dimanche 29 janvier 2012

La croix de Cazenac Tome 3 Le sang de mon père - Cycle de l'ours d'Eric Stalner et Pierre Boisserie


Flash-back : en octobre 1914, Henri Cazenac, espion connu sous le nom de Cicéron, a disparu sur le front ennemi. Son jeune frère Etienne, en quête de vérité, est parti lui aussi au front, avec pour seul indice une croix qui appartenait à Henri : la Croix de Cazenac. Mais il s'est retrouvé au coeur d'une sombre machination ourdie par le colonel Valois, chef du contre-espionnage, et le commandant russe Léparsky, qui fait partie des milieux révolutionnaires. Maintenant, tout le monde - y compris Henri, revenu d'entre les morts - se retrouve dans un train en route pour la Sibérie. Et la fameuse croix de Cazenac, toujours entre les mains d'Etienne, l'ignoble Valois veut la récupérer à n'importe quel prix : elle sert à ouvrir une porte de pierre derrière laquelle est caché un trésor, là-bas, dans la cité Baba Yaga, au coeur des montagnes de Sibérie. Dans le décor tourmenté de la Très Sainte Russie à la veille de la révolution, ce troisième épisode met fin à la saga des Cazenac, bande dessinée à grand spectacle traitant des mensonges de la guerre et des secrets des familles, dans une atmosphère romanesque pleine de suspense et de rebondissements. (Dargaud)

Ce troisième tome de "La croix de Cazenac" est la continuation directe du précédent tome et débute sur l'enlèvement de Victorien Cazenac par un groupe d'allemands dirigés par une femme, Frau D, au physique androgyne (à tel point que j'ai cru que c'était un homme au début).
Les éléments principaux de l'énigme sont dévoilés : le colonel Valois cherche à s'emparer de la croix de Cazenac pour accéder au trésor caché dans la cité perdue de Baba Yaga (au passage nom emprunté au folklore russe).
L'intrigue se déroule en Russie, à Saint-Pétersbourg, et en Sibérie.
Aucun détail n'est laissé au hasard par les auteurs, à commencer par le personnage d'Héléna qui, sous couvert du rôle d'une belle idiote, se révélera en fait être un personnage clé de l'intrigue.
Les deux frères sont réunis et les auteurs livrent un peu plus d'informations sur le passé d'Etienne, ses origines et quelques explications sur son comportement.

Ce tome-ci est d'ailleurs plus violent que les précédents, il y a une scène de massacre qui commence à semer le doute dans l'esprit d'Etienne : "Ne t'inquiète pas, ni Dieu, ni toi, ni ton ours n'y êtes pour quoi que ce soit ! C'est le travail d'un professionnel, pas celui d'un fou".
C'est sans doute ce personnage qui subit de plus de transformations au cours de l'histoire, il sombre dans la folie et vit un dédoublement de personnalité à faire froid dans le dos : "Il n'y a plus de bête ! Il n'y a plus d'homme ! Je suis enfin moi-même ! Je suis le maître !", ces passages sont d'ailleurs illustrés dans des tons plus rouges, il a beaucoup de violence en lui qu'il n'arrive pas à canaliser : "Montre-toi ! Où es-tu, ma proie ?! La bête est là pour toi Valois !".
Le père d'ailleurs se sacrifiera pour lui, ce qui fera dire à Imélovitch : "Le père pour le fils, c'est leur destin".
Il réussira à empêcher Etienne de sombrer dans la vengeance : "Alors c'est ton sang que je dois verser pour le sang de mon père !" et l'emmènera avec lui dans la cité de Baba Yaga, afin de l'initier à son destin, celui de chaman, et de lui apprendre à maîtriser l'ours, l'animal auquel il s'identifie.

Ce tome permet aussi de dénouer la tension entre Louise et Etienne, mais d'un autre côté le lecteur sent bien que ce n'est là que le début et non la fin de leur histoire.
Les auteurs utilisent également l'ironie du personnage de Henri pour détendre un peu une atmosphère oppressante : "Et je te comprends, comment résister au tombeur de la vierge d'acier ! On t'appelle simplement d'acier maintenant, non ?".
J'avoue que j'ai du mal à cerner parfois ce personnage, j'ai l'impression qu'il n'est pas toujours franc mais surtout qu'il est obnubilé par son métier d'espion et que finalement, peu de choses compte pour lui hormis cela.

Au final, j'ai bien senti que ce tome marquait la fin d'un cycle. Il est riche en rebondissements même si je déplore un peu l'abandon de la Première Guerre Mondiale pour se concentrer sur l'espionnage, mais la fin est très ouverte, à tel point qu'il est clair qu'un autre cycle va suivre et que le personnage d'Etienne reviendra.

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