vendredi 30 septembre 2011

Celle qui n'était plus de Pierre Boileau et Thomas Narcejac


De l'autre côté du couloir, des pieds glissent sur le parquet de la chambre. Le lustre s'allume. Le bas de la porte du bureau s'éclaire. Elle est derrière, juste derrière, et pourtant, il ne peut y avoir quelqu'un derrière. À travers l'obstacle, ils s'écoutent, le vivant et le mort. Mais de quel côté est le vivant, de quel côté est le mort ? (Gallimard, Folio Policier)

C'est un véritable roman policier, comme il ne s'en fait plus vraiment de nos jours je dirai.
Il y a un suspens énorme, c'est extrêmement bien mené et bien écrit et le lecteur se laisse très facilement embobiner par les auteurs.
Ils avaient un réel talent pour construire et mener une intrigue, ils savaient comment prendre le lecteur et lui faire avaler des couleuvres.

De ce livre a été tiré le film "Les diaboliques" réalisé par Henri-Georges Clouzot.
L'ayant vu je connaissais (malheureusement) la fin du livre, il n'empêche que j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire.
Je vous rassure, si vous n'avez pas lu le livre vous allez certainement vous faire mener en bateau pendant la lecture.
La fin est très surprenante mais je n'en dis pas plus.
Il y a peu de dialogues, c'est très narratif et il y a beaucoup de descriptions, mais cela permet de bien visualiser les lieux de l'intrigue.
Il y a trois personnages, mais l'un est quasiment en retrait pendant toute l'histoire, la narration se focalisant sur le mari et sa maîtresse.

C'est une excellente histoire de manipulation, il y a un suspens latent et la fin est haletante.
C'est très bien écrit, c'est un véritable plaisir de lire un tel livre, je ne peux que vous recommander de lire du Pierre Boileau et/ou Thomas Narcejac (pour rappel ils ont écrit beaucoup à quatre mains mais aussi chacun de leur côté).

Au mois de juin France 3 a eu un cycle "Boileau-Narcejac" et a diffusé 2 adaptations des livres "La vie en miettes" et "Les amants naufragés" (adaptation du roman "Les veufs").
J'espère que d'autres suivront.

Ce livre a été lu dans le cadre du challenge ABC critiques 2011/2012 - Lettre B

Une forme de vie d'Amélie Nothomb


"Ce matin-là, je reçus une lettre d’un genre nouveau." (Albin Michel)

Ce roman est écrit en grande partie sous forme épistolaire, mais il serait trop réducteur de le décrire ainsi.
Comme d'habitude, Amélie Nothomb, sous couvert d'une histoire somme toute assez simple, livre un écrit contenant plusieurs niveaux de lecture et qui fait se poser beaucoup de questions.
Là il est question de la guerre en Irak et de l'engagement des GI, mais aussi des troubles alimentaires (obésité), de la relation avec son corps, de l'image qu'il renvoie de soi-même.
Je n'y ai pas retrouvé le cynisme quasi habituel des récits d'Amélie Nothomb, mais je trouve qu'elle y a abordé l'obésité de façon tout à fait intéressante et délicate, sans tomber dans le voyeurisme ou l'apitoiement, et en menant une réflexion sur le pourquoi devient-on obèse (mais appliqué à un cas précis).
Il est aussi beaucoup question de l'image de son corps, forcément on finit tous par se poser des questions en lisant le livre.
J'ai bien aimé aussi la narration qui se fait du point de vue d'Amélie Nothomb, il y a des touches d'humour, et puis maintenant pour le coup je suis un peu curieuse de savoir si elle répond ou non à son courrier ... .
C'est toujours très bien écrit, dans un français remarquable.

C'est un Amélie Nothomb moins cynique que d'ordinaire mais qui reste plaisant à lire.

Ce livre a été lu dans le cadre du challenge ABC critiques 2011/2012 - Lettre N

mercredi 28 septembre 2011

Mémoire trouble de Lisa Unger


Cette femme qui fait ses courses s'appelle Annie Powers. Pour l'état-civil, elle est mariée, bien intégrée à la communauté, mère d'une charmante petite fille.
Cette femme qui fait ses courses s'appelait Ophelia March. De cette existence-là, l'oubli n'a pas tout effacé. Les crises de panique chroniques, sa phobie de l'eau sont les vestiges d'un passé que personne ne soupçonne : un beau-père serial killer, une cavale meurtrière avec le fils de ce dernier, lui-même passablement dérangé, son changement d'identité... Aujourd'hui, Ophelia est morte en elle. Pourtant, il suffira d'un rien pour la ressusciter. Une silhouette sur la plage, un détective privé, et, peu à peu, la mémoire lui revient. Mémoire trouble, fragmentée, mensongère... Et lorsque des fantômes prennent d'assaut sa nouvelle vie, Annie ne peut compter sur personne d'autre qu'elle-même. Mais sait-elle vraiment qui elle est ? (Pocket)


J'ai pris ce livre pour découvrir l'auteur, je reproche un certain nombre de choses à l'histoire, particulièrement la façon dont elle a été bâtie et écrite.

L'histoire sur la quatrième de couverture donnait envie, et je ne remets pas ça en cause, l'idée de départ était bonne et il y avait matière à créer un réel suspens psychologique.
Mais voilà, l'auteur a choisi un découpage périlleux de l'histoire en la scindant en trois parties : la fuite d'Annie sur laquelle s'ouvre l'histoire, la vie d'Annie juste avant sa fuite et le passé d'Ophelia qui l'a conduit à devenir Annie.
Le découpage est aléatoire, on passe d'une histoire à l'autre sans transition, c'est vraiment découpé en petits morceaux et j'ai trouvé ça trop brouillon.
Ca l'est d'autant plus qu'Annie est sujette à des crises de panique et que le lecteur finit par ne plus savoir si elle le vit vraiment, si elle croit le vivre, bref il se demande sans cesse si elle est folle ou non, si c'est réel ou non et il finit par se mélanger les pinceaux et ne plus savoir qui croire entre Annie/Ophelia et l'auteur.
Personnellement, si je ré-écrivais le livre je n'adopterai pas un découpage aussi ciselé. Je garderai le début et je ferai un retour en arrière sur la jeunesse d'Ophelia, sa cavale, sa disparition et la naissance d'Annie jusqu'à revenir au point de départ et créer le dénouement de l'intrigue.
C'est vrai que l'histoire a un côté prenant, j'étais particulièrement friande du passé d'Ophelia, mais ce suspens finit par être gâché par ce découpage trop important.
Je reconnais néanmoins qu'il y a un réel suspens, c'est juste mal bâti d'un point de vue littéraire.

Le personnage principal qui raconte l'histoire, Annie/Ophelia, devient vite attachante, cela vient sans doute du fait qu'elle est très complexe, qu'elle souffre de nombreux problèmes et qu'elle a vécu des traumatismes.
Elle est toujours sur le fil de rasoir, elle oscille entre réalité et imaginaire, ce n'est pas forcément l'héroïne que l'on attendrait.
D'autant qu'elle est manipulée par des personnes de son entourage.
Son mari Gray est lui aussi assez attachant, il est droit et honnête, il est en quelque sorte un point de repère pour le lecteur.
Je crois toutefois que le personnage que j'ai préféré suivre est Ophelia. Il aurait fallu lui donner plus d'importance, un pan trop important de son passé est laissé de côté par l'auteur.

C'est un thriller un peu inhabituel de par sa construction. Je ne peux que reconnaître que l'histoire est captivante, mais le choix de narration ne m'a pas convenu.

Ce livre a été lu dans le cadre du challenge ABC critiques 2011/2012 - Lettre U

Journal d'un vampire Tome 2 de Lisa Jane Smith


Elena s’est noyée. Mais elle n’est pas morte. Pire ! elle s’est métamorphosée en une créature de la nuit avide de sang. Plus que jamais tiraillée entre les deux frères ennemis – le ténébreux Damon et le noble Stefan –, elle doit aussi affronter un terrifiant adversaire. Une puissance colossale issue des ténèbres, dont Elena ne sait rien sinon que c’est le Mal à l’état pur. Et qu’il la hait comme jamais personne n’a haï… Katerine, qui avait transformé Stefan et Damon en vampires avant d’être trahie par eux a décidé de se venger en s’en prenant à ce qui leur est le plus cher à présent. Mais le trio amoureux n’est pas au bout de ses peines, car Klaus, le vampire originel qui avait transformé Katerine, a lui aussi jeté son dévolu sur Elena… (Hachette Jeunesse)

Ce deuxième tome est dans la continuité du premier et l'histoire est toujours aussi prenante.
La grande nouveauté de ce tome est la transformation d'Elena en vampire, cela la change quelque peu par rapport au premier tome, que ce soit physiquement ou psychologiquement. Elle prend conscience d'un certain nombre de choses et a moins un comportement de reine du lycée adulée par tous, elle pense moins à sa petite personne et plus aux autres.
Il donne aussi une part plus importante aux personnages secondaires comme Meredith, Bonnie, Matt, et ne se focalise pas complètement sur les vampires.
J'ai bien aimé l'introduction de nouveaux personnages, par contre l'apparition de Katerine est vraiment trop courte, j'aurai aimé une confrontation plus longue, plus difficile, là c'est un peu trop simple et vite résolu.
Un nouveau personnage apparaît : Klaus, on ne sait pas grand chose de lui mais on devine qu'il sera certainement au coeur de l'intrigue du prochain tome.
L'un des points forts du livre est également la relation entre Damon et Stefan. Ils se retrouvent en effet obligés de coopérer ensemble, cela permet de découvrir une nouvelle facette de Damon, qui cache un côté tendre sous une façade dure.
J'aime bien la façon dont est traitée la relation entre ses deux frères, c'est bien plus que de l'amour/haine entre eux deux.

J'ai toutefois été un peu gênée par le temps dans ce livre.
Il est difficile de se faire une idée du temps qui passe, autant cela peut-être quelques jours comme cela peut se transformer en plusieurs mois. Il n'y a aucun repère et c'est plutôt déroutant lors de la lecture, car je n'ai jamais bien réussi à placer l'histoire temporairement.
La fin est un peu moyenne par rapport à l'ensemble, dans le sens où tout reste très vague. Et puis il y a un peu trop de fantastique, ça finit par rendre l'histoire "too much" alors que l'idée de départ est bonne.

Ca reste une lecture agréable et divertissante, ça se lit très facilement et on devient facilement accro à l'histoire, ça donne envie de connaître la suite.

mercredi 21 septembre 2011

Gossip Girl T4 Because I'm worth it de Cecily Von Ziegesar


Welcome to the New York City Upper East Side, where my friends and I live fabulously, go to school occasionally, and play -constantly.
Enter the world of Gossip Girl - a world of jealousy and betrayal, where everything is hip, beautiful, and utterly fantastic. It's February and most cities are cold, grey wasteland. But not New York. At least, not my New York. Our college applications are in and it's time to blow off some steam. Best of all, Fashion Week is just around the corner., giving us plenty of opportunities to get dressed up and go completely wild.
And just think : The later you stay out, the quicker the days will blur by. See you out there! (Bloomsbury)

Bienvenue à New York, dans l'Upper East Side, où mes amis et moi vivons dans d'immenses et fabuleux appartements, où nous fréquentons les écoles privées les plus sélectes.
Nous ne sommes pas toujours des modèles d'amabilité, mais nous avons le physique et la classe, ça compense. Cette semaine, un agaçant petit groupe de personnes parmi nous va savoir si oui ou non leur candidature anticipée aux meilleures universités du pays a été acceptée. Ça y est. Il n'est plus temps pour les parents de faire bâtir une nouvelle aile à la bibliothèque. Ni de soudoyer quelque ancien élève estimé pour qu'il envoie au doyen une lettre de recommandation.
Les enveloppes sont déjà au courrier. [...] Je crois pouvoir affirmer que nous souffrons tous de la fièvre hivernale qui précède les réponses des universités. C'est le moment de se déchaîner ! Pensez, plus nos soirées se prolongeront, moins nous sentirons les jours passer. Et croyez-moi, nos quatre cents coups seront tous disséqués, célébrés et exagérés en toute mauvaise foi ici même, par mes soins. Vous ai-je déjà déçus ? (Fleuve Noir)


Bienvenue dans l'Upper East Side où la jeunesse dorée de Manhattan vit dans la décadence et dans la fébrilité des admissions dans les facultés les plus prestigieuses.

Ce livre est dans la droite ligne des précédents, l'histoire reprend peu de temps après le Nouvel An, en plein pendant la Fashion Week (pardon, Semaine de la Mode en français), et on retrouve les personnages habituels.
Serena est toujours à mon goût un peu trop agaçante par son côté totalement évaporée, elle ne fait attention à rien ni à personne à part elle-même et rien ne semble l'atteindre vraiment (elle ne se rend même pas compte que son petit ami est parti lors d'une soirée). Elle est vraiment déstabilisante et finalement peu humaine.
Le personnage que je trouve le plus intéressant est Blair, elle a beaucoup de profondeur et d'humanité malgré ses défauts et j'apprécie vraiment de suivre son histoire et son évolution. C'est elle qui est la plus humaine et la plus riche de toute la galerie de personnages développés dans cette série.
J'ai bien aimé aussi la relation entre Vanessa et Dan dans ce tome. Leur histoire prend une tournure totalement inattendue.
J'ai également apprécié le personnage de Jennifer, je pense qu'après Blair c'est elle qui a l'un des rôles clé de ce tome.

L'histoire est assez bien faite, les chapitres sont ponctués par les messages de Gossip Girl, avec une question finale déroutante : et si Gossip Girl était en fait un homme ?
Il y a des moments assez drôles, d'autres qui font grincer des dents, d'autres plus sensibles afin de nous rappeler qu'il s'agit avant tout d'êtres humains.
En tout cas le monde glamour et riche de l'Upper East Side est extrêmement bien maîtrisé et décrit par l'auteur, c'est un plaisir de plonger dans ses méandres.

mardi 20 septembre 2011

Le tueur des ombres de Val McDermid


Lorsque le corps de Drew Shand, écrivain à succès, est retrouvé mutilé dans le quartier historique d'Édimbourg, la police conclut à un crime crapuleux.
Mais après l'assassinat brutal de Jane Elias, la reine du thriller, il faut se rendre à l'évidence : un tueur s'attaque aux stars du roman noir. Et, non content de les éliminer, il reproduit les scènes de leurs propres livres. À quand la troisième victime ?
Fiona Cameron s'attend au pire. Psychologue, experte en affaires criminelles, elle vit avec un auteur de polars, Kit Martin, réputé pour la violence de ses intrigues. Or il a reçu une lettre de menace. Et dans le roman qui l'a rendu célèbre, le meurtrier saignait ses victimes pour peindre des fresques murales... (J'ai lu)


Il s'agissait de ma première lecture de Val McDermid, c'était donc une découverte (et pour une fois je n'ai pas commencé une série en plein milieu puisque ce livre est hors des séries de l'auteur) et j'en suis ravie !

La quatrième de couverture donnait déjà envie de lire le livre, et bien toutes les promesses sont tenues, l'histoire est palpitante du début à la fin, il y a beaucoup de rebondissements et je ne m'attendais absolument pas à cette fin, ça a été une vraie surprise.
Outre le fil conducteur il y a une histoire en parallèle qui se développe lorsque Fiona est appelée sur une enquête en Espagne. Pendant très longtemps j'ai cru qu'il n'y avait aucun rapport avec l'histoire principale, là encore l'auteur réussit un coup de maître en faisant se rejoindre les deux intrigues.
J'ai bien aimé le théâtre de l'histoire, à savoir des écrivains de polars qui se retrouvent victimes d'un tueur qui reproduit les crimes de leurs livres.
Il y a énormément de suspens et c'est bien distillé pendant tout le livre.
En plus c'est bien écrit et ça se lit facilement.

Les personnages sont réussis, ils sont complexes et ont tous une réelle personnalité, à commencer par Fiona.
Elle a un passé très douloureux qui lui sert dans son travail quotidien et qu'elle va finir par résoudre d'une certaine manière étant donné les évènements qu'elle va vivre.
J'ai bien aimé sa relation avec Kit, ce sont les passages drôles et tendres du livre.

Tous les ingrédients pour un excellent polar sont réunis, c'est très bien écrit et très réussi, j'ai passé un très bon moment de lecture, d'autant qu'il est difficile de lâcher le livre une fois commencé.
Je déclare donc officiellement que Val McDermid a une nouvelle lectrice en ma personne !

Et voilà je viens d'en terminer avec mes lectures de l'été !
Il ne me reste plus qu'à récupérer mon retard de critiques dans mes lectures de rentrée ... .

dimanche 18 septembre 2011

Cowboys et envahisseurs de Jon Favreau


Arizona, 1873. Un homme qui a perdu tout souvenir de son passé se retrouve à Absolution, petite ville austère perdue en plein désert. Le seul indice relatif à son histoire est un mystérieux bracelet qui enserre son poignet. Alors que la ville est sous l’emprise du terrible colonel Dolarhyde, les habitants d’Absolution vont être confrontés à une menace bien plus inquiétante, venue d’ailleurs... (Allociné)

Bienvenue dans la troisième dimension !
Si ce film avait été un western, ça aurait été un très bon western, si ça avait été un film de science fiction ça aurait pu être un bon film de science fiction, maintenant le mélange des deux genres donne quelque chose d'assez surprenant, voire déroutant.
Personnellement je l'ai vécu comme un moment de détente, il ne faut pas chercher d'explication et il faut prendre le film pour ce qu'il est : un divertissement et rien de plus.
Je n'ai pas été trop perturbée par le mélange des deux genres, c'est assez bien fait, notamment au niveau des effets spéciaux pour les vaisseaux et leur apparition, pour ce qui est des aliens ils sont assez basiques je trouve, pas beaucoup d'innovation de ce côté-là.
Les effets spéciaux sont assez bien faits, ils s'intègrent bien dans l'histoire.
Les personnages sont un peu stéréotypés : le cowboy/voleur solitaire, le notable, la femme perdue, le fils à papa un peu fou.
Il n'y a pas de grand mystère, j'ai très vite compris que la femme n'était pas d'ici et qu'elle avait à voir par rapport à l'arrivée des aliens sur Terre.
Quant aux acteurs, j'ai trouvé que Daniel Craig était très bon, un vrai rôle de cowboy lui irait d'ailleurs très bien, Harrison Ford est dépassé et joue à côté de ses chaussures, l'actrice est plutôt bonne.
Il y a de très beaux paysages, les décors sont jolis mais tout ça ne permet pas de relever l'ensemble.

C'est un film divertissant, il faut le prendre comme tel, mais vu dans son ensemble ça reste assez moyen.

Blake et Mortimer Tome 6 : La marque jaune de Edgar P. Jacobs


Les murs de la City ne résonnent plus que des incroyables exploits de la " Marque Jaune ". Ce mystérieux criminel multiplie les actions spectaculaires : raid contre la banque d’Angleterre, vol du Gainsborough de la National Galery, et même vol de la couronne royale d’Angleterre… Rien ne semble pouvoir l’arrêter. Son audace va jusqu’à prévenir à l’avance la police du lieu de l’accomplissement de ses forfaits, ridiculisant à chaque fois un peu plus Scotland Yard. L’apparente facilité avec laquelle il se déjoue des dispositifs policiers finit par inquiéter les plus hautes instances du pays. Le capitaine Francis Blake est dépêché par le Home Office auprès de Scotland Yard pour élucider l’affaire et découvrir l’identité de l’homme qui se cache derrière la Marque Jaune.
Le capitaine s’adjoint tout de suite les services de son vieil ami, le professeur Philip Mortimer, dont les connaissances scientifiques s’avéreront précieuses dans cette affaire extrêmement complexe. Mais voici qu’aux vols succèdent les enlèvements. Un médecin réputé, un éditorialiste fameux, un juge éminent, disparaissent tour à tour, enlevés sous les yeux impuissants de la police. Les trois hommes se connaissaient. Ils faisaient tous trois partis du " Centaur Club " et étaient amis, ainsi que le professeur Septimus. Ce dernier, psychiatre de renom, est persuadé que la Marque Jaune est un génie du mal et qu’il sera le prochain de la liste…
Qui se cache derrière la Marque Jaune ? Quels sont ses mobiles, ses motivations ?…
Blake et Mortimer auront fort à faire pour venir à bout de l’inquiétant individu aux pouvoirs quasi-surnaturels… (Blake et Mortimer)


L'histoire est très prenante, il y a beaucoup de suspens et d'action qui ne se relâche pas jusqu'à la fin.
Il y a beaucoup de mystère et c'est mené de main de maître par l'auteur, mais d'un autre côté j'avais aussi des doutes sur l'identité de la Marque Jaune, en tout cas sur l'identité de la personne derrière tout ça depuis un petit moment.

C'est toujours un plaisir de retrouver le professeur Mortimer et le capitaine Blake, c'est une association qui fonctionne bien.
Les dessins sont de très bonne qualité ainsi que les couleurs.
Seul petit bémol sur la taille de l'écriture, c'est un peu petit et cela oblige de lire le nez un peu trop collé à la bande dessinée.
J'ai bien aimé la narration, ce n'est pas descriptif de l'image mais sert au contraire à la narration.

En tout cas je suis devenue fan de la série Blake et Mortimer, je me demande comment j'ai pu passer à côté pendant tant d'années ... .

Le vent de la haine de Marie-Paul Armand


Début mai 1940, le rugissement des bombardiers allemands jette sur les routes les habitants d'un village du nord de la France. L'exode de Thérèse et de sa famille prend fin non loin de Lille. Bientôt, l'armistice annonce quatre années de restrictions et de terreur. Pour Thérèse, le vent de la haine s'est levé.
Les tragédies de la barbarie hitlérienne se succèdent. Simone, son amie d'enfance, est juive. Prise lors d'une rafle, elle est déportée, tandis que les SS envahissent le village d'Ascq et se livrent à des massacres qui préfigurent Oradour. Mais le pire reste à venir. Il survient un matin de 1943 lorsque la Gestapo frappe à sa porte... (Pocket)


L'histoire sur la quatrième de couverture du livre semblait intéressante du fait du contexte historique pendant la Seconde Guerre Mondiale mais au final je suis assez mitigée sur ce livre.

Le contexte historique est assez présent, bien traité et surtout on sent une recherche documentaire derrière, mais il y a beaucoup trop de lieux communs et pas vraiment de petits plus qui auraient permis à ce livre de se distinguer de façon plus tranchée.

Les personnages ont tous des pensées stéréotypées ("les allemands sont capables de tout", "ils sont cruels et sans pitié") du fait de leur vécu pendant la Première Guerre Mondiale et c'est d'un certain côté une bonne chose car c'était sans doute le sentiment d'un certain nombre de français.
Ils influencent aussi les plus jeunes, ce qui c'est sans doute passé (Thérèse l'héroïne a été conditionnée ainsi par sa grand-mère).
D'autres personnes viennent les contre-balancer, notamment un car ayant été prisonnier en Allemagne il a vu comment cela se passait là-bas, et ça aussi c'est un bon point.

Après il y a trop de lieux communs, à la lecture de ce livre tout le village écoute Radio Londres, tout le monde s'offusque de l'occupation allemande et des mesures contre les Juifs, il y a beaucoup de résistants et ce dès les années 1940, ça fait trop "monde parfait" et je doute fort que cela se soit passé ainsi dans la réalité.
La fin est assez intelligente dans le sens où elle illustre la réconciliation entre els français et les allemands dans les années 50.

Je suis assez partagée sur le personnage principal de Thérèse.
L'histoire est écrite de son point de vue et déjà je pense que cette narration à la première personne du singulier n'était pas un choix judicieux de l'auteur. Ensuite elle fait trop "oie blanche avec des idées très arrêtées", je n'ai pas ressenti beaucoup d'empathie pour elle. Certains de ses comportements m'ont même surpris, sa meilleure amie (d'enfance en plus) se fait arrêter (elle est juive) mais à aucun moment elle ne s'en inquiète ni ne cherche à savoir ce qu'elle est devenue.

L'auteur a essayé d'attirer la sympathie du lecteur en décrivant des anecdotes dures mais au final ne réussit pas à accrocher le lecteur, ça reste une histoire gentille et un peu trop jolie.

Murena T8 Revanche des cendres (Cycle 2 : Le cycle de l'épouse) de Philippe Delaby et Jean Dufaux


Néron en a rêvé. Lucius Murena l'a fait : incendier Rome. Pourtant, en expiation de sa faute, le jeune patricien tentera de sauver un maximum de vies humaines. Chacun, nantis et plébéiens, cherche une issue. Tandis que certains se jettent dans le Tibre, d'autres atteindront non sans mal le Champ de Mars. Le quartier du Transtibérin est épargné par les flammes. C'est là que vivent Pierre et les chrétiens. Plus homme que dieu, l'empereur est en proie au doute. Mais si Rome dévastée attise la cupidité des uns, elle révèle aussi quelques belles âmes. (Dargaud)

Cet album est illustré dans une forte dominance de rouge et il réussit le pari de raconter le grand incendie de Rome, ce qui était loin d'être évident et gagné d'avance.
Contrairement aux idées reçues ce n'est pas Néron qui a volontairement incendié Rome, par contre c'est grâce à lui que la ville se modernisera par la suite lors de sa reconstruction.

Il y a de très belles images et des scènes assez fortes, on sent que derrière cette oeuvre il y a eu beaucoup de documentation historique et un gros travail de synthèse.
La fin est assez optimiste avec Murena, un héros qui aura beaucoup évolué au cours de cette série.
Mais est-ce bien la fin de Murena ?

Les auteurs en tout cas ont choisi un héros charismatique qui n'arrive pas à trouver sa place dans Rome, cette bande dessinée est une superbe reconstitution historique et est assez fidèle à l'histoire.
Cette série est une réussite à tout point de vue.
J'ai éprouvé beaucoup de plaisir à sa lecture et je ne peux que vous la recommander.

Murena T7 Vie des feux (Cycle 2 : Le cycle de l'épouse) de Philippe Delaby et Jean Dufaux


Le Cycle de l'Epouse se poursuit avec le septième tome des aventures de Murena. Au mois de juin 63 après J.-C., Néron vient de perdre sa petite Claudia Augusta. Le bébé n'avait que quatre mois et la détresse de son père est profonde. Aux marches de l'Empire, des juifs défient Rome et l'empereur s'interroge : quel est donc ce maître que sert le dénommé Pierre ? Et Murena ? Il a perdu sa bien-aimée Actée et décide de quitter la Gaule pour rentrer à rome. Mais quelle sera la réaction de l'imprévisible Néron lorsqu'il apprendra que le proscrit a regagné la cité aux sept collines ? (Dargaud)

La première partie de cet album est consacrée à des croquis, c'est sympathique comme ouverture.
Cet album est assez contrasté visuellement avec des parties très sombres (le retour de Murena à Rome qui cherche à se venger et à détruire Néron) et très claires (la vestale Rubria qui paiera cher l'hébergement de Murena).
On voit que Néron a basculé dans la folie, il est représenté habillé comme un dieu, pour lequel il se prend.
On revoit aussi la secte des chrétiens.

C'est un album assez violent avec un basculement dans la terreur à la fin et le déclenchement du grand incendie de Rome.
Des bulles avec l'entête "Vie de ..." commencent à apparaître et elles se focalisent alors sur certains personnages, c'est un point qui peut dérouter la première fois mais auquel le lecteur s'habitue..

Murena T6 Le sang des bêtes (Cycle 2 : Le cycle de l'épouse) de Philippe Delaby et Jean Dufaux


Massam, l’esclave chargé des basses oeuvres de l’impératrice Poppée, a reçu l’ordre d’exterminer le gladiateur Balba, l’ami de Lucius Murena, et sa compagne Evix qui osa vaincre Néron à la course de chars. Déterminés à venger l’assassinat de Britannicus, ils sont considérés comme de dangereux ennemis de l’empereur. Les deux colosses finissent par s’affronter et Balba l’emporte sur Massam.
Au palais impérial, tandis que Néron projette de construire une Rome nouvelle, Poppée se prélasse en compagnie de ses suivantes. L’une de ses plus intimes, Arsilia, est invitée à rejoindre secrètement le poète Pétrone dans un quartier populaire de la ville. Elle s’y retrouve en présence de Murena dont elle s’était éprise au temps où celui-ci était l’un des proches de l’empereur. Murena est persuadé qu’Arsilia est complice de l’enlèvement de la seule femme qu’il aime et qu’elle sait où elle a été emmenée. Toujours aussi éperdument épris et résolu à retrouver son aimée, Murena décide ainsi de partir en Gaule à sa recherche. Balba et Evix acceptent de le suivre à la condition qu’au retour, il les aide à éliminer Néron, le tyran et l’assassin de Britannicus. L’aboutissement de ce projet semble maintenant facilité par la disparition de Massam. Laissé pour mort, celui-ci se remet pourtant de ses blessures et Poppée veille personnellement à ce qu’il redevienne l’implacable tueur qu’il était… (Dargaud)


On continue de découvrir de nouveaux aspects de la vie quotidienne à Rome à cette époque (le système dégoûts ...).
Ce tome voit un nouvel affrontement entre Balba et Massam, c'est toujours intéressant de suivre ces deux personnages assez complexes.

La moitié de l'histoire se passe en Gaule avec Murena à la recherche d'Acté. Pour cette partie ce sont des couleurs plutôt ternes qui ont été utilisées avec une dominance de gris.
Un nouveau personnage apparaît : Tigellin, qui pousse l'empereur dans sa folie.
J'ai relevé une petite erreur historique : Sénèque demande bien à se retirer des affaires sauf que cela lui est refusé par Néron qui l'oblige ainsi à rester présent dans la vie politique (alors que Sénèque a bien perçu la folie de Néron et qu'il cherche à s'éloigner du pouvoir avant d'en payer de sa vie) or là les auteurs laissent penser que Néron accepte et font ainsi disparaître Sénèque de la scène politique.
L'album se conclut sur la tragique fin pour l'histoire d'amour entre Acté et Murena.

Murena T5 La déesse noire (Cycle 2 : Le cycle de l'épouse) de Philippe Delaby et Jean Dufaux


Le cycle de la mère se termine, les auteurs entament celui de l'épouse. Poppée est la nouvelle favorite de Néron. Son âme est aussi noire que celle d'Agrippine, la mère de Néron.

Celui-ci, encensé par un entourage malsain faisant de lui un dieu, est lentement poussé vers la folie. Ce dieu se fera battre à la course de chars par une étrange femme masquée. Lutte des pouvoirs, manipulations perverses, intrigues de palais d'un côté... amour de l'autre: Acté, l'ancienne prostituée, oublie l'empereur dans les bras de son nouvel amour : Lucius Murena. (Dargaud)


L'ambiance est un peu plus différente dans ce nouveau tome qui marque aussi le début d'un nouveau cycle.
Le moment phare de ce tome est conteste la course de chars dans l'arène à laquelle Néron participe, ainsi qu'une mystérieuse femme qui y participe et remporte la course.
C'est aussi le retour de Balba, mais le point culminant est la rupture définitive entre Néron et Murena.
C'est également l'ascension au pouvoir de Poppée qui révèle une face sombre, de conspiratrice avide de pouvoir (en fait elle remplace Agrippine).
La fin montre la cruauté de Néron et sa folie qui s'installe de plus en plus ainsi que son attirance pour le feu.
On sent aussi que l'esprit de Murena est lui aussi en train de basculer face à tant d'injustice.
D'ailleurs j'ai trouvé qu'il était plus présent que dans le premier cycle et ce n'est pas une mauvaise chose.
Graphiquement c'est très beau avec des personnages plus contrastés physiquement, particulièrement Poppée qui montre une rupture définitive avec les anciennes femmes gravitant autour de Néron.

samedi 17 septembre 2011

Murena T4 Ceux qui vont mourir ... (Cycle 1 : Le cycle de la mère) de Philippe Delaby et Jean Dufaux


À la Porta Tiburtina, là où se dressent les croix des suppliciés, Murena apprend que pour affermir son emprise sur Néron, son fils, Agrippine serait prête à lui ouvrir sa couche ! C'est alors qu’il fait la rencontre d’un Juif d'une cinquantaine d'années dont le charisme le trouble : il se prénomme Pierre et il se propose de l'aider... Pendant ce temps, au palais, Agrippine use de tous ses atouts sensuels pour séduire son fils. Sénèque s'efforce, quant à lui, de déjouer les manoeuvres de l'impératrice avec la complicité d'Acté, la maîtresse de Néron. L’empereur n'est pas dupe des ambitions de sa mère, mais il sait qu'elle n'hésite pas à exterminer quiconque fait obstacle à son obsession de régner. Son épouse Poppée intrigue par ailleurs et semble préparer un étrange complot. À l'incitation d'Acté, Murena accepte de revenir à la Cour à condition que Néron lui livre celui qui, aux ordres d’Agrippine, a tué sa mère : l'ex-gladiateur Draxius. Prudent, l’empereur décide plutôt de répondre à cette revendication en organisant un combat entre Draxius et son plus farouche ennemi, Balba. Telle qu’il l’a conçue, cette confrontation devrait être fatale à Draxius. La défaite de l’ex-gladiateur lui permettrait d’une part, de neutraliser sa mère et d’autre part, de justifier le retour en grâce de son ami Rude. Cruelle et haletante sera la lutte à mort qui opposera le champion d'Agrippine à celui de Néron... et de Murena. Qui sera le vainqueur ? L’issue de ce combat subtilement truqué assouvira-t-elle le désir de vengeance de Murena ? Agrippine trouvera-t-elle une parade au plan machiavélique de son fils ? Un superbe " péplum " bédessiné. Un récit poignant et des images à grand spectacle qui restituent toute la violence et la cruauté de l’antique Rome impériale. Une surprenante redécouverte du règne de Néron victime des crimes et des trahisons d’un entourage assoiffé de pouvoir. (Dargaud)

Ce tome conclut le premier cycle avec le matricide de Néron qui, paradoxalement, marque le début de son règne.
Il y a un très beau combat de gladiateurs dans l'arène, il y a aussi la première apparition des chrétiens considérés comme une secte à l'époque.
L'histoire est toujours aussi trépidante, c'est bien écrit et superbement mis en image, le lecteur se laisse facilement prendre à l'histoire et cela est tout sauf un cours d'histoire magistral.
J'aime beaucoup le terme de "péplum" bédessinée, c'est en partie ça, mais c'est tellement prenant que l'on a qu'une envie : connaître la suite.
De plus, ça se lit facilement et c'est fidèle à la façon de vivre à l'époque (cela fait même froid dans le dos par moment lorsque l'on voit avec quelle facilité les problèmes ou les personnes gênantes disparaissent à coup de poison).

J'ai néanmoins relevé quelques petits écarts dans ce tome : Acté est plutôt différente physiquement par rapport aux précédents tomes, c'est aussi le cas pour Murena qui se retrouve avec des yeux marron au lieu de bleu (mais cela ne se retrouve pas dans toutes les bulles).

J'ai apprécié que les auteurs en fin de volume corrigent quelques erreurs dans les notes des précédents tomes, cela prouve qu'il y a un vrai travail de recherche et ce de façon continue.

Murena T3 La meilleure des mères (Cycle 1 : Le cycle de la mère) de Philippe Delaby et Jean Dufaux


Seul ? Enfin presque. Dans l’ombre, sa mère, Agrippine, seconde épouse de l’empereur, a bien l’intention de faire ce qu’il faut pour " mordre à ce fruit pourri qu’est le pouvoir. " Le corps de Britannicus enduit de plâtre finit à peine de brûler sur un bûcher battu par la pluie que la lutte pour le pouvoir reprend de plus belle. Néron apprend de Locuste l’empoisonneuse comment Agrippine a fait assassiner Claude. Il la prend à son service. Agrippine riposte en faisant empoisonner l’empoisonneuse. Néron se sent si seul qu’il appelle auprès de lui sa tante, Domitia Lepida, bête noire de l’impératrice. Agrippine riposte en obligeant son fils à signer lui-même la condamnation à mort de Domitia. Agrippine, la meilleure des mères... (Dargaud)

Une petite précision : les planches 1 à 36 ont été mises en couleur par Dina Kathelyn, les planches 37 à 46 par Philippe Delaby.

Ce tome est centré sur la relation mère/fils entre Agrippine et Néron, sur les interrogations de ce dernier, sur le fait qu'il ne pourra vraiment être empereur qu'en détruisant sa mère.
C'est une relation paradoxale qui unit ces deux êtres, ils s'aiment et se détestent à la fois, ils ont besoin l'un de l'autre mais s'étouffent également. On a tendance à trop stigmatiser ces deux personnages, la réalité devait être bien plus complexe que cela, et c'est aussi ce que les auteurs ont cherché à montrer.

J'ai trouvé particulièrement intéressant de pénétrer le monde des gladiateurs et des combats, leur fonctionnement (là aussi l'histoire racontée est souvent réductrice, les enjeux derrière les combats étaient bien plus grands, c'était une véritable institution et une source importante de revenus financiers).

La fin de ce tome marque la première apparition de Poppée qui se démarque des autres femmes présentées dans l'histoire jusqu'à présent.
La qualité des dessins et le choix des couleurs sont excellents, l'histoire est très bien racontée, notamment grâce à une documentation importante pour la rédaction de chaque tome.

Murena T2 De sable et de sang (Cycle 1 : Le cycle de la mère) de Philippe Delaby et Jean Dufaux


Néron, fils d'Agrippine, devient empereur. Sa mère lui ayant acheté les faveurs de l'armée et du sénat, elle croit pouvoir gouverner. Mais à dix-sept ans, Néron n'est déjà plus un enfant, et elle va l'apprendre à ses dépens. Britannicus, fils de Claude, a été écarté du pouvoir. Mais Pallas, pour se venger de Néron qui lui a enlevé Acté, son esclave préférée, remet à Britannicus un parchemin qui peut changer la face du monde : l'acte de répudiation marqué du sceau de son père, qui élimine Néron de la succession. Pendant ce temps, Murena recherche les assassins de sa mère tandis que Néron s'arrange pour régler le problème Britannicus.
Un dessin réaliste très fouillé, un scénario qui restitue trait pour trait l'histoire de Rome (à quelques détails près, puisqu'on n'a jamais retrouvé le testament de Claude) dans toute sa violence, mettant en scène des acteurs qui, dévorés par la cupidité et le goût du pouvoir, accumulent cruautés, crimes et trahisons sans la moindre scrupule. (Dargaud)


Dans ce tome-ci c'est l'avènement au pouvoir de Néron suite aux manigances de sa mère (à commencer par l'empoisonnement de l'empereur, son mari).
On suit l'amitié entre Néron et Murena, mais c'est aussi le début de divisions entre les deux hommes.
C'est également la première apparition de Sénèque, précepteur de Néron, que je n'imaginais pas tout à fait comme ça, en tout cas moins vieux que de la façon dont les auteurs l'ont représenté.

La qualité des dessins est toujours aussi bonne, sauf les femmes qui se ressemblent beaucoup (désormais Agrippine/Acté, j'ai eu du mal à identifier cette dernière dans les bulles, d'autant que les scènes se passent de nuit).
Certains passages sont en gris (noir et blanc), je n'ai pas trop bien compris pourquoi.
C'est par contre toujours bien documenté, les sources sont citées à la fin de chaque volume (avec les notes explicatives).
Ce tome se termine par l'assassinat (ou non) de Britannicus.
C'est une excellente bande dessinée historique que j'ai eu plaisir à lire.

Murena T1 Le pourpre et l'or (Cycle 1 : Le cycle de la mère) de Philippe Delaby et Jean Dufaux


En dehors de l'arène, la vie est aussi féroce. Tout le monde veut le pouvoir, tout le monde est prêt à tuer pour l'obtenir. Agrippine, par exemple, seconde femme de Claude et mère de Néron, est en train de faire fabriquer un poison pour son cher époux : maintenant qu'il a reconnu son fils, il peut disparaître et lui laisser le trône. D'ailleurs, il faut faire vite : Claude parle de la répudier et d'épouser la femme qu'il aime, Lolia Paulina, mère de Lucius Murena. Evidemment, dans le colimateur d'Agrippine, la pauvre Lolia n'a aucune chance. Quant à Claude, il mourra empoisonné et son fils Britannicus sera écarté du pouvoir au profit de Néron. Voilà l'histoire de Rome telle qu'on nous la raconte dans les manuels scolaires, à ceci près qu'elle prend ici un relief surprenant : sanglante et crapuleuse, elle n'est que superstitions, trahisons, terreur et violence. (Dargaud)

L'histoire débute sous le règne de Claude par un combat de gladiateurs, en présence de celui-ci et de son fils Britannicus, ainsi que de son fils adoptif, le futur Néron, fils de sa nouvelle épouse, l'intrigante Agrippine.
C'est aussi la première rencontre du lecteur avec Lucius Murena, qui sera le fil conducteur de l'histoire et le guide du narrateur dans la Rome de cette époque.

L'histoire est assez dure, ce n'était pas évident de retranscrire toute cette période en bande dessinée (il faut respecter à la fois l'histoire, les personnages, les représenter tout en ne gardant que les moments clés et savoir faire des coupes dans l'Histoire) mais les auteurs s'en sortent bien.
Les personnages sont assez expressifs et se distinguent bien les uns des autres, ceci est vrai pour les hommes et un peu moins pour les femmes qui sont un peu trop proches physiquement (Agrippine/Lollia Paulina).
L'histoire est assez mouvementée, elle dépeint une Agrippine plus vraie que nature.

C'est une très bonne reconstitution de Rome et de la vie quotidienne à cette époque. La qualité des dessins est très bonne, avec l'utilisation de couleurs simples mais bien différenciées selon les évènements.
Seul petit bémol : toutes les notes explicatives se trouvent en fin de volume, ce qui oblige le lecteur à faire des aller-retours tout au long de sa lecture.

Secrets d'outre tombe de Kathy Reichs


Dans un petit village du Guatemala, Tempe Brennan, anthropologue chevronnée, exhume les squelettes de femmes et d'enfants massacrés durant la guerre civile. Quand un membre de son équipe, qu'on a visiblement confondu avec elle, est l'objet d'une tentative d'assassinat... Les militaires responsables du massacre voudraient-ils empêcher l'identification des victimes et la constitution des preuves de leur crime? Tempe n'a pas le temps d'approfondir cette hypothèse: un corps en putréfaction a été retrouvé dans une fosse septique de la capitale. L'anthropologue identifie une jeune fille. Puis trois autres sont portées disparues... Les enquêtes se multiplient. Peu à peu, les pistes des deux affaires vont s'entrecroiser... Escortée de son éternel complice Andrew Ryan, un policier montréalais dont le charme lui a toujours fait beaucoup d'effet, et de l'inspecteur Galiano, qui ne lui est pas non plus indifférent, Tempe affronte tous les dangers, volontaire, obstinée, faisant preuve de compétences hors pair malgré ses incessantes hésitations sentimentales. (Robert Laffont)

C'est toujours un plaisir de retrouver l'anthropologue judiciaire Temperance Brennan.
Il y a beaucoup d'actions dans ce roman et des intrigues.
La première concerne le petit village de Chupan Ya au Guatemala pour lequel Tempe Brennan exhume les squelettes et de femmes et d'enfants massacrés.
Je n'avais jamais entendu parler de ces massacres au Guatemala qui ont eu lieu pendant près de 30 ans, déjà j'ai appris quelque chose grâce à ce livre.
Le premier mystère concerne un accident pour des membres de l'équipe de fouille, il semblerait que la personne visée soit Temperance Brennan.
Le deuxième mystère concerne des disparitions de jeunes filles pour lesquelles la police locale sollicite Temperance après la découverte d'un cadavre dans une fosse septique.
Autant dire qu'il n'y a pas un instant de répit dans le livre pour le lecteur ni pour Temperance Brennan.
Les intrigues sont aussi passionnantes les unes que les autres, c'est bien mené jusqu'à la fin et il n'y a pas de temps mort.

Le personnage de Temperance Brennan est sympathique et c'est bien que le livre soit écrit de son point de vue.
Il y a un vrai travail de recherche derrière ce livre et cela se ressent. Je reprocherai un peu trop d'explications scientifiques sur plusieurs pages, c'est intéressant mais qu'il y en a trop ça peut lasser.
Le dénouement final m'a laissée un peu perplexe, j'ai trouvé ça un peu trop gros et trop facile que le coupable se suicide et laisse la vie à Temperance Brennan.
Dans la réalité il y a peu de chance pour que cela se passe comme ça.
J'ai bien aimé le duo Andrew Ryan/Bartolomé Galiano avec Temperance Brennan, cela donne un peu de légèreté alors que le thème du roman était plutôt sombre.

A comme alibi de Sue Grafton


Je m'appelle Kinsey Millhone. Trente-deux ans, deux fois divorcée, et appréciant la solitude. Je suis détective privé à SantaTeresa en Californie. Certains prétendent que ce n'est pas un métier pour une femme. Les préjugés ont la vie dure. Mais en général les clients sont plutôt contents de mes services. Prenez Nickki Fiffe par exemple. Elle était venue me voir le lendemain de sa sortie de prison, ou elle venait de purger huit ans pour le meurtre de son mari. Elle voulait juste que je rouvre le dossier, prouve son innocence et trouve le véritable assassin. Rien de plus simple pour une vraie pro. (Pocket)

C'est le premier livre d'une série qui se révèle assez attachant et dans un nouveau style de roman noir.

Tout le livre est écrit à la première personne du singulier, c'est l'héroïne Kinsey Millhone qui raconte l'histoire et fait part de ses réflexions au lecteur.
Elle est plutôt sympathique et attachante, et c'est un plaisir de découvrir avec elle l'intrigue.
De plus c'est une jeune femme moderne, il est assez facile de s'identifier à elle sur certains points.

L'intrigue est prenante dès le début, elle est bien menée et assez surprenante dans le sens où j'avais certains doutes mais pas de certitudes, pour le meurtrier je n'avais pas d'idée et je ne m'attendais pas trop à ce rebondissement.
C'est bien mené du début à la fin et l'auteur réussit à emmener le lecteur vers de fausses pistes, ce qui est plutôt adroit de sa part.

La galerie de personnages développés est nombreuse mais ça permet de développer plusieurs thèses (et donc de mieux s'y perdre pour trouver le coupable).
Il y a un bon rythme dans le livre, c'est bien écrit et l'héroïne est attachante.
C'est un bon début de série qui donne envie de lire la suite de cet abécédaire du crime.

vendredi 16 septembre 2011

La pierre qui tremble de Pierre Boileau


Ça y est ! il est coincé. Toutes les issues sont surveillées : Yvon est posté derrière le château ; le comte, l'arme au poing, couvre la façade. Quand aux deux portes du cabinet de toilette où l'ennemi est fait comme un rat. D'ailleurs, on l'entend arpenter le cabinet, on l'entend - bizarre ! - ouvrir les robinets de la baignoire... Puis plus rien. Et une fois la porte enfoncée, il faut bien se rendre à l'évidence : le cabinet est vide. Aucune trace de l'ennemi, à part cinq centimètres d'eau dans la baignoire. Bon sang ! il n'a quand même pas trouvé le moyen de se faire fondre... (Editions du Masque)

Je voulais lire un Boileau & Narcejac mais il n'y en avait pas. Ce qui aurait pu devenir une frustration s'est transformé en un régal !

Ce roman policier a été écrit avant sa collaboration avec Thomas Narcejac, il entre dans la série des André Brunel, détective infaillible pour résoudre les problèmes de chambre close et d'énigme "à l'anglaise" (la spécialité de l'auteur).
C'est d'ailleurs le premier livre de Pierre Boileau.

Dès la première phrase l'histoire est prenante, c'est remarquablement bien écrit et les rouages de l'intrigue policière sont très bien mis en oeuvre et écrits.
Dès les premières phrases le mystère se met en place, les rouages commencent à s'assembler et la mécanique se met doucement en marche.
C'est précis et maîtrisé du début à la fin, je comparerai la technique de l'auteur à une horlogerie tellement c'est précis et que les mécanismes s'emboîtent les uns dans les autres.
Au fur et à mesure le mystère s'épaissit, sur lequel vient se greffer une énigme de porte close.
Depuis "Le mystère de la chambre jaune" de Gaston Leroux je n'avais lu ce genre d'intrigue, et c'est avec plaisir que j'ai relu ce genre.
Le dénouement final est surprenant et mené de main de maître, j'ai eu beaucoup de soupçons mais aucun n'était le bon.

Par-dessus cette intrigue vient se greffer un petit quasi féérique, avec pour décors une vieille demeure en Bretagne peuplée de personnages presque sortis d'un autre temps et vivant au gré des amitiés et d'amours mièvres.

Le personnage principal André Brunel est un fin limier, c'est très agréable de suivre l'histoire avec lui, d'autant que c'est écrit dans un très bon français.

Pierre Boileau est sans conteste l'un des maîtres du roman policier et ce livre en est une excellente illustration.

Long John Silver Tome 3 Le labyrinthe d'émeraude de Mathieu Lauffray et Xavier Dorison


Arrivés en vue des côtes d'Amérique du Sud, l'équipage du Neptune va enfin pouvoir souffler après l'éprouvante et périlleuse traversée de l'Atlantique. Mais le répit sera de très courte durée : Long John Silver accompagnés de ses hommes, Lady Vivian Hastings, l'Indien Moc, le docteur Livesey et ce qu'il reste de l'équipage vont devoir pénétrer dans une immense forêt sombre et hostile, à la recherche de la mythique cité de Guyanacapac et de son trésor... De la très grande aventure ! (Dargaud)

La première planche d'ouverture sur le Maelström est vraiment splendide, cela donne une impression de malaise au lecteur mais pas dans un mauvais sens et cela révèle surtout le côté sanguinaire des personnages.
Cela pourrait être une lecture oppressante mais les auteurs arrivent à jumeler le côté fantastique et la quête du trésor.
Ils revisitent très bien le personnage de Long John Silver et lui apportent une touche de modernisme. Le personnage de Vivian Hastings est lui aussi intéressant, d'autant que son importance est plus importante dans ce tome-ci.
Si je trouvais déjà l'Indien inquiétant, là il fait vraiment peur, j'ai de plus l'impression qu'il joue un tout autre jeu que celui que les personnages croient (la fin du tome me donnant raison).

Les couleurs utilisées sont un peu plus claires mais elles redeviennent plus foncées vers la fin du tome.
L'intrigue est très bonne et ça donne envie de lire la suite (c'est d'ailleurs frustrant d'arrêter sa lecture ici, vivement le 4ème tome !)

J'aime beaucoup cette bande dessinée, l'exercice aurait pu être périlleux mais les auteurs s'en sortent très bien. Ils ont réussi à créer une vraie intrigue autour du personnage de Long John Silver, ils ne dénaturent en rien l'oeuvre Robert Louis Stevenson.
Ce tome-ci est surprenant, il y a beaucoup d'action et le lecteur se prend vite à l'histoire.
Je note au passage que cette bande dessinée se bonifie avec les tomes, j'ai hâte de voir ce que va donner le quatrième (et normalement dernier) tome de cette histoire !

jeudi 15 septembre 2011

Long John Silver Tome 2 Neptune de Mathieu Lauffray et Xavier Dorison


Lady Vivian Hastings et Long John Silver ont quitté Bristol afin de traverser l’Atlantique : destination la mythique cité de Guyanacapac… C’est ici, en Amazonie, que Lord Hastings aurait découvert l’or caché de la cité. Mais entre la belle Vivian et le redoutable pirate, les tensions sont fortes, malgré le pacte qui les unit… De la très grande aventure, sur les pas de Stevenson ! (Dargaud)

Ce tome est consacré au voyage en mer qui réserve des péripéties. Il permet de mieux comprendre et saisir les difficultés des voyages en mer à cette époque, et de l'ambiance qui régnait sur les bateaux entre les pirates.

Le personnage de Vivian Hastings est plus en retrait, et ce sont surtout les pirates qui sont mis à l'honneur. D'ailleurs, un personnage féminin avait tout intérêt à se faire petite et discrète sur un tel navire si elle souhaitait rester en vie.

Comme pour le premier tome, les premières planches sont assez déroutantes.
C'est un tome très violent et sanguinaire, à la limite de l'effrayant à certains moments, d'autant qu'il y a une dimension fantastique qui est apportée à l'histoire de chasse au trésor.
Cette dimension fantastique est issue du personnage de l'indien qui est très mystérieux et surtout qui fait froid dans le dos.
Certaines scènes sont assez violentes, notamment lors d'une atmosphère qui déclenche un bain de sang (ça fait partie du côté fantastique).

Ce deuxième tome achève de mettre en place l'intrigue, les couleurs sont assez sombres mais les dessins sont beaux.
Ce n'est pas une bande dessinée lumineuse mais qu'est-ce que c'est beau et prenant !

Long John Silver Tome 1 Lady Vivian Hastings de Mathieu Lauffray et Xavier Dorison


1785. Une femme s’embarque pour l’Amazonie sur les traces de son mari parti découvrir l’or de Guyanacapac. L’homme qui lui sert de guide porte un nom bien connu des lecteurs de romans d’aventure : Long John Silver… Dorison, scénariste du Troisième Testament, a imaginé une suite à la carrière de ce marin devenu l’archétype du pirate avec l’Île au Trésor. (Dargaud)

C'est la curiosité qui m'a poussée à lire cette bande dessinée non achevée à ce jour.
"L'île au trésor" est un souvenir d'enfance, j'ai adoré le livre ainsi que le film/téléfilm avec Charlton Heston dans le rôle de Silver (qui, à ma connaissance, n'existe toujours pas en DVD à ce jour), je voulais donc voir ce qu'avaient bien pu créer les auteurs avec ce mythe littéraire (car ne dit-on pas que même le capitaine Flint craignait Long John Silver ?).

L'entrée dans l'histoire est assez surprenante, avec un narrateur dont on ne connaît pas l'identité, des dessins surprenants graphiquement et dans des tons sombres de couleur, des personnages qui font peur (les premières pages sont vraiment angoissantes, je trouve que c'est très bien fait) et où il n'est pas question de Long John Silver avant une bonne moitié de ce tome.

Les premières planches sont assez mouvementées, le ton est donné : ça va être sombre, il va y avoir du sang et des morts (et tant mieux car je ne comptais pas lire une histoire de pirates où ceux-ci se promènent avec une fleur entre les dents sur une belle île paradisiaque).
Il faut entrer dans l'histoire et ne pas se laisser rebuter par la noirceur, d'autant que très vite le personnage principal de ce tome apparaît, et il est des plus intrigants (dans tous les sens du terme) : Lady Vivian Hastings.
C'est une femme avec une forte personnalité qui va être le moteur de l'histoire, elle est aussi peu conventionnelle pour son époque.
L'histoire se met en place assez vite, ce tome est une bonne entrée en matière et ça devient vite prenant car il est question de chasse au trésor.
En plus le lecteur retrouve des personnages de l'île au trésor : Long John Silver, le Docteur Livesey.

C'est visuellement très beau, la qualité du dessin est très bonne, l'histoire est prenante, les auteurs ont réussi à capter l'attention du lecteur, car l'envie est forte de connaître la suite des aventures.

mercredi 14 septembre 2011

Le voyage d'hiver d'Amélie Nothomb


« Il n’y a pas d’échec amoureux. » (Albin Michel)

Ce n'est pas le meilleur cru d'Amélie Nothomb (et oui, à publier un livre par an c'est comme le Beaujolais et les foires au vin, on s'y habitue à ce rendez-vous annuel), c'est un livre qui peut partager, qui a des aspects positifs et d'autres négatifs, mais qui se lit tout de même avec plaisir.

L'histoire est moyennement intéressante sur la relation amoureuse et la relation entre les personnes (notamment Astrolabe et Aliénor), encore que cette dernière histoire soit sans doute un point positif au livre, je pense que l'auteur aurait dû explorer plus profondément la relation entre les deux femmes.
Le vrai bon côté du livre c'est cette réflexion sur la relation d'un écrivain avec l'écriture, sa vision et son appréhension du monde, le processus de création littéraire.
Le personnage principal, qui est aussi le narrateur, est des plus étranges et je n'ai pas toujours bien saisi ses motivations.

C'est écrit dans un très bon français, avec de belles tournures de phrases et un vocabulaire riche et Amélie Nothomb ose (et avec raison et réussite) utiliser le subjonctif imparfait.
Les chapitres sont assez courts, la lecture est donc très rapide, et il n'y a pas énormément de pages (un peu plus d'une centaine seulement).
Il y a beaucoup de clins d'oeil et de malice de la part de l'écrivain,avec des prénoms commençant par la lettre "A", la symbolique du "A", le travail d'un écrivain, sa façon de travailler, deux personnes qui vivent ensemble en quasi autarcie et auto-suffisance, ainsi que des notions d'écologie et d'économie d'énergie, bref c'est un livre dans lequel Amélie Nothomb arrive à distiller un partie d'elle-même et c'est bien souvent ce qui en fait des livres assez intéressants.

C'est un livre duquel se dégage une réelle ambiance, avec pour toile de fond un hiver glacial et des personnages qui peuvent faire froid dans le dos, c'est, à mon sens, une sorte de trip littéraire dans tous les sens du terme, puisque les personnages vivent une expérience de trip/hallucination ainsi que le lecteur.
Ce n'est pas le meilleur mais c'est tout de même plaisant à lire.

mardi 13 septembre 2011

Le 5ème ange de la mort (Women Murder Club) de James Patterson et Maxine Paetro


Dans l'hôpital municipal de San Francisco, les décès se succèdent de façon suspecte. Des malades sont soudain retrouvés morts alors que rien ne le laissait supposer. Les parents des victimes accusent l'hôpital. Pendant le procès, la mère d'un des membres du Women Murder Club succombe à son tour. Lindsay Baker, qui mène pourtant une autre enquête compliquée concernant de jeunes prostituées retrouvées mortes dans des voitures de luxe, va s'intéresser à ces étranges disparitions. Menant les deux affaires de front, Lyndsay, aidée par ses amies - Claire, la légiste, Yuki, l'avocate, et Cindy, la journaliste -, finira, après une série de coups de théâtre stupéfiants, par découvrir les coupables. (Le livre de poche)

L'histoire présente une double intrigue assez prenante avec un cercle de femmes plutôt sympathique : le fameux Women Murder Club.
Il s'agit d'amies aux professions diverses (une flic, une journaliste, une avocate, une légiste) se réunissant et discutant des affaires sur lesquelles elles travaillent.
Je me suis prise très vite au jeu et à l'intrigue, même si le dénouement d'une des histoires se trouve en partie assez facilement.

Les héroïnes sont toutes plus sympathiques les unes que les autres, l'alchimie entre elles fonctionnent bien, ce qui rend la lecture de ce livre facile, rapide et agréable.
De plus les chapitres sont assez courts, l'histoire est fluide et se déroule bien, d'autant qu'il y a une double enquête et du suspens jusqu'à la toute fin.
Il n'y a pas besoin d'avoir lu les précédents livres de cette série pour entrer dans l'histoire.

Le petit bémol c'est que dans la collection JC Lattès ou Le livre de poche le nom du deuxième auteur est écrit en tout petit, c'est franchement moyen et ça pourrait laisser croire que c'est pour vendre avec le nom de James Patterson plus connu que la co-auteur.

C'est ma première lecture de James Patterson et j'aime assez son style et les personnages qu'il a créés.
Ce livre donne envie de lire les autres enquêtes du Women Murder Club et de découvrir les autres livres de James Patterson.

Les visages de Jesse Kellerman


Lorsque Ethan Muller met la main sur une série de dessins d’une qualité exceptionnelle, il sait qu’il va enfin pouvoir se faire un nom dans l’univers impitoyable des marchands d’art. Leur mystérieux auteur, Victor Crack, a disparu corps et âme, après avoir vécu reclus près de quarante ans dans une maison délabrée. Dès que les dessins sont rendus publics, la critique est unanime : c’est le travail d’un génie. Mais les ennuis commencent lorsqu’un flic à la retraite reconnaît sur certains portraits les visages d’enfants victimes des années plus tôt d’un mystérieux tueur en série. Ethan va alors se lancer dans une enquête qui va bien vite virer à l’obsession.C’est le début d’une spirale infernale à l’intensité dramatique et au coup de théâtre final dignes des plus grands thrillers. (Sonatine)

Il y a beaucoup de publicité flatteuse autour de ce livre et au final j'ai été un peu déçue, ce livre n'est pas à la hauteur des louanges qui l'accompagnent.
Il y en a sur la première et la quatrième de couverture, ça fait trop marketing et en prime ce n'est pas justifié.

C'est écrit à la première personne du singulier, dans un langage courant, sans doute trop. De plus, le narrateur écrit parfois "contre lui" ce qui m'a amené à me poser la question de "Pourquoi continuer la lecture ?". Le narrateur cherche trop à devenir le meilleur ami du lecteur, je n'aime pas cette manière de faire.

L'intrigue a du mal à démarrer au début, ce n'est pas prenant jusqu'à un premier intermède qui commence à capter l'attention du lecteur.
La lecture devient alors plus prenante et on se prend au jeu de l'intrigue.
Les intermèdes sont vraiment très bien et ils donnent des clés et des pistes pour comprendre l'histoire.
Néanmoins, le dénouement de l'histoire se comprend assez rapidement et en grande partie grâce aux intermèdes.

J'ai eu peu d'empathie pour le personnage principal, ce n'est pas le genre de personnage auquel j'accroche, d'autant plus lorsqu'il se dévalorise lui-même en racontant l'histoire.
Il n'a pas grand chose pour attirer la sympathie du lecteur, et par moment il est même un petit peu énervant.
Je n'ai pas non plus tellement accroché aux autres personnages qui gravitent autour de lui.

Ce n'est pas vraiment un thriller ni une enquête policière mais plutôt une intrigue qui permet de découvrir de lourds secrets familiaux, ça ne révolutionne absolument pas le genre mais ça arrive à piquer la curiosité du lecteur pendant un moment.

Peter Pan - Tome 6 Destins de Régis Loisiel


Peter Pan et ses amis se retrouvent sur leur île pour enfin partager un moment de paix et de bonne humeur. Mais ce qu'ils se partagent surtout, c'est la photo de la maman qui passe de main en main chez chaque petit orphelin, ce qui leur permet de rêver un peu... Il n'y a bien que le petit Picou qui n'en veut pas, de cette mère en papier, et qui préfère de loin la tendresse de Rose, qu'il considère comme sa maman. Lors d'un tirage au sort, la photo de la maman lui revient... et on va la glisser dans sa poche alors qu'il dort... Mais la fée Clochette va s'en mêler, et tout cela va attirer bien des ennuis au petit Picou, et encore plus à Rose... Mais nous ne vous en dirons pas plus et vous laisserons découvrir par vous-mêmes ce qu'il advient d e tous ces personnages, à commencer bien sûr par Peter Pan dont la tragique destinée va s'accomplir ici. (Vents d'Ouest)

Je pensais avoir atteint le fond de l'horreur et bien non ! La fée Clochette est très méchante (et c'est peu dire), elle provoque volontairement la mort de Rose, uniquement par jalousie.
Là je trouve définitivement que cette histoire ne s'adresse pas aux enfants (ou alors c'est pour leur faire passer l'envie de connaître la vraie histoire de Peter Pan).
C'est de plus très dur d'un point de vue sentimental, Picou est complètement détruit psychologiquement par cette action de Clochette. Son destin sera tragique, Peter Pan se trouve obligé de le ramener dans le "vrai" monde pour finir dans un asile de fous ... avec Jack l'Eventreur !
J'ai trouvé ce dernier point un peu trop gros, et je ne comprends pas vraiment ce qu'il a amené à l'histoire.
Et puis il ne se passe pas grand chose dans ce dernier tome.

Régis Loisiel dans cette série montre une face sombre de Peter Pan, sans doute trop, à laquelle je n'ai pas adhéré.
Je trouve que c'est trop violent, trop dur, le monde imaginaire au lieu de faire rêver a tout de l'Enfer, mais il en est de même pour le monde réel.
Je n'ai pas aimé la forme graphique et les dessins, j'aime les choses harmonieuses et c'est trop chaotique à mon goût.

Peter Pan - Tome 5 Crochet de Régis Loisiel


Crochet est toujours aux trousses de Peter qui s'est réfugié sur l'île en compagnie de sa bande d'amis. Ils se préparent aux représailles des pirates mais c'était sans compter sur l'inénarrable crocodile ne lâchant pas Crochet d'une semelle et lui causant bien des déboires. De son côté, Peter fait un voyage éclair à Londres, rendant visite une dernière fois à Monsieur Kundal agonisant. Avant de mourir il lui confie son trésor, une lettre de sa bien-aimée qu'il n'a jamais voulu ouvrir. Peter et Crochet, les deux héros de cette série, se livrent ici à un duel tout aussi psychologique que physique. C'est avec un grand plaisir que les nombreux fans de Loisel retrouveront toute la magie de Peter Pan. (Vents d'Ouest)

Il n'y a pas de réelles nouveautés dans ce tome, il y a toujours quelques scènes drôles avec les pirates et le crocodile, mais le groupe d'enfants est très énervant.
L'auteur les a représentés comme jouant aux petits adultes, de mon point de vue ce monde manque totalement d'adultes et de discipline. Pourtant c'en est le principe, je le reconnais, mais peut-être que cette impression vient du fait que je lis cette histoire en étant plus grande.
Encore que même plus jeune ça m'aurait agacée.

La surprise de ce tome est la révélation finale qui est assez surprenante et qui concerne la relation entre Peter Pan et le capitaine Crochet, je ne m'attendais franchement pas à cette chute, c'est sans doute l'un des seuls points positifs de cette série.
J'ai bien aimé ce parti pris de l'auteur.

lundi 12 septembre 2011

Septembre - L'étourderie de Camille

Tout d'abord désolée pour le retard mais j'ai eu quelques soucis de connexion, ce qui fait que depuis une semaine je n'attendais que le moment de vous poster la chanson de septembre "L'étourderie" de Camille, issue de son album à paraître le 17 octobre ("ILO VEYOU")

Camille est une chanteuse que j'apprécie depuis ses débuts (et oui, je l'ai connu avec "Le sac des filles"), elle arrive à donner un nouveau souffle musical à la musique française et est sans cesse dans l'innovation, la recherche de nouveaux sons et de nouvelles sensations.
Ses albums sont tous différents les uns des autres et montrent un réel travail et talent derrière tout ça.


Si tu as oublié tes clés ce matin
C'est que l'amour t'a pris sur son dos
Si tu as manqué raté le train
C'est que l'amour s'est posé sur ton dos

L'étourderie des amoureux partis
Fait tourner la tête des tourtereaux
L'étourneau qui perdit l'amour heureux
L'a retrouvé au fond de mes yeux

Si j'ai laissé mes soucis en chemin
C'est que l'amour s'est posé sur mon dos
Si j'ai oublié le prix du pain
C'est que l'amour m'a prise sur son dos

L'étourderie des amoureux partis
Fait tourner la tête des tourtereaux
La perdrix qui perdit l'amour heureux
L'a retrouvé au fond de tes yeux

Si tu as oublié le lendemain
Si j'ai effacé l'air du refrain
Si tu as mélangé mai et juin
Si j'ai oublié de demander ta main

L'étourderie des amoureux partis
Fait tourner la tête des tourtereaux
Qui éperdus perdirent l'amour heureux
Pour le retrouver au fond de mes yeux
Pour le retrouver au fond de tes yeux
Pour le retrouver au fond de nos yeux

lundi 5 septembre 2011

Peter Pan - Tome 4 Mains rouges de Régis Loisiel


Nous avons traversé bien des péripéties, guidés par la plume de Régis Loisel qui ne ménage aucun détail pour nous tenir en haleine. C'est ainsi que nous allons découvrir comment le petit protégé de Clochette devient Peter Pan, le capitaine Crochet hérite de sa main d'argent, et le crocodile se tire d'un terrible piège, un réveil collé aux entrailles, tous ces multiples détails que ni le roman original de Barrie ni le dessin animé de Disney ne révélaient... (Vents d'Ouest)

Le début de ce nouveau tome est assez difficile car il y a un deuil, j'ai (naïvement) espéré que Peter allait s'humaniser un peu, en tout cas revenir un peu plus les pieds sur terre et au final non, pas vraiment.
Comme tout sur l'île la mort de Pan va finir par être oubliée de tous, vraiment je n'adhère pas à ce principe d'oubli, c'est trop facile et cruel dans un certain sens.
Peter Pan révèle un côté violent et cruel, il va en effet trancher la main du capitaine Crochet qui va servir de déjeuner au crocodile (c'est presque lui le plus humain de toute l'île ...).
Cela donne lieu à quelques scènes assez drôles avec le crocodile qui ne va pas cesser de suivre les pirates (et oui, maintenant qu'il a goûté au capitaine il en veut plus !).

A la fin de ce tome Peter, devenu Peter Pan (en hommage à son ami disparu mais dont il ne se souvient plus), va chercher ses anciens amis (les enfants abandonnés) pour les emmener avec lui et fait la rencontre de Rose et de Picou (et Wendy ?)
Il y a toujours la présence de Jack l'Eventreur, je ne vois pas ce que cela vient faire dans l'histoire ni ce que cela lui apporte.

jeudi 1 septembre 2011

Peter Pan - Tome 3 Tempête de Régis Loisiel


«Mon album est à la croisée de toutes les enfances et son histoire recueille cette substance merveilleuse, alchimie du rêve et de la réalité qui s'envole sans que nous le voulions quand nous devenons grands. Il y a de la magie, de la poésie mais aussi énormément de souffrance et de cruauté dans ce monde là...» Régis Loisel. (Vents d'Ouest)

La nature capricieuse de Peter Pan prend le dessus au début du livre. Il a certes un caractère d'enfant mais d'enfant pas très agréable à vivre, il est très éloigné des réalités et perd le sens du temps, son seul objectif étant d'être le chef.
Je lui trouve un comportement trop puéril par rapport à ce qu'il a vécu en étant enfant.

Le scénario de la ruse des pirates est assez bien fait et la tempête est assez belle.
J'ai été limite choquée par la fin de ce tome, Peter perd toute sa sensibilité et ne se rend même pas compte que sa mère a été assassinée.
J'en viens à me demander si le pays imaginaire n'est pas plutôt un monde dangereux et de perdition ?

Petite parenthèse : je n'ai pas aimé cette série et pourtant je continue de la critiquer. C'est vrai, j'aurai pu arrêter ma lecture, mais lorsque j'ai commencé quelque chose je n'aime pas l'arrêter. J'ai donc lu cette série jusqu'au bout afin de me forger ma propre opinion.

Peter Pan - Tome 2 Opikanoba de Régis Loisiel


L'extraordinaire aventure de Peter Pan revue et corrigée par l'un des plus grands dessinateurs de sa génération.
«Mon album est à la croisée de toutes les enfances et son histoire recueille cette substance merveilleuse, alchimie du rêve et de la réalité qui s'envole sans que nous le voulions quand nous devenons grands. (Vents d'Ouest)


Il y a quelques passages drôles dans ce tome avec les pirates et les pirates mais c'est à peu près tout.
C'est dommage car il y avait du potentiel, le passage qui aurait pu être intéressant est celui de la traversée de l'Opikanoba, sauf qu'au lieu d'exorciser les démons de Peter cela attise encore plus la haine envers sa mère. Les images sont d'ailleurs violentes et la mère est représentée comme un monstre sanguinaire dévorant son enfant.
La vraie nature du pays imaginaire n'est pas si belle que ça, je pensais que ce pays me ferait un peu rêver (sans tomber non plus dans la féerie de Disney) et bien non, c'est un monde effrayant, voire même un cauchemar perpétuel.
C'est déstabilisant à la lecture, ça met mal à l'aise.

Le jeu sur les couleurs est assez bien : en majorité un peu plus gaies, plus ternes pour l'Opikanoba.
Les Indiens sont assez bien dessinés, ce sont sans les doute les plus beaux personnages avec la fée Clochette.