dimanche 24 mars 2013

Sherman Tome 4 Le piège, Bayreuth de Griffo et Stephen Desberg


Un lourd secret de plus dans le passé d'un homme qui semble n'avoir vécu que pour accumuler les ennemis. S'il veut sauver sa fille, Jay n'a plus le choix : il va lui falloir avouer les pages les plus controversées de son histoire, de New York au Berlin des années 30. Et surtout, se souvenir de cette funeste voix... qu'il ne connaît que trop bien ! (Lombard)

"Deux années à peine s'étaient écoulées depuis que mon ami Karl Jurgen m'avait assuré qu'il saurait contrôler la partition. Ma fille était tombée amoureuse d'un chanteur. Mais la musique s'en était allée. Il ne restait plus que les paroles, scandées, éructées, sur le bruit des bottes !".
Le régime nazi est désormais au pouvoir en Allemagne, la traque des Juifs a commencé, les industries doivent se rallier au IIIème Reich, l'affaire de Jay Sherman et Karl Jurgen intéressant fortement le régime pour la production de caoutchouc synthétique et de produits chimiques : "L'Allemagne devient un endroit dangereux. J'espère que tu le comprends.".
C'est dans le cadre du festival de musique de Bayreuth que le chemin de Jeannie croise celui de Ludwig Melchior, un talentueux chanteur d'opéra en Allemagne et chanteur de jazz à New-York : "La religion de Wagner est simple, finalement. Les hommes y cherchent la liberté; les dieux la puissance ! A la fin, tous échouent. Les hommes trouvent la puissance. Les dieux finissent avec la liberté.".
Jeannie a réussi à percer la carapace de cet homme et est, sans doute pour la première fois, tombée amoureuse de lui : "Les femmes détestent les séducteurs, mais elles adorent être séduites.".
Mais voilà, Ludwig Melchior est Juif, et même s'il a payé très cher pour effacer toute trace dans son passé de cette religion, il finit par être rattrapé par le régime nazi.

Je me demande pourquoi j'ai laissé passer autant de mois avant de poursuivre ma lecture de cette série.
Dans ce quatrième tome, l'histoire se déroule majoritairement en Allemagne, à Berlin, et permet de montrer l'avènement du régime nazi en Allemagne et les conséquences sur la vie quotidienne des allemands ainsi que dans l'industrie qui doit désormais produire pour le Reich.
Le scénario de Stephen Desberg est ficelé de façon intelligente, il laisse planer le mystère et ne dévoile aucune clé, c'est prenant à lire même si ce tome ne fait pas à proprement parler avancer l'intrigue.
Il met plutôt en avant un personnage jusqu'alors secondaire : Jeannie, la fille de Jay Sherman, absente depuis le début de l'histoire et uniquement présentée lors de flashbacks.
C'est un personnage intéressant à plus d'un titre, déjà parce que c'est la seule représentation féminine qui n'est pas assimilée à une femme servant de faire-valoir à son mari, elle n'est pas potiche mais au contraire maître de sa vie et de ses choix, elle incarne une forme de liberté que Jay Sherman doit d'un certain côté envier, ensuite elle n'a pas grand chose à voir avec les autres personnages car elle ne se laisse dicter sa vie par personne, et puis étant absente depuis le début de la série elle finit par titiller la curiosité du lecteur.
C'est à mon sens le personnage qui incarne la liberté, et je pense que son rôle va prendre de l'ampleur par la suite.
Les dessins de Griffo sont très beaux, c'est d'ailleurs l'un des aspects qui m'a attirée vers cette série, avec une mise en couleurs par Roberto Burgazzoli et Bautista que je trouve réussie.
L'histoire est assez classique d'aspect mais l'apparence de cette bande dessinée est soignée et attire le regard sur un présentoir.

"Le piège, Bayreuth" est dans la continuité des tomes précédents, avec une intrigue qui ne s'éclaircit pas et des personnages charismatiques.
Je ne recommence pas la même erreur, je termine cette fois-ci la série sans interruption, de toute façon je n'ai qu'une envie : connaître qui est derrière cette machination et cherche à atteindre Jay Sherman dans sa chair.

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