jeudi 24 mai 2012

Le jeune homme, la mort et le temps de Richard Matheson


À trente-six ans, Richard Collier se sait condamné à brève échéance. Pour tromper son désespoir, il voyage, au hasard, jusqu'à échouer dans un vieil hôtel aux bords du Pacifique.
Envoûté par cette demeure surannée, il tombe bientôt sous le charme d'un portrait ornant les murs de l'hôtel : celui d'Elise McKenna, une célèbre actrice ayant vécu à la fin du XIXe siècle.
La bibliothèque, les archives de l'hôtel lui livrent des bribes de son histoire, et peu à peu la curiosité cède le pas à l'admiration, puis à l'amour. Un amour au-delà de toute logique, si puissant qu'il lui fera traverser le temps pour rejoindre sa bien-aimée.
Mais si l'on peut tromper le temps, peut-on tromper la mort ? (Gallimard)


Avec ce récit, Richard Matheson fait le pari audacieux de mêler science-fiction et histoire d'amour, ce qui est extrêmement rare.
Malheureusement pour ma part, c'est sans doute cette conjugaison inhabituelle qui a eu pour conséquence une lecture laborieuse et une accroche à l'histoire difficile.

Je reconnais que l'histoire est particulièrement originale et c'était la première fois qu'il m'était donné de lire un récit de science-fiction ayant pour trame de fond une histoire d'amour spatio-temporelle.
Car pour compliquer la chose, le héros, 36 ans en 1973, malade sur le point de mourir à brève échéance, ne trouve rien de mieux que de s'amouracher d'une actrice ayant vécu à la fin du 19ème siècle.
Pour la retrouver, il n'a d'autre choix que de voyager dans le temps pour vivre son histoire d'amour.

Le livre est présenté sous la forme du récit post-mortem de Richard et publié par son frère Robert qui ne croit pas à la réalité de ce qui y est écrit et qui met cela sur le compte de la maladie de son frère.
Pendant le premier tiers du récit, Richard enquête sur Elise McKenna pour mieux la connaître et surtout cherche la solution pour voyager dans le temps.
J'ai eu beaucoup de mal avec cette partie et j'ai même pensé arrêter ma lecture tant je trouvais que cela tournait en rond sans avancer.
Par la suite, Richard réussit à aller en 1896 et aborde le plus difficile : convaincre et séduire Elise.
Cette partie est plus vivante et a réussi à éveiller mon intérêt, d'autant que j'ai apprécié la relation entre Richard et Elise, lui venant avec sa modernité et devant s'adapter à une époque plus rigide et plus soucieuse des conventions, elle ne sachant trop comment agir ni que faire ni pourquoi elle le fait : "Je ne sais pourquoi je fais tout ça, dit-elle d'un ton douloureux. Je n'ai jamais rien fait de semblable de ma vie.", enfermée par son époque et son statut de femme : "Mon cerveau me dit que vous et moi nous sommes rencontrés pour la première fois sur la plage hier soir, dit-elle, et que jusque-là, nous étions des étrangers l'un pour l'autre. Mon cerveau me dit que je n'avais aucune raison de me comporter envers vous comme je l'ai fait. Absolument aucune raison. [...] Et pourtant je le fais."

Cette lecture achevée, j'ai le sentiment d'être restée en dehors de quelque chose et c'est un peu gênant.
J'ai lu la dernière partie du livre avec beaucoup de plaisir et c'est, à mon sens, la partie la plus réussie.
Plus globalement, j'ai été déstabilisée par cette lecture, déjà par l'entrée en matière, et puis par le mélange entre science-fiction et histoire d'amour, ce qui fait que j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire et cela explique aussi mon avis mitigé sur cette oeuvre de Richard Matheson au titre pourtant poétique et évocateur du contenu du récit.

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