samedi 31 décembre 2011

Le secret des Enfants-Rouges de Claude Izner


En ce jour d'avril 1892, à Paris, toute l'équipe de la librairie de la rue des Saints-Pères est sens dessus dessous ! L'appartement de Kenji Mori, l'associé et père adoptif de Victor Legris, vient d'être cambriolé. Mais, fait étrange, les voleurs n'ont emporté qu'une coupe exotique sans valeur. Bientôt, le libraire enquêteur va découvrir combien cet objet attise les convoitises...
Dans un Paris hanté par la peur des attentats terroristes, au lendemain de l'arrestation d'un certain Ravachol, Victor Legris est entraîné dans une enquête en forme de cache-cache fatal qui le conduira jusque dans le milieu des chiffonniers parisiens et au cœur du quartier des Enfants-Rouges. (10/18 Grands détectives)


"Le secret des Enfants-Rouges" est la quatrième enquête de Victor Legris, libraire dans le Paris du dix neuvième siècle, écrite par deux soeurs : Liliane Korb et Laurence Lefèvre sous le pseudonyme de Claude Izner.

Tout commence à Paris en mars 1892 avec un attentat de Ravachol, puis se poursuit en avril en Ecosse, avec un mystérieux visiteur et l'assassinat de Lady Pebble, à Londres et enfin de nouveau à Paris.
Autant dire que j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, car les vingt premières pages alternent entre différentes dates, différents endroits et différents personnages. Cette multitude de situations rend difficile l'entrée en matière et j'ai même craint que tout le livre ne soit bâti ainsi.
J'ai dû attendre entre quarante et cinquante pages pour vraiment entrer dans l'histoire et commencer à m'imprégner des personnages.
Après la lecture fut plus facile et, l'intrigue se mettant en place, plus captivante.
Il n'y a pas de réelle surprise dans ce livre, puisque dès le début les auteurs font intervenir un inconnu par le biais de passages écrits en italique.
Cet inconnu semble croire qu'une mission divine lui a été confiée et est lui aussi à la recherche d'une mystérieuse coupe qui sèmera beaucoup de morts sur son passage durant toute l'histoire.
Certes, son identité n'est révélée qu'à la fin du livre, mais j'ai eu le sentiment que le réel intérêt du livre ne résidait pas dans cette enquête.

Ce qui pour moi est le point fort du livre, c'est le lieu et l'époque où se situe l'intrigue.
J'ai ressenti un grand travail de recherches de la part des auteurs, car le Paris de 1892 est particulièrement bien décrit, notamment les quartiers des chiffonniers et plus particulièrement celui des Enfants-Rouges qui donne son titre au livre.
Il y a également un travail sur le vocabulaire et le parlé de l'époque, ce qui d'ailleurs déroute les premières fois mais finalement je m'y suis habituée et j'y ai pris goût.
A titre d'exemple, voici un passage qui illustre ce propos, la scène se passant au marché des chiffonniers : "Quand ces momies auront fini de se crêper le chignon, j'pourrai enfin étrenner. Des fesse-mathieux comme elles, ça court pas la ville, elles feraient suer les picaillons des murs, tandis qu'moi, je suis carré, jamais dréclamations, et si vous trouvez pas votre bonheur ici, j'ai une foultitude d'occases en stock".
Il y a également des personnages qui finissent par être attachants, notamment Victor Legris ou Joseph son commis.
Ils sont également soudés les uns aux autres, ils forment une grande famille et enquêtent ensemble.
L'autre atout du livre, qui va de pair avec les personnages, c'est l'humour présent dans de nombreux dialogues, que ce soit entre Kenji Mori et Joseph, ou Joseph et sa mère ou Kenji Mori et Victor Legris :
"- J'ai hâte qu'on m'ôte ces maudits points de suture.
- Patience. "En avril, ne te découvre pas d'un fil"".
Il y a également certaines scènes très drôles, notamment avec Monsieur de Vigneules, ce qui rend la lecture sympathique et permet d'ébaucher quelques sourires.
Par le biais du personnage de Victor Legris et de sa compagne Tasha, le lecteur est également plongé dans le milieu artistique de l'époque, particulièrement la peinture et la photographie.

En conclusion, ce que j'ai apprécié dans ce livre, ce n'est pas l'intrigue et son dénouement mais le Paris de 1892, les personnages et les scènes authentiques avec le parlé de l'époque.
Le véritable personnage de ce livre, c'est Paris et le peuple qui l'habite, et c'est sur ce point que la lecture d'une enquête de Victor Legris peut se révéler riche et intéressante.

Ce livre a été lu dans le cadre du challenge ABC critiques 2011/2012 - Lettre I

Le bossu de Notre-Dame de Gary Trousdale et Kirk Wise



En l'an de grâce 1482 à Paris, Quasimodo, jeune orphelin contrefait, est le sonneur de Notre-Dame. Il vit reclus dans le clocher sous la férule du puissant juge Frollo, son maître. Ses seules amies sont les gargouilles la Rocaille, la Muraille et la Voliere. Quasimodo rêve de vivre libre au milieu de tous ceux qu'il observe depuis longtemps. Ce moment tant attendu se présente le jour de la fête des fous et, désobéissant à Frollo, il se mêle au peuple venu célébrer la nouvelle année. (AlloCiné)

Autant j'avais été enthousiasmée par "La Belle et la Bête" réalisée par les mêmes auteurs, autant j'ai été déçue par ce dessin animé.

Tout d'abord, les scénaristes ont largement adapté l'histoire de Victor Hugo, à tel point que ça la dénature complètement.
Certes, c'est parce qu'un dessin animé s'adresse plutôt à un public jeune, mais j'ai souvenir que Walt Disney, de son temps, n'hésitait pas à montrer des scènes dures et tristes aux enfants ("Bambi", par exemple, avec l'incendie de la forêt et la mort des parents de Bambi).
Là tout est édulcoré et gentil, il n'est pas vraiment dit que Frollo est attiré charnellement par Esmeralda, tout comme Quasimodo, quant à Phoebus c'est transformé en histoire d'amour au premier regard et exit Fleur-de-Lys sa fiancée.
Il n'y a pas autant de complexité et de situations que dans le roman, Esmeralda est censée provoquer le désir chez les hommes qui posent le regard sur elle, il y avait certainement des façons subtiles de faire passer le message mais là, les auteurs n'ont même pas essayé.
Je n'ai pas trouvé d'intensité dramatique dans ce dessin animé, les émotions ne passent pas, tout est un peu trop lisse, trop plat, ça manque de relief et ça n'a pas grand chose à voir avec l'oeuvre de Victor Hugo.

Ensuite les personnages ne sont pas vraiment attachants, ni même toujours bien dessinés.
Phoebus fait trop bellâtre, Quasimodo sous une certaine laideur a des traits de petit garçon alors qu'il est censé avoir 20 ans, quant à Esmeralda c'est la beauté orientale avec des yeux verts (je me demande d'où ça sort !), et puis Frollo ne fait pas vraiment peur.
Les relations entre les personnages sont différentes par rapport au livre, elles sont d'ailleurs moins complexes et certains personnages ont tout simplement été passés à la trappe alors qu'ils jouaient un rôle important dans l'intrigue.
Pour résumer, toute l'histoire a été américanisée, jusqu'aux détails de la fête des fous (confettis ...) et aux couleurs vives utilisées pour les dessins.
C'est bien dommage car l'âme de cette histoire est avant tout Paris, or là, je n'ai absolument rien retrouvé de tout cela.
Seule Notre-Dame arrive à peu près à s'en sortir, certains plans et dessins sont assez bien réussis.

J'ai été déçue par cette adaptation qui dénature l'oeuvre de Victor Hugo et qui, à mon goût, a été beaucoup trop américanisé.
De plus, la qualité des graphismes n'est pas au rendez-vous.
Ca reste sans doute agréable pour les enfants mais ça l'est moins pour un adulte de regarder ce dessin animé.

Ce dessin animé a été regardé pour mon plaisir mais également dans le cadre du challenge La face cachée des Disney

lundi 26 décembre 2011

Le scorpion Tome 9 : Le masque de la vérité d'Enrico Marini et Stephen Desberg


Le Scorpion se sent de plus en plus isolé depuis qu'il a dérobé la solde promise aux moines guerriers de Trebaldi. Paradoxalement, il n'a peut-être jamais été aussi proche de son véritable but : devenir le maître absolu de sa propre famille. (Dargaud Benelux)

Nouveau tome des aventures du Scorpion (Armando) publié à l'occasion des dix ans de la série.
J'avais quitté le Scorpion sur son vol de l'or que le pape Trebaldi destinait à ses mercenaires : les moines guerriers et sur une alliance plus qu'improbable entre Méjaï et Marie-Ange.
Dans ce nouveau tome, je l'ai retrouvé certainement plus puissant que jamais, et découvrant beaucoup de choses sur son passé, tandis que le pape Trebaldi faiblit.
A cette occasion il noue une alliance avec Nelio Trebaldi, et j'en viens à douter fortement de la trahison de Méjaï, quoi que cette phrase laisserait penser que si : "Tu ne trahiras plus personne, Méjaï".
A moins qu'il n'y ait eu une explication sérieuse entre Armando et Méjaï sauf que les auteurs, pour ma plus grande frustration mais surtout pour ménager un effet de surprise, ont choisi délibérément d'omettre.
Car ce que je retiendrai de ce nouveau tome, ce sont les révélations importantes sur le passé du Scorpion (notamment l'origine de sa marque) et l'effet de surprise ménagé par les auteurs qui se dévoile dans les dernières planches.
A ce titre, ce nouvel album est une totale réussite.
Il y a énormément de suspens, l'histoire est très riche et bien menée du début à la fin, c'est un véritable plaisir que de lire ce tome.

Outre la qualité du scénario, les personnages sont bien travaillés et très intéressants.
C'est celui d'Armando qui est mis en avant durant toute l'histoire, mais il y a des personnages secondaires qui ont leur importance, à commencer par Méjaï et Marie-Ange, dont l'ultime trahison ne m'a qu'à moitié étonnée.
C'est sans oublier les fidèles alliés du Scorpion : le Hussard et sa belle Fenice, qui se retrouvent aux prises avec des assassins à la recherche du Scorpion.
J'aime toujours autant cette plongée dans Rome, le fond historique est présent et la qualité des graphismes et le choix des couleurs sont excellents.

Là où j'en veux énormément aux auteurs, c'est pour la fin.
Elle est encore plus frustrante que dans le tome précédent !
Les auteurs choisissent de laisser le lecteur au moment où l'identité du père du Scorpion sera révélé, celui-ci est emmené par un homme mystérieux à sa recherche depuis des années mais Méjaï rôde dans l'ombre.
C'est très cruel de leur part, d'autant qu'il n'est précisé aucune date de sortie pour le tome suivant des aventures du Scorpion.

En conclusion, ce neuvième tome des aventures du Scorpion est une formidable réussite, un vrai bonheur à lire car il y a énormément de suspens et de rebondissements.
A quand la suite ?

dimanche 25 décembre 2011

Easter parade de Richard Yates


Toutes deux nées dans les années 1920 aux États-Unis, filles d'un couple divorcé, Sarah et Emily déménagent d'une ville à l'autre au gré des lubies de leur mère. Leur père n'a pas l'étoffe d'un héros : c'est un « simple préparateur de copie » quand elles le rêvaient éditorialiste du "Sun". Emily, la plus lucide, éprouve quelque jalousie à l'égard de sa soeur aînée, plus jolie et plus douce aux yeux de tous. Plutôt que l'université, c'est à un joli mariage avec un bon parti que leur mère la destine. Et, de fait, tandis qu'Emily entre à Barnard, Sarah épouse le fils de voisins anglais. Lors de la parade de printemps de 1941, l'Easter Parade, ils sont photographiés ensemble dans tout l'éclat de leur jeunesse ; un avenir radieux s'offre à eux. Pourtant, c'est une toute autre destinée qui attend Sarah… Au travers du regard d'Emily, l'auteur nous invite à une cruelle traversée des apparences. (Robert Laffont - Pavillons)

"Aucune des deux soeurs Grimes ne serait heureuse dans la vie, et à regarder en arrière, il apparaît que les ennuis commencèrent avec le divorce de leurs parents".
Ainsi commence ce roman de Richard Yates, et autant dire que dès cette première phrase le ton est donné.

L'auteur nous propose de suivre à travers cette histoire le destin de deux soeurs bien différentes l'une de l'autre : Sarah, la préférée des parents, la plus belle et la plus sensible, qui choisira une voie toute tracée par le mariage, les enfants et un foyer à tenir; et Emily, qui choisira une voie plus risquée, jalonnée de nombreux hommes mais aucun auquel elle s'attachera, vivant seule et par ses propres moyens, en somme, une femme moderne et libérée.
L'auteur s'attache clairement à ce deuxième personnage.
Emily est l'héroïne de ce roman, son point central et unique et vers lequel converge systématiquement tous les autres personnages. Elle est le coeur et l'âme de ce roman.
A travers elle, Richard Yates livre aux lecteurs une chronique douce-amère des années glorieuses de la classe moyenne américaine.
J'ai littéralement adoré ce personnage et son histoire.
Malgré ses défauts, Emily est un personnage charismatique et une fois la lecture commencée il est très difficile de l'arrêter.
J'aime beaucoup ce personnage, à la fois complexe et compréhensible, mais surtout égaré durant toute sa vie et qui finira par avouer à son neveu : "Et tu sais le plus drôle ? J'ai presque cinquante ans et je n'ai jamais rien compris de toute ma vie".
Malgré un caractère fort et une volonté farouche, Emily est désarmante sur certains aspects, notamment lorsqu'elle ne comprend pas les situations et qu'inlassablement alors elle déclare "Je vois", sans voir aucunement quoi que ce soit.
Même lors d'une rupture avec un homme, un qui selon moi a compté pour elle, l'auteur écrit que "Pendant des semaines et des mois, après ça, Emily songea à des tas de répliques passionnées parfaitement formulées qu'elle aurait pu opposer à cette déclaration; mais, sur le moment, tout ce qu'elle trouva fut une petite réplique faiblarde qu'elle se détestait d'utiliser depuis l'enfance :
- Je vois."
Au final, malgré une vie menée comme un esprit libre, elle se raccrochera à une personne de sa famille, sans doute la seule qui l'accepte telle qu'elle est, car "c'est un crime d'être aussi seule".
Derrière un fond d'histoire à tendance dramatique, j'ai trouvé que l'auteur était surtout pessimiste par rapport à ses personnages et aux décennies 50/60/70.
Car finalement, Sarah n'a pas été heureuse dans sa vie, elle a préféré suivre une voie toute tracée plutôt que de se chercher, et Emily a passé son temps à se rêver pour passer à côté de tout et finir seule, abandonnée de tous ou presque. Elles n'ont été heureuses ni l'une ni l'autre tout en ayant des caractères diamétralement opposés et choisi des chemins différents, leur seul point commun est sans nul doute de noyer leur réalité dans l'alcool et la cigarette.
Elles n'auront fait que transposer le parcours de leur mère, Pookie.

De plus, ce livre est réellement bien écrit, j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire et je pense que la traduction est fidèle à la version originale.
Ce qui m'a surpris, c'est que l'histoire se passe près de quarante ans en arrière et qu'elle n'est absolument pas démodée.
Elle m'a parlé, j'ai pu me retrouver dans certaines situations ou pensées d'Emily, "Easter parade" reste donc un roman très contemporain.
Le côté amer de l'histoire est toujours d'actualité et l'absence de fond moralisateur est aussi sans doute pour quelque chose dans mon appréciation de cette lecture.

Ce fut une très belle découverte littéraire et je retiens le nom de Richard Yates, auteur peu connu qui mérite de l'être beaucoup plus.
En effet, "Easter parade" a été publié en 1976 aux Etats-Unis et seulement récemment en France.
L'auteur, son style d'écriture, et ses histoires ne peuvent pas laisser indifférents et je vous invite à le lire.

Ce livre a été lu dans le cadre du challenge ABC critiques 2011/2012 - Lettre Y


Ce livre a été lu dans le cadre du challenge New-York en littérature 2012

La belle et la bête de Gary Trousdale et Kirk Wise



Belle est une jeune fille sensible et imaginative, qui passe ses journées plongée dans la lecture et qui repousse obstinément les avances de Gaston, un bellâtre musclé et vaniteux. Seul Maurice, son père, un inventeur farfelu, compte dans sa vie. Un jour que ce dernier se perd dans la forêt, il doit se réfugier dans un château pour échapper à une meute de loups. Irrité par son intrusion, le maître des lieux, une Bête gigantesque et terrifiante, le jette dans un cachot. Pour sauver son père, Belle accepte d’être retenue prisonnière à sa place… (Allociné)

J'avais été voir ce dessin animé lors de sa sortie dans les salles en 1991 et j'en gardais un beau souvenir.
Et bien, je n'ai aucunement changé d'avis, ce dessin animé est toujours aussi beau et en prime, je trouve qu'il n'a pas vieilli du tout.

La qualité des dessins est excellente, je trouve que les traits des personnages sont agréables : doux, des visages en rondeur et non taillés à la serpe, beaucoup d'expressions dans le regard et les attitudes.
Quant au choix des couleurs il n'y a vraiment rien à redire, ce sont des couleurs douces qui sont utilisées et ça passe très bien à l'image. La tenue de Belle que j'apprécie le plus est une robe verte, mais le rose/rouge n'est pas mal non plus.
Tout est très réaliste, à commencer par le ciel ou les décors.

C'est une bonne adaptation du conte, je préfère même l'histoire développée dans ce dessin animé que dans le conte car tout ce qui me semblait inutile à la lecture a été supprimée, notamment les trois frères; et tout ce qui manquait à été ajouté, le pourquoi du sort jeté à la Bête.
Le personnage "méchant" mis en avant est Gaston, et c'est vrai qu'il est à lui tout l'anti-thèse de l'homme idéal.
Il y a de plus beaucoup de référence à la France, les enseignes des magasins sont même écrites en français.
C'est de surcroît moins moralisateur, le message distillé l'est de façon plus subtile.

Du point de vue musical, c'est là aussi une réussite car les chansons sont très belles, s'insèrent très bien à l'histoire et la musique de fond est jolie.
Cela fait même penser par moment à une comédie musical.

Pour moi, ce dessin animé de Disney est un sans faute, il possède toutes les qualités que l'on peut attendre de cette franchise et c'est un véritable plaisir que de le voir ou le revoir, pour petits et grands.




Ce dessin animé a été regardé pour mon plaisir mais également dans le cadre du challenge La face cachée des Disney

La belle et la bête de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont


Un grand classique de la littérature jeunesse dans sa version originale. Le texte est accompagné d’illustrations merveilleuses réalisées par Anne Romby. Un texte universel, qui parle du sacrifice de la plus jeune, la plus belle, la plus douce des filles pour sauver la communauté familiale. La Belle est donc livrée en pâture à une affreuse Bête terrée dans son grand château au fond des bois. Les jours passent et, petit à petit, la captive se sent de plus en plus heureuse chez cette étrange créature, fort laide, il est vrai, mais si généreuse et qui semble habitée d’une immense tristesse. (Milan Editions)

Comme tout conte, celui-ci commence par la traditionnelle phrase "Il y avait une fois".
Il raconte l'histoire d'un marchand ayant trois filles et trois garçons qui se retrouve pauvre du jour au lendemain et, pour le vol d'une rose après une nuit passée dans un mystérieux château, se retrouve obligé de condamner une de ses filles à mourir chez la Bête.
A noter que la version de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont n'est pas la première narration de ce conte en France. Il est en effet apparu pour la première fois en France sous la plume de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve en 1740.

J'ai été déroutée par certains aspects du conte.
Tout d'abord, il n'est quasiment jamais question des trois garçons, je ne comprends donc pas pourquoi l'auteur a choisi de les incorporer à l'histoire puisqu'ils n'interviennent à aucun moment.
Ensuite, j'avoue que cette lecture avec des yeux de personne plus grande m'a surtout montré un conte très moralisateur, faisant l'apologie de la vertu et d'autres qualités : "On se corrige de l'orgueil, de la colère, de la gourmandise et de la paresse, mais c'est une espèce de miracle que la conversion d'un coeur méchant et envieux".
J'ai été marquée par l'absence du mot amour entre les personnages, la phrase de conclusion en est une parfaite illustration : "et il épousa la Belle, qui vécut avec lui fort longtemps, et dans un bonheur parfait, parce qu'il était fondé sur la vertu".
Cela manque de romantisme pour moi.
J'ai également noté un manque de présentation de certains personnages, particulièrement celui de la Bête.
En effet, à aucun moment il n'est précisé pourquoi une "méchante fée" lui a jeté un sort, ni quelle est la nature exacte de son physique.
Plusieurs éléments de cette histoire sont communs à d'autres contes : les méchantes soeurs, la méchante fée qui jette un sort, la jeune fille pauvre obligée d'effectuer des tâches domestiques.

J'ai par contre aimé les relations entre les personnages, notamment entre Belle et son père et Belle et ses soeurs.
C'est sans doute le point fort de ce conte.
L'autre atout est à mon avis le personnage de la Belle, charismatique et plein de vertus. Il illustre parfaitement ce que l'on attend d'une héroïne de conte.

Cela reste un joli conte qui narre une belle histoire, avec un personnage charismatique pour les petites filles : la Belle, et qui fait rêver petits et grands.

J'ai pour ma part lu une version illustrée par Walter Crane et j'ai apprécié la qualité du dessin et le choix des couleurs.
J'ai trouvé que l'ensemble des illustrations faisait penser à des tapisseries, en tout cas, elles semblent avoir été réalisées dans cet esprit-là.


Ce conte a été lu dans le cadre du challenge La face cachée des Disney

samedi 24 décembre 2011

La chute de Guillermo del Toro et Chuck Hogan


Tandis que les vampires envahissent les rues de New York, l'épidémiologiste Ephraïm Goodweather, le professeur Abraham Setrakian et un petit groupe de rescapés tentent de s'organiser au milieu du chaos. Car, partout dans la ville et dans le monde, des émeutes éclatent, des milices se mettent en place et les êtres humains se retrouvent impuissants face à leurs prédateurs, les vampires. Ephraïm et ses amis pourront-ils faire échouer le plan diabolique du Maître qui menace de plonger l'humanité dans la nuit éternelle ? Noir, désespéré, spectaculaire, le second tome de la trilogie " La Lignée " brosse le tableau d'un monde qu'une poignée d'individus essaie de sauver de l'abîme. (Presses de la Cité)

Autant j'avais été enthousiasmée par le premier tome, autant celui-ci me laisse une impression en demi-teinte.

Ce livre est inégal dans la narration de l'histoire et le déroulement de l'intrigue, c'est pour cette raison que je le diviserai en tiers.
Le premier tiers ne m'a absolument pas captivée, il ne s'agit en effet que de redites du premier tome et rien de nouveau n'y est exploré ni dévoilé. J'avais le sentiment de lire un grand résumé du premier tome, comme je l'avais fini depuis peu autant dire que cela ne m'a pas plu et que j'ai commencé à douter de la suite.
Le deuxième tiers a commencé à éveiller un peu plus mon intérêt, l'intrigue commence doucement à se mettre en place et les auteurs retrouvent leur verve qui m'avait tant plu dans le premier tome.
Il est question d'un mystérieux manuscrit mis en vente aux enchères : "L'Occido Lumen", et qui détiendrait la clé pour éradiquer le virus vampirique. Mais "Poursuivre l'Occido Lumen signifie que l'on poursuit le Maître" et "seul un fou oserait se lancer à sa recherche".
Cela tombe plutôt bien, car Setrakian n'a plus rien à perdre. Il poursuit déjà le Maître depuis tant d'années et il a perdu une partie de son esprit si jeune qu'il est sans doute le seul à pouvoir oser le faire.
C'est aussi l'occasion d'en apprendre plus sur le passé d'Abraham Setrakian et de donner au lecteur un aperçu de sa vie, du pourquoi de sa quête des vampires et une explication sur le mystérieux coeur pourvu d'un ver "vampirique" qu'il conserve et nourrit depuis plusieurs années.
Le troisième tiers, quant à lui, est un plaisir à lire car, enfin, il y a une réelle intrigue qui s'est mise en place et il y a beaucoup d'actions, notamment du fait que les personnages se sont séparés : Nora, sa femme et Zack tentent de fuir la ville et les autres se sont regroupés pour tenter d'anéantir le Maître ou tout du moins de se protéger de son plan diabolique.

Je trouve dommage qu'il faille attendre aussi longtemps pour qu'une nouvelle intrigue se mette en place et se développe dans ce deuxième tome, d'autant que je l'ai réellement appréciée dès qu'elle a pris de l'importance.
J'ai trouvé plusieurs idées bonnes, notamment celle des vampires se maquillant et remuant les lèvres pour faire croire qu'ils sont humains, ce qui leur permet de se fondre dans la masse. Ces scènes apportent quelque chose à l'histoire, et démontrent, s'il en était encore besoin, toute le mal qui les anime.
J'ai également apprécié le passé de Setrakian, mais, à mon avis, le gros point fort du livre, c'est la dernière partie avec une confrontation entre Setrakian et les Aînés qui se conclue sur une alliance pour acquérir l'Occido Lumen, et la confrontation finale entre Setrakian et le Maître qui se termine en apothéose nucléaire (je commençais à avoir des soupçons sur les intentions du Maître, mais c'est très ingénieux, et pervers, de sa part).
Ce sont les deux scènes qui m'ont le plus marquée et qui sont, en grande partie, l'intérêt de la lecture de ce deuxième tome.

J'ai été quelque peu déçue par l'attitude de certains personnages également.
J'ai trouvé qu'Ephraïm Goodweather n'avait plus aucun charisme mais plutôt une grosse propension à s'apitoyer sur son sort. Il ne maîtrise plus rien, cela peut se comprendre mais la conséquence est surtout que cela le détache du lecteur. Or, c'est l'un des personnages principaux de l'histoire.
Les auteurs n'ont pas cherché à développer les relations entre les protagonistes et je me suis même détachée d'eux, ne m'intéressant finalement plus vraiment à ce qui leur arrivait.
Aussi étrange que cela puisse paraître, les personnages les plus attachants dans ce tome sont les méchants.
J'ai beaucoup aimé le machiavélisme du Maître et de ses serviteurs, ainsi que le personnage d'Eldritch Palmer et ce qu'il advient de lui.
D'ailleurs la seule scène où le personnage d'Ephraïm sort de l'ombre est sa confrontation avec ce dernier et la question finale : "pourquoi vous a-t-il mis dans la file d'attente ?"

En conclusion, la lecture de ce deuxième tome fut mitigée, hormis la fin dans laquelle réside tout l'intérêt de ce livre et lance le troisième tome.

Ce livre a été lu dans le cadre du challenge New-York en littérature 2012

dimanche 18 décembre 2011

L'épervier de Stéphane Clavier



Aux yeux des uns, il est Yann de Kermeur, noble Chevalier breton au passé obscur. Pour les autres, c'est L'Épervier, corsaire prestigieux du Roi de France et ancien pirate. Pour tous, il est redoutable. Mais accusé à tort du meurtre du père de sa fiancée, il se retrouve, seul, face à la haine de ses accusateurs... L'Épervier devra déployer ses ailes pour prouver à la fois son innocence, reconquerir la femme qu’il aime et entraîner ses adversaires sur son terrain de prédilection : l'océan et ses fureurs. (Allociné)

En juin de cette année, France 3 a diffusé pendant 3 samedis les aventures de "L'épervier", libre adaptation de la bande dessinée créée par Patrice Pellerin.

J'avoue avoir mis beaucoup d'espérance dans cette adaptation et j'ai au final été déçue sur certains aspects.
Je pense également que si je n'avais pas lu la bande dessinée avant de voir cette mini-série je l'aurai plus appréciée.

Côté histoire c'est une adaptation plutôt bonne de l'histoire de Patrice Pellerin.
Il n'était pas possible de conserver l'intégralité de l'histoire développée dans la bande dessinée mais l'esprit est toujours là.
Je comprends le parti pris de ne pas mettre 10 ans d'écart entre Yann de Kermeur et Agnès de Kermellec mais de les avoir fait grandir ensemble.
Il y a de l'aventure, des péripéties, des scènes de combat, de la roublardise et des tromperies, l'essentiel de l'histoire est donc là.
Je regrette néanmoins que Patrice Pellerin n'ait pas été associé à l'écriture du scénario.
Non seulement cette série n'est pas achevée mais l'auteur est encore vivant, je ne comprends pas pourquoi les scénaristes ont choisi de se passer de ses conseils (à moins que Patrice Pellerin ait refusé de participer au projet).
Comme dans la bande dessinée, je regrette la fin.
Certes, elle est conforme à mes souhaits, mais le coup de l'enfant né du viol de Villeneuve sur sa femme (Agnès donc) vient gâcher la "happy end". Pour le coup je comprends assez bien les réserves du personnage d'Agnès, ce n'était même pas indispensable à l'histoire.
Par contre, j'ai apprécié la fin donnée à Marion et à Cha Ka.

Le casting est déséquilibré, dans le sens où il y a du très bon et du moins bon.
Du côté des bonnes surprises, j'ai beaucoup apprécié Aurélien Wiik dans le rôle de Yann de Kermeur. Il est sans doute un soupçon trop jeune mais à part ça je n'ai rien à redire, il représente assez bien le personnage, physiquement et moralement, et il joue très bien.
Thibault de Montalembert campe un méchant que l'on aime détester : Hervé de Villeneuve. Jouer les méchants est sans doute le plus intéressant mais pas forcément le plus évident, là je n'ai rien eu à redire sur son jeu, j'ai retrouvé toute la roublardise, la méchanceté et la cruauté du personnage.
Idem pour Martin Lamotte dans le rôle du Marquis, c'est sans doute le meilleur élément du casting et malgré le côté méchant du personnage il apporte des touches d'humour à l'histoire, particulièrement lors de ses dialogues avec Monsieur de la Perruche (son perroquet).
Grégoire Colin campe un Cha Ka plus vrai que nature, comme dans la bande dessinée, ce personnage vient bien contrebalancer le côté fougueux de Yann de Kermeur.
Les marins de la Méduse sont conformes à l'image que je me faisais d'eux.

Du côté des moins bonnes surprises, ma plus grosse déception va à Fanny Valette dans le rôle d'Agnès de Kermellec.
Non seulement elle est très loin physiquement du personnage créé par Patrice Pellerin, mais elle n'est pas servie par l'histoire. Elle apparaît toujours comme la demoiselle en détresse qu'il faut sauver, elle est crédule et avale des couleuvres, elle manque de caractère et de relief, bref, pas grand chose à voir avec la Agnès de Kermellec de la bande dessinée. Elle apparaît en permanence comme une victime, ça m'a laissée et je regrette le côté mou de ce personnage.
Pour Lou Doillon, ce n'est pas une mauvaise surprise car elle représente bien Marion comme je l'imaginais et je n'ai rien à redire sur son jeu. Je reproche par contre aux scénaristes d'avoir donné trop d'importance à ce personnage, elle éclipse par moment Agnès de Kermellec et c'est regrettable. Je le redis : ce n'est pas l'actrice qui est en faute mais les scénaristes.

Les paysages sont magnifiques, particulièrement ceux de Bretagne, et puis les prises de vue en mer sont réussies.
Les reconstitutions de la Méduse ne font pas carton pâte et les angles de prise de vue ont bien été étudiés pour donner l'illusion que les scènes ont été tournées en pleine mer.
La musique se pose assez bien sur les images et le thème du générique trotte dans la tête pendant un petit moment.
De ce point de vue-là c'est donc réussi.

Cela reste une bonne mini série d'aventure avec certains personnages attachants et des acteurs jouant bien, mais il y a aussi des défauts et je pense que les amateurs de la bande dessinée ont émis ou émettront comme moi des réserves quant à cette adaptation.

jeudi 15 décembre 2011

J'irai cracher sur vos tombes de Boris Vian


Si vous le lisez avec l'espoir de trouver dans J'irai cracher sur vos tombes quelque chose capable de mettre vos sens en feu, vous allez drôlement être déçu. Si vous le lisez pour y retrouver la petite musique de Vian, vous l'y trouverez. Il n'y a pas beaucoup d'écrits de Vian dont il ne suffise de lire trois lignes anonymes pour dire tout de suite : " Tiens, c'est du Vian ! " Ils ne sont pas nombreux, les écrivains dont on puisse en dire autant. Ce sont généralement ces écrivains-là qui ont les lecteurs les plus fidèles, les plus passionnés, parce que, en les lisant, on les entend parler. Lire Vian, lire Léautaud, lire la correspondance de Flaubert, c'est vraiment être avec eux. Ils sont tout entiers dans ce qu'ils écrivent.Ca ne se pardonne pas, ça. Vian a été condamné. Flaubert a été condamné... Delfeil de Ton. (Le livre de poche)

De Boris Vian, j'avais lu "L'écume des jours" et je gardais un très bon souvenir de cette lecture et de l'univers développé par l'auteur.
Si vous vous attendez à retrouver cet univers, ce n'est pas la peine d'y compter, car l'auteur livre ici un récit violent, choquant, perturbant, en somme, qui ne laisse pas indifférent le lecteur.

Ouvrage publié en 1946 sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, il fut très vite interdit et son auteur condamné pour outrage aux bonnes moeurs.
En effet, Boris Vian y aborde, sous couvert de se faire passer pour le traducteur de Vernon Sullivan, le racisme dans le sud des Etats-Unis et les difficultés rencontrées par les Noirs américains à travers le personnage de Lee Anderson.

Ce personnage cache un secret, c'est un nègre blanc, mais surtout il crache par écrit sa haine et son désir de vengeance, comme le titre du livre le laisse entendre, de son petit frère lynché pour avoir aimé une femme blanche.
Il rencontre Jean et Lou Asquith au cours d'une soirée finissant, comme toutes les autres, en beuverie et en orgie et n'a plus qu'une idée en tête, "l'idée de démolir ces deux filles".
Et il ne s'en cache pas, elles seront son coup d'essai, avant de viser plus gros, jusqu'à pouvoir vivre tranquille.

Ce livre va au-delà de la parodie du roman/polar noir américain en vogue à l'époque de la parution du livre.
J'ai été troublée par l'écriture, la violence des mots et le côté cru.
Tout est dit, Lee Anderson fait part au lecteur de ses moindres pensées, il ne cache rien, ni de ses intentions ni de son mode de vie.
Il y a de nombreuses scènes de sexe, c'est clairement de la pornographie, mais le passage qui m'a mis le plus mal à l'aise est celui ayant trait à de la pédophilie et où Lee Anderson conclut par "elle était brûlante comme l'enfer" après avoir pénétré une fillette.
Mais en creusant bien derrière tout cela, j'ai fini par retrouver le style de Boris Vian.
Au-delà des mots et de l'histoire, il faut aussi y voir une dénonciation du racisme qui sévissait aux Etats-Unis à cette époque-là.

A propos de l'enfer, il y est aussi question de Dieu et de la religion, à travers le personnage de Tom, le frère de Lee, qui est d'ailleurs son antithèse.
Souvent, il essaie de ramener son frère sur le droit chemin, sans jamais y parvenir, car pour Lee "Dieu s'en fiche bien".
Et malgré cette écriture crue, la fin de l'histoire est en partie morale.
Lee, après s'être laissé emporté par son désir de meurtre, meurt.
Le méchant est puni et les innocents sont vengés, mais le racisme est toujours sous-jacent : "Ceux du village le pendirent tout de même parce que c'était un nègre".
Boris Vian continue avec une dernière pirouette finale, afin de graver une certaine ironie : "Sous son pantalon, son bas-ventre faisait encore une bosse dérisoire".

Ce livre m'a mise mal à l'aise, mais d'un autre côté j'ai été prise par l'histoire, par le style narratif et je n'ai pas pu le refermer avant de l'avoir fini.
Il y avait aussi une partie de curiosité pour voir jusqu'où l'auteur oserait aller.
Finalement, il n'y a pas de limite à ce livre, et c'est sans doute l'un des messages qu'a voulu faire passer Boris Vian : voici ce que peut être une interprétation de la liberté.
Ce fut une lecture déroutante mais intéressante, qui m'a démontré toute l'étendue du talent de cet auteur.

Ce livre a été lu dans le cadre d'une lecture commune du club de lecture de Babelio pour le mois de décembre 2011.

Ce livre a été lu dans le cadre du challenge ABC critiques 2011/2012 - Lettre V


dimanche 11 décembre 2011

Les aventures de Tintin - Le trésor de Rackham le Rouge de Hergé


Cet album constitue la suite de l'aventure commencée dans "Le secret de la Licorne". Tintin et Haddock, accompagnés des Dupondt et du professeur Tournesol, inventeur d'un sous-marin révolutionnaire, partent à la recherche du trésor du chevalier de Hadoque. Après avoir exploré une île et l'épave du bateau du chevalier, nos héros ne découvriront aucun trésor mais d'étranges parchemins qui, étudiés par Tournesol, révèleront enfin la clé du mystère. (Casterman)

Suite et fin des aventures de Tintin, du Capitaine Haddock et du professeur Tournesol à la recherche du trésor de Rackham le Rouge dérobé par le chevalier de Hadoque.
Cet album, comme le précédent, se lit très facilement grâce à une aventure prenante, des dialogues savoureux entre le capitaine Haddock et le professeur Tournesol et beaucoup de situations comiques.
J'ai beaucoup ri à la lecture de ces aventures, cela est notamment dû au décalage entre le capitaine Haddock et la surdité du Professeur Tournesol, ce qui conduit à de nombreux quiproquos et sans doute aux meilleurs dialogues de quasiment toute la série de Hergé.
Le professeur Tournesol arpente le bateau et l'île avec son pendule, avec l'idée fixe que le trésor se situe "à l"ouest".
Hergé fait répéter cette phrase à ce personnage à de nombreuses reprises au cours des aventures de Tintin, mais ce n'est justement que pour mieux en souligner le décalage, et le fait que bien souvent, c'est lui qui est "à l'ouest" comme on le dit familièrement.
Il y a également les Dupondt qui créent un duo complètement décalé. Ils tiennent le rôle de clowns : l'un est l'Auguste, l'autre le Contre-pitre. Cela est renforcé par la phrase répétée plusieurs fois : "je dirai même plus". Ils sont tous les deux pleins de bonne volonté mais font sans cesse échouer les entreprises.
L'histoire est somme toute assez simple mais le dénouement surprend à la première lecture.
Au-delà du récit d'aventure, c'est à mon sens une belle histoire d'amitié car de solides liens se sont noués entre Tintin, le capitaine Haddock et le professeur Tournesol.
Cet album fait partie de mes préférés de cette série de Hergé, d'autant que la qualité des dessins et des couleurs est très bonne et rend la lecture de cette bande dessinée très agréable.

samedi 10 décembre 2011

L'étoile du diable de Jo Nesbø


Été caniculaire à Oslo. Depuis l'assassinat de sa coéquipière, Harry Hole, flic acharné et intuitif, a sombré dans l'alcool et le désespoir. Les deux inspecteurs menaient une enquête sur un trafic d'armes auquel certains éléments corrompus de la police seraient mêlés. Paranoïaque et à bout de nerfs, Hole entame une longue descente aux enfers que rien ne semble pouvoir arrêter. Alors que ses supérieurs pensent à le suspendre, une sanglante affaire va le remettre sur les rails. Depuis quelques jours, des cadavres sont en effet retrouvés aux quatre coins de la capitale norvégienne. Le modus operandi est toujours le même : l'ablation de l'un des doigts des victimes et la présence à proximité des corps mutilés d'un diamant rouge taillé en forme d'étoile et d'un pentagramme, symbole occulte plus connu sous le nom d' «étoile du diable». La police doit se rendre à l'évidence : un serial killer opère dans les rues d'Oslo. Mais attention, le diable est rarement celui qu'on croit... (Gallimard - Série noire)

Il s'agissait de ma première lecture de Jo Nesbø et donc, par la même occasion, de la découverte de son inspecteur récurrent Harry Hole.
Sans doute moins médiatisé que ses comparses nordiques auteurs de policier, Jo Nesbø gagne à être découvert et lu.

L'intrigue se situe à Oslo et c'est avec le personnage de Harry Hole que le lecteur déambule dans les rues de cette ville, découvrant ainsi sa géographie et la vie quotidienne des norvégiens durant cet été caniculaire.
L'histoire, cinquième volet des enquêtes de Harry Hole, est très bien bâtie et prenante, je ne me suis pas ennuyée une seule minute à la lecture de ce polar.
L'auteur a bâti son livre en cinq parties et a découpé ses chapitres en jours de la semaine en précisant les évènements auxquels ils se rapportent.
Il manipule très bien son lecteur, ajoutant à l'enquête des parties concernant d'autres personnages, l'aiguillant ainsi vers de fausses pistes par une utilisation du passé et du présent.
J'ai apprécié le sens du détail que l'auteur donne à ses personnages.
Rien ni personne n'est en effet laissé au hasard et tous jouent un rôle dans cette intrigue. L'auteur pousse même le détail dans les scènes de crime et sait distiller du suspense à l'égard de certains personnages.
Si j'ai découvert certaines parties de l'intrigue j'avoue m'être fait avoir par l'auteur sur certains points, à commencer par le meurtrier.
D'ailleurs, au-delà du meurtrier, il y est beaucoup question de corruption au sein de la police, de trafic d'armes et de policiers corrompus.

Mais ce qui est sans doute le point fort de ce livre, c'est le personnage principal : l'enquêteur Harry Hole.
C'est un policier, mais un homme avant tout, complètement "borderline" et qui ne peut que toucher le lecteur par ses faiblesses (l'alcool), sa solitude (la femme qu'il aime l'a quitté) mais surtout par sa redoutable intelligence et sa capacité à dénouer l'intrigue.
Malgré une impression de déchéance et de noyade dans l'alcoolisme, il est l'un des moteurs faisant progresser l'intrigue.
Les personnages secondaires sont également attachants et tout autant travaillés que les personnages principaux.

En conclusion, j'ai découvert un très bon auteur de policier, un personnage à la fois héros et anti-héros attachant et un livre dense avec une intrigue prenante.
Voilà un auteur que je ne manquerai pas d'ajouter à ma liste, d'autant que cette cinquième enquête se lit très bien sans avoir lu les précédentes, mais l'univers est tel qu'il donne envie de lire les autres livres de la série.

dimanche 4 décembre 2011

La lignée de Guillermo del Toro et Chuck Hogan


Depuis son atterrissage à l'aéroport de JFK à New York, un avion en provenance de Berlin ne répond plus à la tour de contrôle. Le spectacle qu'Ephraïm et son équipe d'épidémiologistes découvrent à bord a de quoi glacer le sang : tous les passagers, sauf quatre, sont morts en apparence paisiblement. Ont-ils été victimes d'un attentat au gaz ? D'une bactérie foudroyante ?
Lorsque, le soir même, deux cents cadavres disparaissent des morgues de la ville, Ephraïm comprend qu'une menace sans précédent plane sur New York. Lui et un petit groupe décident de s'organiser. Et pas seulement pour sauver leurs proches car c'est la survie de l'humanité tout entière qui est en jeu... (Pocket)


"[Bruits de choc. Parasites. Bruits trident.] Fin de transmission."
Voilà que le vol Regis 753 vient d'atterrir à l'aéroport de JFK à New-York mais plus personne ne répond, plus rien ne répond, toutes les lumières sont éteintes, c'est un avion mort qui se trouve sur une piste de l'aéroport.
Jimmy Mendes, surnommé L'Evêque, est contrôleur aérien, et il conçoit son métier comme le fait d'aider "les pilotes à extraire de la matrice du vide des avions bourrés d'"âmes"".
Et là ce sont plus de cent âmes qui ne répondent plus.
A Ephraïm Goodweather, médecin épidémiologiste, on a dit qu'"ils sont tous morts". "Tous, jusqu'au dernier".
Et lorsque les autorités aéroportuaires ont pénétré dans l'avion, elles ont indiqué dans un mégaphone "Aux occupants du vol Regis 753 : ici l'Autorité aéroportuaire de New York - New Jersey. Nous pénétrons à bord de l'appareil. Pour votre sécurité, veuillez rester à vos places et placer vos mains sur votre tête."
Tout est déjà trop tard, une machine infernale s'est enclenchée et pour la sécurité de l'Humanité il aurait fallu détruire cette avion, ne pas chercher à pénétrer à l'intérieur afin de ne pas libérer le fléau qu'il contenait.
Car il ne s'agit ni d'une prise d'otages, ni d'un détournement d'avion, ni de gaz toxiques, non c'est bien pire que cela.
Tapis dans l'ombre jusqu'à présent l'heure des vampires a sonné, et c'est par le Septième Aîné que leur fléau va se déchaîner et ravager New York, puis le reste du monde, pour plonger l'Humanité dans une nuit sans fin.

"La lignée" est le premier tome d'une trilogie sur les vampires.
Ecrite à quatre mains par Guillermo del Toro et Chuck Hogan, elle propose une version noire et revisitée du mythe des vampires.
Il n'y a pas grand chose de Dracula dans ce livre, encore moins des gentils vampires de "Twilight" ou du "Journal d'un vampire".
Les auteurs ont choisi de revisiter complètement le mythe et d'en proposer une version plus moderne, plus réfléchie, mais surtout plus cruelle, vicieuse et dévastatrice que leurs prédécesseurs.
Finies les histoires de vampires qui mordent leurs victimes pour se repaître de leur sang et les transformer, là il s'agit d'un virus transmis par une piqûre de l'aiguillon d'un vampire qui parasite le corps des hôtes via des vers blancs (les parasites capillaires) pour remodeler les organes et transformer le mort en vampire.
Après cette nouvelle créature n'a qu'un but : alimenter ses parasites capillaires en sang et contaminer d'autres personnes.
C'est complexe, c'est novateur (ce n'est pas le vampire lui-même qui a besoin de sang, mais les parasites) et ça fait peur, autant dire que j'ai beaucoup apprécié le mythe du vampire développé par les auteurs.
Certes, ils ont conservé quelques lieux communs comme le cercueil contenant la terre, l'impossibilité de traverser une surface d'eau sans y avoir été invité, le soleil ou une forte luminosité détruisant le vampire, mais j'ai bien apprécié le fait que ça soit aux antipodes des vampires récemment développés dans la littérature.
Là il y a 7 Aînés, présents sur Terre depuis très longtemps, et répartis sur plusieurs continents. Ils ont une sorte de pacte de non agression, sauf que le 7ème Aîné va s'allier à un humain et déclencher la fin de l'Humanité.
Il y a aussi apparemment divers stades pour les vampires : la métamorphose en une journée qui ne sera complète qu'au bout de sept jours, puis des stades d'évolution (acquisition de rapidité, possibilités de communiquer par l'esprit ...).
Je retiens surtout que plus un vampire est vieux plus il est hideux et puissant !

J'ai beaucoup apprécié l'écriture et le rythme du livre.
C'est plutôt écrit sous la forme d'un scénario, les chapitres sont courts et se situent dans divers endroits, faisant interagir plusieurs personnes qui finissent par se regrouper vers la fin, ça donne une vraie dynamique à l'histoire et contribue à la rendre captivante et intrigante.
L'intrigue va crescendo et ne redescend à aucun moment, la fin ne donnant qu'une envie : lire la suite !
De plus, les chapitres sont ponctués d'intermèdes se déroulant pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ils permettent de mieux comprendre de quoi il s'agit et donnent des clés de compréhension.
Je reprocherai aux auteurs d'avoir voulu garder secrète un peu trop longtemps la nature exacte des vampires, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de description pendant plus de la moitié du livre et j'avais du mal à visualiser les êtres dont il s'agissait, notamment en ce qui concerne l'aiguillon.
Par contre, je trouve que ce livre a été écrit de telle façon qu'il peut être adapté au cinéma, ce qui ne me surprend qu'à moitié étant donné que l'un des auteurs est Guillermo del Toro.
Il y a un vrai climat d'horreur qui est mis en place dans le livre, renforcé par le fait qu'une partie de la population n'a pas conscience de ce qui se passe, car le silence est "la meilleure arme" des vampires.
Il y est aussi question d'une éclipse solaire qui joue un rôle majeur dans l'histoire et donne une dimension surnaturelle aux évènements.
L'intrigue se passe à New York, dans plusieurs quartiers : le Queens, TriBeCa, le Bronx.
C'est l'un des atouts du livre car cela étend encore plus l'intrigue et donne une impression de masse à l'histoire, impression renforcée avec les scènes se déroulant dans le métro.
Il y est aussi beaucoup question du site du World Trade Center qui joue un rôle majeur dans l'intrigue.
C'est une symbolique forte et le parallèle est intéressant entre cette histoire de destruction de l'Humanité et les destructions des deux tours en 2001.
J'ai d'ailleurs senti à la lecture le respect des auteurs pour ce site, son caractère presque sacré.

L'autre point fort du livre c'est la multitude de personnages.
Au lieu d'égarer le lecteur, cette multitude lui permet de mieux saisir les clés de l'intrigue et de se trouver des deux côtés de la barrière : à la fois de suivre les personnages luttant contre les vampires et à la fois de suivre l'évolution et les intentions des vampires.
Très vite un cercle de personnages récurrents se dessine et ce sont eux qui seront les moteurs de l'histoire. Il s'agit notamment d'Ephraïm Goodweather, d'Abraham Setrakian, de Nora Martinez et vers la fin du livre de Vassili Fet et de Augustin - Gus - Elizalde.
Ils sont issus de milieux variés et mais se retrouvent unis dans le même combat.
J'ai également apprécié le choix des auteurs de se focaliser sur certains passagers du vol Regis 753, cela permet de vivre avec eux leur transformation et de découvrir la façon dont ils appréhendent leur nouvel état (soit refus soit acceptation).
Ces différents personnages ont permis aux auteurs de créer de très bonnes scènes d'action (notamment la scène finale dans le métro), de panique (l'homme/nouveau vampire marchant nu dans les rues) et d'horreur (les scènes de confrontation avec le Maître).

En conclusion j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce premier tome de la trilogie de vampires de Guillermo del Toro et Chuck Hogan.
L'histoire est bien écrite, bien construite, il n'y a aucun temps mort et l'intrigue est maîtrisée du début à la fin, plongeant le lecteur dans l'horreur et le chaos.
Les auteurs cassent en grande partie les règles de la mythologie des vampires pour le plus grand plaisir des lecteurs et livrent un très bon thriller fantastique dont le lecteur a très vite envie de connaître la suite.

Pour découvrir l'histoire (et vous faire peur) le site href="http://www.lalignee.fr/site/main.html">La lignée.
Vous visualiserez mieux lorsque je parle d'aiguillon, de corps remodelé ..., en plus ce site est interactif et sympathique à naviguer dessus.

Ce livre a été lu dans le cadre du challenge New-York en littérature 2012

samedi 3 décembre 2011

Blake et Mortimer Tome 7 : L'énigme de l'Atlantide de Edgar P. Jacobs


En vacances dans l'archipel des Açores, le professeur Mortimer fait une stupéfiante découverte. Lors de l'exploration d'un gouffre nommé " O foro do diabo " (le trou du diable), il trouve un métal inconnu aux étonnantes propriétés radioactive et luminescente. Il ne peut s'empêcher de penser à l'orichalque, ce mystérieux métal que les Atlantes, dans le récit de Platon, estimaient aussi précieux que l'or. La découverte est suffisamment importante pour qu'il prévienne son ami, le capitaine Blake. Ce dernier vient le rejoindre à Saõ Miguel et les événements se précipitent. Quelqu'un dérobe le spécimen que Mortimer avait laissé dans sa villa. Blake et lui n'ont que le temps de voir un étrange engin traverser l'espace à la vitesse de l'éclair, disparaissant dans la nuit. De plus en plus intrigués, les deux hommes décident de refaire une expédition au " Foro do diabo " pour y retrouver des échantillons. Ils sont accompagnés d'un guide, Pépé et de son assistant sous les traits duquel se cache l'aventurier Olrik, leur plus mortel ennemi. Ce dernier a été embauché par une puissance étrangère pour récupérer le précieux minerai. La descente dans les dangereuses caldeiras commence. Cette plongée dans les entrailles de la terre va les amener à vivre leur plus extraordinaire aventure. Élucidant un mystère vieux de plusieurs siècles, ils partiront à la découverte de l'Atlantide, de son peuple et de ses ennemis, exploreront le continent perdu et risqueront leurs vies pour sauvegarder la paix dans l'Empire Atlante. Ils braveront mille dangers pour revenir vers notre monde où l'Atlantide reste une énigme irrésolue... Le moindre de ces dangers n'étant pas Olrik... (Blake et Mortimer)

Dans ce tome, le septième des aventures de Blake et Mortimer, l'auteur Edgar P. Jacobs fait une incursion dans la science-fiction en choisissant de revisiter le mythe de l'Atlantide.

Autant les premières pages de cette nouvelle aventure sont prenantes et intrigantes, autant la suite déçoit par son manque d'action et des scènes trop prévisibles.
L'aventure se passe exclusivement en souterrain, ce qui limite beaucoup le côté "grand espace" d'une aventure voire même les scènes d'action.
De plus, j'ai trouvé que c'était un peu trop caricatural.
Les Atlantes m'ont trop souvent fait penser aux Incas de par leurs costumes, j'avais l'impression de lire "Tintin et le Temple du Soleil" par moment.
Le dénouement est très prévisible, la trame de fond est une histoire de complot mais elle n'apporte rien au genre ni ne le renouvelle.
Même les scènes d'action ne sont pas vraiment innovantes, il faut que le bien triomphe sur le mal, donc pas de réel suspens dans le déroulement de l'intrigue.
Et si on a coutume de dire qu'un chat a 7 vies, je ne sais pas combien le personnage d'Olrik en a mais beaucoup plus !
A mon goût il s'en sort toujours trop facilement, et j'ai eu l'impression à la lecture de cette bande dessinée que l'auteur cherchait uniquement à le faire vivre et à le sortir des situations périlleuses pour garder le méchant dans l'histoire.
Je n'avais pas ressenti ce sentiment à la lecture des autres tomes de cette série.
Sinon les personnages de Blake et Mortimer sont fidèles à eux-mêmes.
La qualité du dessin est toujours très belle, par contre je trouve que les parties de texte sont trop petites et cela implique de lire en tenant la bande dessinée proche des yeux, c'est un peu dommage, j'aime pouvoir prendre du recul avec les livres.

En conclusion ce n'est pas l'aventure de Blake et Mortimer que je retiendrai.
J'ai trouvé qu'après un début prometteur la suite manquait de souffle et que l'incursion dans la science-fiction de l'auteur n'était pas une totale réussite.
Tout est un peu trop prévisible dans ce tome, c'est dommage, ce tome est un cran en dessous par rapport aux autres tomes des aventures de Blake et Mortimer.

jeudi 1 décembre 2011

Décembre - Mon chevalier d'Emilie Simon et Rolling in the deep Adele

C'est décembre, c'est bientôt Noël et donc plutôt que de me torturer l'esprit jusqu'à choisir la chanson de décembre et bien j'ai choisi 2 chansons de 2 chanteuses très différentes, comme ça il n'y a pas de jaloux mais que des heureux !

La première chanson s'intitule "Mon chevalier", elle a été composée/écrite/interprétée/arrangée par Emilie Simon dont le nouvel album sort le 5 décembre.
Cet album est également la bande originale du film "La délicatesse" qui sortira en décembre sur nos écrans.
Je trouve cette chanson magnifique, tant du point de vue du texte que du point de vue musical.
Emilie Simon est redescendue de sa sphère Kate Bushienne pour distiller d'une voix fluette mais pas tant que ça une mélodie triste en anglais et en français.
Pour l'anecdote elle ne voulait pas éditer cette chanson, écrite après la mort de son fiancé, finalement elle a accepté de le faire pour la bande originale du film, qui d'ailleurs est un parallèle avec sa situation personnelle au moment où elle a composé cette chanson (l'héroïne est en effet veuve et ne vit plus mais se perd dans son travail).
J'adore cette artiste, c'est sans doute la plus douée de sa génération et j'ai hâte de voir ce que donne son nouvel album, en tout cas chaque opus jusqu'à présent était différent mais la qualité, le travail et le talent sont toujours là.


I wrote some songs,
They're all for you
There's nothing else
That I can do

Too late to pray,
Too soon to see
Your eyes again,
My sweet Franky

I call the ghost
Into my hands
Tend to ghost
That I can trust

You took my soul
Away with you,
The night you went,
You gave me yours

Je regarde
Pendant des heures
Tous ces nuages
Je vois des fleurs
Des trains des arbres

Mais même la
Au fond du ciel,
Je n'te vois pas

Alors je prie,
Dieu me pardonne,
Sans croire en lui

Je prie pour l'homme
Qui m'aimait tant,
Que j'aimerai toute ma vie,
Mon chevalier




La deuxième chanson est "Rolling in the deep" d'Adele.
J'ai découvert cette artiste très récemment, je trouve qu'elle a une voix superbe, de beaux textes et de très belles mélodies.
En fait je connaissais les chansons mais je ne savais pas qu'elles étaient d'elle.
J'ai donc décidé de la mettre également à l'honneur pour ce mois de décembre.


There’s a fire starting in my heart
Reaching a fever pitch, 
it’s bringing me out the dark
Finally I can see you crystal clear
Go head and sell me out 
and I'll lay your shit bare

See how I leave with every piece of you
Don’t underestimate the things that I will do

There’s a fire starting in my heart
Reaching a fever pitch
And its bring me out the dark

The scars of your love remind me of us
They keep me thinking that we almost had it all
The scars of your love they leave me breathless
I can’t help feeling
We could have had it all
Rolling in the deep
You had my heart inside of your hand
And you played it
To the beat

Baby I have no story to be told
But I’ve heard one of you
And I’m gonna make your head burn
Think of me in the depths of your despair
Making a home down there
It Reminds you of the home we shared

The scars of your love remind me of us
They keep me thinking that we almost had it all
The scars of your love they leave me breathless
I can’t help feeling
We could have had it all
Rolling in the deep
You had my heart inside of your hand
And you played it
To the beat

Throw your soul through every open door
Count your blessings to find what you look for
Turned my sorrow into treasured gold
You pay me back in kind and reap just what you sow

We could have had it all
We could have had it all
It all, it all it all,
We could have had it all
Rolling in the deep
You had my heart inside of your hand
And you played it
To the beat