu après l'ouverture, je reprocherai le manque de plan avec la liste des stands, j'ai dû jongler entre le plan et l'autre document avec la liste des stands.
Je suis donc partie faire un repérage des principaux stands et prendre le pouls de ma première dédicace visée : Amélie Nothomb !
Il y avait déjà un petit groupe qui attendait, mais rien de grave, j'étais très motivée (et c'est super important de l'être).
Après cela, je suis partie au stand France Télévisions voir Babelio. Je m'attendais à un mini stand, en fait il fallait repérer la personne avec le tee-shirt Babelio, ce que j'ai fini par faire.
Ensuite, j'ai pris quelques photos, à commencer par la scène des auteurs et le café de Buenos Aires, ville à l'honneur cette année au Salon.



Spécialement pour toi Marie, voici une photo de Maxime Chattam ... bon d'accord, il ne s'agit que d'un panneau du stand Albin Michel mais il n'était pas présent ce jour-là.


Je suis allée faire quelques emplettes, attention j'ai été super raisonnable (je m'épate moi-même) car je ne suis repartie du Salon qu'avec 3 livres de poche !

J'ai visité l'exposition sur Agatha Christie en BD, c'était super !





Et là j'ai eu un choc ! Elizabeth Peters n'aurait donc pas si inventé que ça son Amélia Peabody ????

Je suis allée m'acheter à manger et j'ai commencé la file d'attente pour Amélie Nothomb.
Il était 12h10, la dédicace commençait à 13h30 et il y avait déjà du monde.
J'ai bouquiné, j'ai mangé, j'ai discuté avec les gens à côté de moi dans la file, c'est quand même sympa d'attendre car ça permet de discuter avec des personnes, notamment de livres.
Maintenant je ne vous cacherai pas que c'était super long, finalement Amélie Nothomb est arrivée, avec un superbe chapeau vert et la séance de dédicaces a commencé ... et là je n'ai plus avancé du tout, ça devenait super inquiétant.
Il faut dire que devant se trouvaient des personnes très fans, qui passaient apparemment beaucoup de temps à parler avec elle, après ça allait un peu plus vite.
Entre temps un horrible journaliste a interrompu la séance de dédicaces pour filmer (je trouve ça insupportable ! Les journalistes pourraient intervenir avant ou après mais pas pendant !).
La fille devant moi avait déjà eu une dédicace l'an passé, et me dit qu'elle pose des questions, gloups, je n'aime pas trop parler de moi.
Le père de la fille qui était devant moi venait régulièrement la voir et en profitait pour nous informer de où ça en était devant et de ce qui se passait.
Il y a aussi eu l'intervention d'une charmante dame pour nous présenter les Textopolitains, ça nous a permis de rire quelques minutes et de se détendre.
Après une très longue attente je suis finalement passée et j'ai eu ma dédicace ! (et vous ne saurez pas ce qu'Amélie Nothomb m'a dit !) Elle est en tout cas très gentille et attentionnée avec ses lecteurs.

Je suis partie en sprintant au Livre de poche pour obtenir une dédicace de Tatiana de Rosnay. Là aussi il y avait du monde mais ça avançait bien.
C'est une personne charmante et très gentille.


Ensuite j'ai flâné dans les allées et je suis allée voir l'exposition Thorgal.







Je suis allée voir le monde qu'il y avait pour la dédicace de Henning Mankell et j'ai fait demi-tour !
Je suis allée écouter la fin de la conférence où il intervenait, par contre mes photos sont toutes floues je ne suis pas en mesure d'en mettre (voilà ce que c'est que de prendre un appareil sous prétexte qu'il est petit et pas trop encombrant, la qualité est médiocre).
J'ai fait un tour au pavillon des Lettres nordiques.

J'ai vu ensuite que Patrick Bauwen dédicaçait à Albin Michel et qu'il n'y avait pas trop de monde.
Je suis partie m'acheter le livre qui avait retenu mon attention le matin et me voilà à attendre ma dédicace.
Là, j'avais misé sur le mauvais cheval !
En fait il prend beaucoup de temps avec chaque personne, d'autant que certaines personnes le connaissaient et discutaient avec lui, la palme revient à une femme qui s'est fait huer à sa sortie, elle a dû passer 25 à 30 minutes avec lui.
C'est bien de penser aussi aux autres qui attendent !
J'ai retrouvé une dame qui était derrière moi pour Amélie Nothomb et j'ai beaucoup bavardé avec la femme derrière moi, dont le pauvre mari craquait de l'attendre.
On partageait beaucoup d'avis sur certains auteurs, et on regardait aussi la foule pour Guillaume Musso derrière et celle pour Bernard Werber à côté qui lui a eu le temps de faire des dédicaces à tout le monde pendant que nous n'avancions pas.
Je la remercie parce que je pense que j'aurai craqué sans la présence de personnes sympathiques dans cette file d'attente, d'ailleurs on se soutenait tous mutuellement !
Après une interminable attente j'ai enfin fini par avoir ma dédicace, je ne connaissais pas du tout l'auteur mais son livre "L'oeil de Caine" avait attiré mon attention, et effectivement il est sympa et passe du temps avec chaque personne, c 'est plutôt appréciable, même si l'attente était très longue.

Je n'ai pas eu de dédicace de Pierre Lemaître car elles ont été annulées, je n'ai pas réussi à voir Eric Giacometti et Jacques Ravenne ni Jean-François Parot, sa dédicace à lui aussi aurait-elle été annulée ?

Après toutes ces péripéties je suis rentrée chez moi, complètement claquée avec un mal de pieds et aux genoux atroce dû au fait d'avoir fait du sur place et piétiné.
Je suis enchantée par ma journée et j'y retourne l'année prochaine ! (c'est quand ? C'est quand ?)
Je remercie les organisateurs de ce Salon, c'est toujours un bonheur d'y aller, les auteurs pour leur présence et leur disponibilité, les personnes devant et derrière moi dans les files d'attente, car si les attentes sont longues c'est aussi un bon côté du Salon que de pouvoir parler avec des personnes d'univers différents mais avec une même passion : les livres. C'était sympa aussi de mettre un visage sur une personne de Babelio, ça change de l'immatériel qu'est internet.

J'espère ne pas avoir oublié des choses, si vous avez des questions n'hésitez pas et si vous voulez plus de photos j'en ai encore quelques unes en réserve, notamment l'exposition Agatha Christie ! (j'ai pensé à toi Sylla, je sais que tu aimes bien cette auteur)

Une haine aveugle de Martha Grimes


Alors qu'elle rend visite à Max Owen, son ex-mari, l'actrice Verna Dunn est assassinée à coups de fusil. Peu de temps après, Dorcas Reese, l'employée de maison des Owen, est retrouvée morte étranglée. Les soupçons de la police se portent sur une certaine Jenny Kennington qui, au cours d'une promenade, avait eu une violente altercation avec l'actrice, la nuit du meurtre, devenant du même coup une coupable idéale... Bien qu'étranger à l'affaire, le commissaire Richard Jury, secrètement amoureux de la jeune femme, décide de mener l'enquête pour l'innocenter. Mais comment prouver l'innocence d'une accusée lorsque celle-ci s'enferre dans ses mensonges? (Presses de la Cité)

Premier livre de Martha Grimes que je lisais et j'ai été très déçue.
Ce livre est complètement inégal.
Le début était bien, puis à partir de la cinquantième page ça s'est dégradé, c'est devenu long, sans intérêt avec les meurtres, ça a failli redevenir un peu mieux et ça s'est vite redégradé pour se conclure sans panache.
J'ai eu l'impression d'être sur des montagnes russes en lisant ce livre, sauf que j'étais plus souvent en bas qu'en haut des montagnes.

L'histoire n'est pas du tout intéressante, les meurtres sont relégués pendant une bonne partie du livre en deuxième plan, voire plus.
Je n'ai pas compris le pourquoi de la deuxième partie du livre, c'est complètement sans intérêt, ça n'apporte absolument rien à l'histoire, et c'est pas très bien écrit non plus car j'ai mis très longtemps à comprendre qui étaient Melrose Plant et Trueblood et pourquoi ils agissaient ainsi.
L'histoire est séparée en parties et celles-ci sont très inégales, la deuxième est beaucoup trop longue et n'a aucun intérêt.

Les personnages sont tous aussi plats les uns que les autres, particulièrement le commissaire Jury qui a autant de charisme qu'un trou noir.
Sa situation avec Jenny Kennington est franchement navrante et m'a lassée plutôt qu'amusée.
D'autant plus que ce n'est même pas lui qui mène l'enquête pendant les trois quart du livre, il a subitement un éclair de pseudo génie à la fin, mais c'est trop tard, je n'ai jamais accroché à ce personnage ni à ses amis d'ailleurs.
De plus il n'y a pas de réelle ambiance, c'est morne, à peu près autant que les marais qui font partie du décors de l'histoire.

En conclusion, j'ai été très déçue par cette lecture, l'histoire est longue et inintéressante et les personnages peu charismatiques.
Je n'en garde donc pas un bon souvenir.

samedi 19 mars 2011

Le vol du corbeau T2 de Jean-Pierre Gibrat


Paris, fin juin 1944. En fuite, traquée par la police française, Jeanne s'est réfugiée sur la péniche d'Huguette et de René, un marinier haut en couleurs dont la gouaille n'a d'égale que sa générosité. Tandis que François, l'ami de René, vaque à ses occupations de pilleur d'appartements, Jeanne ronge son frein, angoissée.
Les événements prennent un tour plus tragique encore, quand la péniche de René est réquisitionnée par les Allemands et qu'un soldat de la Wehrmacht est assigné à sa garde. Tandis que l'embarcation quitte Paris pour la Bourgogne, la présence du "Boche", en proie à ses propres démons, alourdit considérablement le climat.
Pour Jeanne, sublime, forcément sublime, deux questions restées sans réponses la taraudent : qui a bien pu la dénoncer auprès de la police française et qu'est devenue Cécile, sa sœur adorée ?
Suite et fin du Vol du corbeau, ce tome 2 confirme, s'il en était besoin, Jean-Pierre Gibrat dans son statut d'auteur indispensable à la bande dessinée contemporaine. Comédie de mœurs et tragédie de situation, dialogue savoureux et sonnant justes comme rarement en bande dessinée, portraits incisifs fouillant jusqu'à l'âme la vérité humaine, l'histoire va crescendo, passionnante et passionnée, jusqu'au dénouement, inattendu et saisissant.
Une oeuvre profonde, singulière, sublimée par un dessin et des couleurs somptueux. Du grand art, tout simplement. (Dupuis)


J'ai fini par craquer, je voulais vraiment lire cette bande dessinée mais ma bibliothèque n'avait pas le tome 1, je me suis lancée directement à partir du deuxième.
D'un côté je le regrette car l'histoire est vraiment très bien, d'un autre pas du tout pour la même raison que je le regrette.

Cette bande dessinée fait suite au "Sursis" car elle met en scène le personnage de Jeanne, soeur de Cécile, qui vit à Paris et se retrouve en bien mauvaise posture après avoir été dénoncée pour marché noir et que les allemands ont découvert des armes cachées chez elle.
En effet, Jeanne ne fait pas de marché noir, mais elle est par contre dans la résistance et elle cherche depuis lors à découvrir qui l'a dénoncée.

Les personnages sont très attachants, particulièrement Jeanne et François, dont l'occupation est de piller les maisons, ainsi que leurs amis mariniers.
Ils ont une vraie présence et développent une complicité, indispensable en cette période troublée.

L'histoire est vraiment très bien, le contexte historique est bien rendu et le lecteur comprend aisément dans quelle époque tourmentée évoluent les personnages.
Il y a une réelle ambiance et les paysages sont tout simplement magnifiques.
Là encore j'ai noté la grande qualité des dessins et le choix judicieux des couleurs.
C'est un bonheur pour les yeux de lire cette bande dessinée, comme dans "Le sursis" les femmes sont très bien dessinées et les dessins à couper le souffle, seul et même petit bémol : les hommes, je trouve que François ressemble trop à Julien, ils manquent de reliefs et de signes distinctifs, mais c'est bien le seul petit reproche que je peux faire à l'auteur.

Le titre prend tout son sens dans les dernières pages et il y a une révélation qui y est faite des plus surprenantes.
J'ai craint pendant un temps une fin triste comme pour "Le sursis" mais l'auteur m'a surprise, c'est plutôt une fin pleine d'espérance et j'avoue avoir beaucoup aimé les dernières images.

J'ai adoré cette bande dessinée et je ne peux que vous recommander de découvrir Jean-Pierre Gibrat si ce n'est déjà fait.

dimanche 13 mars 2011

True Grit de Joel et Ethan Coen


1870, juste après la guerre de Sécession, sur l'ultime frontière de l'Ouest américain. Seul au monde, Mattie Ross, 14 ans, réclame justice pour la mort de son père, abattu de sang-froid pour deux pièces d'or par le lâche Tom Chaney. L'assassin s'est réfugié en territoire indien. Pour le retrouver et le faire pendre, Mattie engage Rooster Cogburn, un U.S. Marshal alcoolique. Mais Chaney est déjà recherché par LaBoeuf, un Texas Ranger qui veut le capturer contre une belle récompense. Ayant la même cible, les voilà rivaux dans la traque. Tenace et obstiné, chacun des trois protagonistes possède sa propre motivation et n'obéit qu'à son code d'honneur. Ce trio improbable chevauche désormais vers ce qui fait l'étoffe des légendes : la brutalité et la ruse, le courage et les désillusions, la persévérance et l'amour... (Allo Ciné)

J'étais restée sur une mauvaise note avec les frères Coen (Burn after reading) mais ce film-ci a tout balayé.
Certes, c'est une nouvelle adaptation mais ce film a le mérite de donner un nouveau souffle au western et de redonner toutes ses lettres de noblesse à ce genre de film.
Tous les ingrédients sont là : un meurtre, une vengeance, un marshal, une jeune fille avec du caractère, le désert, des chevaux, des fusils et des batailles !
L'histoire en elle-même n'a rien d'original pour du western, mais elle es très bien menée et il y a de belles scènes.
Il y a également beaucoup d'humour avec des situations comiques (notamment le procès au début du film) et des répliques cinglantes.
Cet humour permet de bien passer les quelques scènes un peu violentes qu'il peut y avoir (et encore je m'attendais à pire).
Les acteurs sont très bons, à commencer par Hailee Steinfeld qui me semble être une actrice prometteuse.
Quant à Jeff Bridges il est vraiment excellent, par contre je dois reconnaître que je n'ai absolument pas reconnu Matt Damon (d'un autre côté je trouvais le personnage très bien et je n'ai même pas cherché à savoir qui l'interprétait).
Il y a de beaux paysages et une réelle ambiance se dégage du film.

En conclusion je vous recommande d'aller voir ce film qui redonne un nouveau souffle (en tout cas je l'espère) au western.

mardi 8 mars 2011

Agence Hardy T3 : Le poison rouge de Annie Goetzinger et Pierre Christin


Edith Hardy, fondatrice de l’agence de détectives éponyme, va devoir franchir le rideau de fer pour retrouver un jeune scientifique disparu avec la formule d’un nouvel antibiotique. Fin du premier cycle d’une série d’espionnage délicieuse dans un Paris d’après-guerre où les Américains sont encore des sauveurs, où les intellectuels peuvent s’afficher communistes et où l’on cache un portrait de Staline dans un couvent du XIIe arrondissement.
“Le tandem Goetzinger Christin s’est reformé donnant toute sa fragrance à ce véritable roman dessiné”. Le Monde
“Cet album fonctionne comme une météorite post-moderne”. Libération “Une série en passe de devenir une référence comme Nestor Burma”. Le Figaro Magazine
La presse est unanime pour saluer la reconstitution de l’un des plus prestigieux tandems de la Bande Dessinée. Croisement délectable entre Maigret et John Le Carré, la série Agence Hardy nous replonge dans une France d’après-guerre et une atmosphère de Guerre Froide qui paraît si lointaine et en même temps si proche. L’album Le Poison Rouge qui permet à Annie Goetzinger de dessiner la Place Rouge et le Goum clôture le premier cycle des aventures d’Edith Hardy. (Dargaud)


Ce troisième et dernier tome clôt la première enquête d'Edith Hardy.
Les évènements s'accélèrent, le dénouement est proche.
D'un côté les services secrets français cherchent à envoyer Edith en URSS, de l'autre Victor, son aide/apprenti, prend des initiatives envers Madame Malamud en lui proposant une solution qui pourrait bien résoudre définitivement son problème, à savoir récupérer les tableaux de son frère, peintre, notamment, du régime stalinien et mort en déportation.
Et puis tout s'accélère et s'enchaîne très vite, Edith peut partir en URSS, permettant ainsi aux auteurs de nous faire pénétrer derrière le Rideau de Fer et de reconstituer l'URSS pendant la Guerre Froide.
D'ailleurs elle retrouve là-bas un personnage que l'on commence à bien connaître : l'espion américain Jones, aka Dupont en France et Popov en URSS.
Cette quasi facilité pour accéder à ce pays est dû en grande partie au stratagème de Victor qui s'avère malin et payant, et Edith finit bien entendu par retrouver Antoine Dubreuil et le ramener à la raison et en France.
Le titre prend vraiment toute son importance, le poison rouge se référant à la fois à l'idéologie communiste qui biaisait le point de vue du jeune scientifique (et une partie de l'Europe à cette époque) et à l'antibiotique sur lequel il travaillait.

Cette aventure était vraiment palpitante et bien écrite et 3 tomes étaient exactement ce qu'il fallait pour bien la traiter, nous permettre de découvrir les personnages et de nous imprégner des lieux.
Niveau graphisme les dessins sont beaux, le personnage d'Edith est plutôt sensuel et le Paris des années 50 est bien reconstitué.
J'ai également beaucoup apprécié la première page de chaque tome en noir et blanc, qui représente un rêve d'Edith sur une situation qui finira immanquablement par se produire dans l'histoire.
C'est une bonne histoire bien écrite et dessinée, avec une vraie intrigue derrière, des personnages attachants et une époque intéressante.

dimanche 6 mars 2011

Giacomo C. Tome 2 : La chute de l'ange de Griffo et Jean Dufaux


En plein coeur de la Venise du XVIIIème siècle, Giacomo louvoie entre les espions, les brigands, les nobles et la police secrète, tirant bénéfice de chacun. Ce grand libertin perce d'un sourire le coeur des femmes et d'un coup d'épée celui des hommes. Dans le brouillard des petits matins, la ville de Venise masque son véritable visage. Dufaux et Griffo lèvent le voile sur les complots machiavéliques qui régissent la cité magique et surgissent avec malice dans le labyrinthe vénitien pour y parsemer masques, dentelles et poignards, et pour nous conter les aventures d'un héros aussi à l'aise dans le maniement du verbe que de l'épée. (Glénat)

Ce deuxième tome est la suite du premier, je l'ai donc lu afin de connaître le dénouement malgré mon impression mitigée de ce premier tome.

Des meurtres de femmes continuent d'être perpétrés et là l'intrigue s'accélère vraiment, elle devient assez intéressante et captivante.
Le personnage de Giacomo est un peu moins énervant que dans le premier tome, il est présenté comme un être plus fragile et plus sensible, ce qui le rend presque attachant pour le lecteur, particulièrement à la toute fin.
Les personnages féminins sont mis à l'honneur et prennent une place importante dans l'intrigue et son dénouement.
Les auteurs continuent de plonger le lecteur dans la vie politique de Venise, c'est assez bien documenté et ça contribue à rendre plus fluide la lecture de ce tome.
Visuellement j'ai trouvé ce tome plus beau que le précédent, notamment vers les dernières pages.
L'intrigue se dénoue de façon brutale et tragique, je ne m'attendais pas vraiment à cette fin et j'ai trouvé qu'il y avait un basculement qui s'opérait dans la psychologie et la façon de percevoir les choses de Giacomo qui le rend plus humain et plus sensible.
Néanmoins mon impression sur cette bande dessinée est plutôt mitigé et je pense ne pas lire les tomes suivants.
Je pense que j'attendais certainement autre chose de l'histoire, ce qui explique aussi pourquoi j'ai été déçue.

Giacomo C. Tome 1 : Le masque dans la bouche d'ombre de Griffo et Jean Dufaux


En plein coeur de la Venise du XVIIIème siècle, Giacomo louvoie entre les espions, les brigands, les nobles et la police secrète, tirant bénéfice de chacun. Ce grand libertin perce d'un sourire le coeur des femmes et d'un coup d'épée celui des hommes. Dans le brouillard des petits matins, la ville de Venise masque son véritable visage. Dufaux et Griffo lèvent le voile sur les complots machiavéliques qui régissent la cité magique et surgissent avec malice dans le labyrinthe vénitien pour y parsemer masques, dentelles et poignards, et pour nous conter les aventures d'un héros aussi à l'aise dans le maniement du verbe que de l'épée. (Glénat)

Je voulais découvrir de nouveaux auteurs et une nouvelle série en BD, mon choix s'est porté sur la série de Giacomo C., déjà car c'était classé dans les séries à succès et puis le lieu de l'intrigue, Venise, était intéressant.
Au final j'ai été plutôt déçue, c'est libertin comme annoncé dans le résumé et finalement ça ne me convient pas trop, mais je dois reconnaître que l'époque est bien retranscrite dans cette BD.
Le personnage principal Giacomo m'est resté indifférent, je le trouve même plus antipathique que sympathique.
Le personnage féminin principal par contre est lumineuse et rayonnante, c'est sans doute le personnage que j'ai préféré.
J'ai eu parfois un peu de mal à différencier certains personnages car ils étaient trop proches physiquement.
Le fonctionnement de la Cité est intéressant et bien retranscris, l'intrigue n'est pas mal non plus avec des meurtres de femmes absolument horribles.
Mais ça ne m'a pas fait rêver comme je m'y attendais, les couleurs sont jolies mais un peu ternes, dans le sens où elles manquent de luminosité.
Les dessins par contre sont assez réussis.
Ce premier tome sert surtout à planter le décors et les personnages, il y a au final peu d'action.

F comme fugitif de Sue Grafton


Admettons-le : j'ai vraiment le don pour hériter des affaires les plus impossibles ! Cela faisait dix-sept ans que l'on avait découvert le corps de Jane Timberlake.
Dix-sept ans qu'un jeune homme s'était accusé du meurtre, avant de s'évader de prison. Dix-sept ans que celui-ci avait vécu comme un fugitif, sous un nom d'emprunt. Mais il y a des gens qui n'ont pas de chance : la police venait de l'arrêter par erreur et les ordinateurs avaient reconnu ses empreintes. Et maintenant, il se rétractait, niait tout en bloc, et sa famille me demandait de prouver son innocence.
Chaque mort violente représente le point culminant d'une histoire à partir duquel plusieurs scénarios peuvent prendre forme. Mon travail consister à trouver une fin à cette histoire. Et, après tout ce temps, c'est loin d'être évident. (Pocket)


Ce nouvel opus de l'abécédaire du crime par Sue Grafton est un peu particulier pour plusieurs raisons.
Tout d'abord l'intrigue se déroule en dehors du territoire habituel de Sue Grafton, il n'est donc quasiment jamais question de son loueur et c'est un peu dommage car j'aime bien la relation presque père-fille entre ces deux personnages.
Mais d'un autre côté cela permet de découvrir d'autres horizons, une ville de bord de mer faisant office de station thermale mais un peu déserte.
Ce qui est un peu dommage c'est que l'auteur ne s'attarde pas trop à décrire cette ville, elle se contente de donner quelques pistes permettant de saisir l'ambiance alors qu'à mon avis l'ambiance avait un rôle important dans l'histoire.
Je suis donc restée un peu étrangère à tout cela, regardant l'évolution des différents acteurs de loin.
Ensuite l'intrigue est bien, elle est prenante assez rapidement, le problème c'est qu'elle se résout très vite à la fin et qu'au final, je n'ai pas très bien compris le pourquoi de certains meurtres, d'autant plus l'auteur ne prend même pas la peine de donner des explications.
Alors c'est vrai que le but de Kinsey est de prouver l'innocence de Bailey, mais un peu plus d'explications auraient également été les bienvenues, j'ai eu l'impression que la fin était gâchée car trop précipitée.
J'ai aussi pas mal confondu les différents personnages, ils ne sont pas assez présentés à mon avis et j'ai eu du mal à mettre une profession sur les différents noms.
La fin est assez surprenante, je soupçonnais vraiment une autre personne et je m'attendais à tout sauf à cela.
Ca vient presque comme un cheveu sur la soupe et comme déjà dit, je n'ai pas trop bien compris pourquoi c'était cette personne.

En conclusion l'histoire n'est pas mal, l'intrigue est assez captivante mais les différents personnages côtoyés par Kinsey sont mal définis et restent flous pour le lecteur.
C'est un peu trop brouillon et ça se termine trop précipitamment sans trop d'explications.
Il y avait pourtant matière à écrire une intrigue plus travaillée et minutieuse.

samedi 5 mars 2011

Mars - Toi et moi Guillaume Grand

Pour le mois de mars j'ai choisi Guillaume Grand avec sa chanson "Toi et moi".
Je suis tombée par hasard sur le clip et j'ai bien accroché, à la fois au clip qui était dans un sens assez drôle et ironique, mais aussi à la chanson : à la musique et aux paroles.

J'aime bien le timbre de voix de Guillaume Grand, j'ai écouté un peu son album ça m'a l'air plutôt réussi et sympathique.


Je voudrais partir

Jusqu'à la mer
Allongé sur le sable
Prendre un peu l'air

Sentir les embruns
Rester encore
Rester jusqu'à
En saler le corps

Refrain :
On serait juste Toi et Moi
Près d'ici ou là-bas
Sans règles dignes et sans foi
Quand tu veux on y va
Toutes les couleurs du ciel
Et pleins de bouteilles
Du rhum, du vin, du miel
Quand tu veux on y va

Cachés pas les dunes
Entre terre et mer
Voler un peu de paix
Des refrains à la mer

Bien sûr tu serais là
Moi blotti contre toi
Je te raconterais ce rêve
Quand tu veux on y va

Refrain

Et Si on vit cachés
Et Si on vit d'années damnés
Et Si le temps se compte
On frustre nos hontes

Là-bas tu peux mentir
Là-bas tu peux tricher
Là-bas on peut salir
Là-bas on peut...

Etre juste toi et moi
Près d'ici ou la bas
sans regle digne et sans foi
Quand tu veux on y va
Toutes les couleurs du ciel
Et pleins de bouteilles
Du rhum, du vin, du miel
Quand tu veux on y va

Refrain x2


L'étrangleur de Cater Street d'Anne Perry


Suffragette avant l'heure, l'indomptable Charlotte Ellison contrarie les manières et codes victoriens et refuse de se laisser prendre aux badinages des jeunes filles de bonne famille et au rituel du tea o'clock.
Revendiquant son droit à la curiosité, elle parcourt avec intérêt les colonnes interdites des journaux dans lesquels s'étalent les faits divers les plus sordides.
Aussi bien le Londres des années 1880 n'a-t-il rien à envier à notre fin de siècle : le danger est partout au coin de la rue et les femmes en sont souvent la proie.
Dans cette nouvelle série " victorienne ", la téméraire Charlotte n'hésite pas à se lancer dans les enquêtes les plus périlleuses pour venir au secours du très séduisant inspecteur Thomas Pitt de Scotland Yard.
Charmante Sherlock Holmes en jupons, Charlotte a déjà séduit l'Angleterre et les Etats-Unis. La voici partie à l'assaut de l'Hexagone. (10/18)


Ce premier livre de cette série sert surtout à présenter les personnages, particulièrement celui de Charlotte Ellison et dans une moindre mesure celui de l'inspecteur Thomas Pitt qui deviendra son mari par la suite.
Malgré les crimes violents perpétrés dans Cater Street l'action se déroule en intégralité dans la maison des Ellison, ce qui est un peu dommage car dans ce premier livre, l'enquête est surtout racontée du point de vue de Charlotte et ne suit donc pas celle menée par l'inspecteur Pitt.
C'est un peu particulier et cela peut dérouter, notamment lorsque d'autres livres de cette série ont déjà été lus.
En tout cas l'histoire est bien menée et accroche dès le début, les personnages sont vraiment intéressants et celui de Charlotte est très proche du lecteur, de par ses réflexions et ses sentiments personnels.
Le style victorien est vraiment bien rendu et la galerie de personnage de la famille Ellison est vraiment savoureuse.
C'est un assez bon policier mais qui peut dérouter par le fait que l'intrigue se déroule essentiellement dans un salon.

La critique de Sylla