jeudi 29 août 2013

Le cycle de Cyann Tome 5 Les couloirs de l'Entretemps de François Bourgeon et Claude Lacroix


L'Entretemps, c'est le nom du grand vaisseau spatial dans lequel Cyann s'est embarquée après avoir fuit Olh. Après une traumatisante escale sur la planète Fulguru, elle doit cependant regagner son monde natal pour enfin retrouver sa cadette Azurée. Nouveau voyage, nouveaux drames... Car Cyann doit aussi retourner sur la sinistre planète Marcade pour y tenir une promesse... Et aussi régler ses comptes. (12 Bis)

Dans ce cinquième volume, Cyann apprend à mieux maîtriser ses voyages à travers les protes, mais sans doute trop tard car les conséquences sont malheureusement déjà présentes, Cyann ayant fait preuve de nombreuses maladresses et ayant découvert des choses qu’elle n’aurait sans doute pas dû : "En vous égarant dans l’espace et encore bien plus dans le temps ! Cette accumulation de maladresses n’a pas échappé au Grand Orbe. Ses inspecteurs vous cherchent et vous élimineront si vous vous obstinez à perturber le Réseau Impérial !".
Cyann retourne également sur Olh, pour découvrir que sa sœur est encore plus égoïste qu’elle et totalement inconsciente : "Vous passiez fréquemment les bornes. Azurée n’en connaît aucune.", que Nacara a pris goût au pouvoir et a gravi un à un les échelons pour passer de la caste la plus basse à la plus élevée et qu’elle ne tient pas plus que ça à céder sa place à celle qui fit son amie et à qui elle revient pourtant de droit : "Tant de mondes nous ouvrent les bras et celui-ci est si mesquin qu’on te le laisse volontiers ! Tu peux dormir en paix, ni Azurée ni moi ne reviendrons sur Olh !".
C’est la déception qui guette Cyann et ce, à plus d’un titre.
Il faut reconnaître qu’elle a beaucoup changé et s’est endurcie, ayant connu le pire plus que le meilleur : "Pour savoir ce qu’est un enfer, il faut avoir flirté avec le paradis.".
Heureusement qu’un peu de légèreté est amené par l’équipage du vaisseau qui la recueille, avec pilote étrange ressemblant à un écureuil et au premier abord ne disant que des absurdités alors que c’est pour reposer son cerveau génial, et les membres d’équipage qui lui inculquent des notions sur les couloirs de l’entretemps.

Ce cinquième tome est entièrement lié au quatrième et les évènements s’emboîtent els uns avec les autres, certaines phrases prenant leur sens ici, la conclusion se trouvant dans le sixième et dernier volume à paraître.
Si je trouvais le quatrième tome trop précipité, j’en comprends ici la raison car les deux vont de pair.
Les évènements s’accélèrent et l’intrigue s’étoffe encore, pour le plus grand plaisir du lecteur.
Le vert est la couleur dominante de ce volume, synonyme d’espoir il n’en ira pas forcément de même pour l’héroïne.
J’ai trouvé que les femmes comme els hommes commençaient à avoir des traits durs, un peu trop taillés à la serpe, que tous ces visages manquaient un peu de douceur, els exemples les plus frappants étant Nacara et Azurée.
Au-delà de cet aspect, les dessins sont toujours d’aussi bonne facture et la mise en couleurs réussie.

A quand la suite et fin du cycle de Cyann ?
"Les couloirs de l’Entretemps" est un cinquième tome relevé qui précipite l’héroïne vers de nouveaux drames et la fait sortit de ses gonds, amenant ainsi cette série à sa proche conclusion.

Livre lu dans le cadre du Challenge ABC Critiques 2012/2013 - Lettre L

Le cycle de Cyann Tome 4 Les couleurs de Marcade de François Bourgeon et Claude Lacroix


Échappée d'Aldaal, où elle a laissé derrière elle sa redoutable compagne d'infortune Aïeïa, Cyann utilise une porte spatio-temporelle du Grand Orbe pour atteindre la surprenante planète Marcade. Elle se heurte à un monde où la déshumanisation est assumée et codifiée, où tout échange humain se paie contre espèces sonnantes et trébuchantes, y compris une simple communication verbale... Autant dire qu'il s'agit là d'une civilisation bien inadaptée à la nature volubile et généreuse de l'ancienne princesse d'Olh, qui ne pensera dès lors plus qu'à une chose : partir et retrouver ce monde qu'elle ne pensait pas un jour regretter… (12 Bis)

Cyann continue de parcourir les couloirs de l’entretemps, cette fois-ci avec un but bien précis, mais ce n’est pas sans conséquence sur le passé et le futur : "Les couloirs de l’entretemps sont pleins de misérables qui mettent en péril l’avenir et le passé des mondes.", comme elle va l’apprendre.
C’est ainsi qu’elle atterrit sur Marcade et trouve protection auprès d’un homme qui lui apprend les codes de cette planète complexe au premier abord et pas franchement accueillante ni très stable politiquement, rythmée par de vrais-faux attentats : "J’ai beaucoup voyagé, j’ai vu des gens mourir … Mais jamais entourés d’une telle indifférence !".

Si Cyann a grandi, n’est plus autant égocentrée qu’avant et exprime ses opinions : "Ca ne vous arrive jamais d’oublier de juger les gens ?", elle garde tout de même son côté séductrice et aime toujours autant batifoler avec les hommes.
Ce quatrième tome marque aussi le retour de Cyann sur Olh, sa planète d’origine, où pour tous elle est morte et dont la majorité ne garde pas forcément un souvenir ému : "Elle a rendu de grands services … Et puis, elle s’est perdue dans les Planètes Sauvages dont elle n’est jamais revenue. La Grande Tutrice honore la mémoire de son nom et quelques vieux parlent encore d’elle avec une émotion palpable. Mais pour dire vrai … Ils ne parlent que de son cul ! C’était une sacrée baiseuse !".
Les auteurs se précipitent sans doute un peu trop vers l’intrigue suivante car tout se déroule très vite dans ce tome, à moins que cela ne soit pensé pour la suite.
Il reste que l’histoire est toujours aussi captivante, bien construite, faisant de cette série l’un des incontournables de la bande dessinée de science-fiction.
Quant aux dessins, ils sont toujours de belle facture, il y énormément de couleurs et les différentes créatures imaginées sont toutes plus intéressantes les unes que les autres.
Et au passage, il y a un petit côté Barbarella avec Cyann aidée par un homme aveugle pour fuir Marcade, d’autant que comme Barbarella Cyann a un côté sexy.

"Les couleurs de Marcade" est un quatrième tome relevé du cycle de Cyann qui fait basculer la série dans une course contre la montre et annonce un dénouement qui ne saurait tarder.

Livre lu dans le cadre du Challenge ABC Critiques 2012/2013 - Lettre L

Le cycle de Cyann Tome 3 Aïeïa d'Aldaal de François Bourgeon et Claude Lacroix


Voulant rejoindre Aldalarann, Cyann se retrouve sur Aldaal, une planète dont l'autre moitié, Daalda, est plongée dans une obscurité glacée par sa lenteur de rotation. Avec son embarcation, Aïeïa est l'improbable alliée d'une fuite devant la nuit et contre la mort. La "rafieuse" est sans états d'âme et parfaitement imprévisible, luttant pour sa survie. Pour quitter Aldaal, Cyann n'aura d'autre choix que de la suivre et de l'apprivoiser... en s'en méfiant toujours, pourtant. Aïeïa et Cyann : le destin de deux femmes qui, forcées de collaborer, apprendrons à se connaître, à se soutenir... presque à s'aimer. (12 Bis)

Dans ce troisième volume, Cyann s’est trompée dans la programmation et au lieu de se retrouver sur la douce planète d’Aldalaraan elle échoue sur Aldaal, planète extrêmement hostile où les conditions pour survivre sont difficiles et où la mort peut surgir d’une seconde à l’autre : "Sans lui, tu serais morte ! Sans moi, tu serais morte ! Sans nous, tu seras morte !".
Cyann fait la rencontre d’Aïeïa, une jeune femme violente, aux mains baladeuses et à la vision de la vie pessimiste : "Ca te changerait un peu de penser que la vie n’est pas toujours que de la merde !", qui va néanmoins aider Cyann à quitter la planète.

C’est sans doute le tome qui marque la maturité pour Cyann.
Confrontée à la violence, à la lutte pour la survie, son insouciance s’évapore et elle se trouve confrontée à des choix et, sans doute encore plus que dans le précédent volume, prend toute la mesure du sens du mot responsabilité : "Ayant renoncé au pouvoir, je ne me sens responsable que de mes actes et de mes choix.".
Cyann prend ici une toute autre envergure et quitte le monde de la jeunesse pour celui de l’âge adulte, renonçant à son côté tête brûlée, la planète Aldaal ne lui en laissant pas la possibilité.
L’intrigue est également relancée, le hasard faisant bien les choses, Cyann découvrira un trafic qui va changer la face de ses prochains voyages, les auteurs montrant par-là que l’intrigue était préparée et pas sur le point de se conclure.
J’ai également trouvé que ce tome comportait une légère dimension écologique sous jacente ainsi que, comme dans les précédents, une forme de critique des régimes totalitaires et de l’utilisation de certains peuples comme esclaves.
Finalement, ce récit de science-fiction est largement inspiré de faits passés.

"Aïeïa d’Aldaal" marque un tournant dans ce cycle de Cyann en faisant grandir l’héroïne pour l’amener plus loin dans une histoire qui ne cesse de s’épaissir et de prendre de la dimension, faisant de cette série un incontournable.

Livre lu dans le cadre du Challenge ABC Critiques 2012/2013 - Lettre L

Le cycle de Cyann Tome 2 Six saisons sur IlO de François Bourgeon et Claude Lacroix


Le seigneur Olsimar a confié à sa fille, la belle et effrontée Cyann, la direction de la première expédition à destination de la lointaine planète IlO. Mais le vaisseau spatial de Cyann, composé de deux modules, se disloque brutalement lors de l’atterrissage. 
Un long voyage s’engage alors en terre inconnue où l’hostilité ambiante ne va cesser de se manifester... (12 Bis)

Ilo, contrairement à ce que son nom laisserait à penser, n’est pas une petite île tranquille où Cyann et ses compagnons vont prendre des vacances mais plutôt un territoire hostile composé de marécages, de forêts, d’îles se détachant pour flotter dans une mer peu avenante.
De façon surprenante, Cyann a évolué et se montre désormais plus sûre d’elle et surtout, se positionne en chef qui tranche et prend des décisions : "C’est à moi, et à moi seule, de décider où et quand on peut risquer des vies.".
Mais ce n’est pas forcément au goût de son équipage qui a tendance à remettre en cause son autorité, obligeant Cyann à faire preuve de dureté : "L’amour est une niaiserie pour endormir les mômes et faire rêver les grands ! Je n’attends pas qu’on m’aime, j’attends qu’on m’obéisse !", soutenue, en apparence, par son amie Nacara : "Tu as quelques qualités rares, Cyann. Mais côté cœur, tu es une véritable informe !".
Je dis bien en apparence, car si le personnage de Cyann évolue, celui de Nacara également, mais pas dans le sens auquel on penserait : "Moi aussi, souvent je te déteste ! Au point même de parfois me demander si une amie, ce n’est pas simplement quelqu’un que l’on adore détester !".
Si Cyann s’affirme en autorité, elle rejette aussi le pouvoir : "J’ai trop d’orgueil pour m’incliner devant les nécessités du pouvoir et trop d’égoïsme pour lui sacrifier ma liberté.", lui préférant une mission confiée par un Vê quant aux portes du Réseau qui permettent de se déplacer d’une planète à l’autre.
Au contraire, Nacara présente elle une ambition démesurée et une soif de pouvoir : "L’ambition est une énergie que la fonction publique réclame !".

C’est un plaisir de découvrir que Cyann a commencé à grandir et se comporte moins en petite fille égoïste dont l’unique but dans la vie est son propre plaisir.
Elle fait aussi preuve de sentiments et pourrait presque tomber amoureuse.
Les auteurs ont su faire évoluer leurs personnages lorsqu’il le fallait et Cyann s’attache ici définitivement la sympathie du lecteur.
Ce deuxième tome est moins complexe que le premier, néanmoins il y est question de la Guerre des Confins, là encore un petit explicatif n’aurait pas été superflu.
Ce petit point mis de côté, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce nouvel opus du cycle de Cyann, du fait de la qualité du scénario, des personnages qui ont une présence et surtout évoluent et apprennent de leurs erreurs, ainsi que de l’imagination débordante des créateurs et de la grande qualité des dessins et de la mise en couleurs.

"Six saison sur Ilo" conclue en beauté les premières aventures de Cyann et ouvre une perspective intéressante sur la suite, confirmant que cette bande dessinée de science-fiction est non seulement réussie mais aussi prometteuse.

Livre lu dans le cadre du Challenge ABC Critiques 2012/2013 - Lettre L

Le cycle de Cyann Tome 1 La sOurce et la sOnde de François Bourgeon et Claude Lacroix


Le seigneur Olsimar décide de confier à sa fille, la belle et effrontée Cyann, la direction de la première expédition à destination de la lointaine planète IlO. Mais le vaisseau spatial de Cyann, composé de deux modules, se disloque brutalement lors de l’atterrissage. 
Un long voyage s’engage alors en terre inconnue où l’hostilité ambiante ne va cesser de se manifester... (12Bis)

Cyann est jolie, très jolie même, mais elle est aussi égoïste, plus séductrice qu’amante, tête brûlée au fort caractère et issue d’une haute famille dirigeant Olh : "On t’a pondue sur un sommet que tu n’as rien fait pour atteindre.".
Mais voilà, les hommes meurent sur sa planète de mystérieuses fièvres pourpres, et c’est son père, malade lui-même, qui charge Cyann d’une mission : trouver un remède à ces fièvres sur Ilo : "Tu as peut-être hérité d’une grande gueule et d’un petit châssis à faire bander un mort, mais tu as aussi hérité d’un nom ! Si ton père a besoin de toi, tu ne peux pas te défiler ! C’est ça aussi être Olsimar !".
Il faut dire que les relations père-fille sont tendues, chacun ratant l’autre et ne le comprenant pas au même moment : "Ton père et toi, c’est du pareil au même. La crainte des conflits entrave vos discussions et un mur de fierté isole vos deux vies.".
Et puis il y a aussi Nacara, la meilleure amie de Cyann, qui la pousse dans cette mission, issue d’une classe modeste et désireuse d’aventures.

Ce premier tome du cycle de Cyann est complexe à plus d’un titre.
Tout d’abord dans le contexte, il y a la Source et la Sonde, qui s’entendent mais sont aussi en conflits latents, dans les différentes classes de la planète et même dans le code vestimentaire.
Il y a énormément d’idées, mais un petit explicatif n’aurait pas été superflu car j’ai eu l’impression d’être balancée en plein milieu d’une histoire et j’ai mis un certain temps à comprendre qui était qui et qui faisait quoi.
Mais les relations entre les différents personnages sont elles aussi complexes, à commencer par Cyann et son père.
Ces deux-là passeront leur vie à se rater et à se comprendre après coup.
Cyann est elle-même un personnage complexe : elle provoque, ne s’attache jamais vraiment, passe son temps à agacer son entourage mais aussi la population d’Olh qui en fait tout de même sa championne : "Du jour au lendemain, je porte les espoirs et deviens la championne de tout un peuple … qui me hait.".
Autant dire qu’un peu de plomb dans la cervelle ne lu iferait pas de mal et que le pari était risqué de faire aimer du lecteur un tel personnage qui a plutôt tendance à irriter.
Le processus créatif de cette bande dessinée est quelque peu original : François Bourgeon et Claude Lacroix à la conception mais c’est François Bourgeon seul à la réalisation.
Le résultat est réussi, c’est créatif et les dessins magnifiques, fourmillant de détails et de créations originales.

"La SOurce et la SOnde" est une entrée en matière un peu complexe dans le cycle de Cyann mais qui se découvre avec plaisir et renferme une bande dessinée de science-fiction aussi réussie qu’originale.

Livre lu dans le cadre du Challenge ABC Critiques 2012/2013 - Lettre L

Noir dehors de Valérie Tong Cuong


Une nuit d'août étouffante à New York. Soudain, c'est la panne générale. Tout s'arrête. Naomi, la si jolie " pute à crack " enfermée en compagnie de l'énigmatique Bijou, dans un bar clandestin de Brooklyn, Simon, l'avocat médiatique, bloqué au 36e étage d'une tour déserte du Financial District, et Canal, ainsi baptisé depuis qu'on l'a trouvé nourrisson sur le trottoir de Canal Street, à Chinatown, voient leur destin basculer. La ville qui ne dort jamais devient une scène chaotique où s'entrechoquent les plus extrêmes solitudes. (Le Livre de Poche)

New York est une ville cosmopolite, emblématique du melting pot des populations : "C’était ça, New York. Des gens de toutes les couleurs, de tous les âges, de tous les genres.".
Aussi, il ne serait pas aberrant d’y faire se rencontrer des personnes qui n’ont rien en commun entre elles.
C’est ce que réussit brillamment Valérie Tong Cuong dans ce roman choral.

C’est une chaude journée d’août à New York, chacun est à son travail, dans sa petite vie, sans forcément se soucier des autres et soudain, c’est la panne général d’électricité : "Mais c’est la panne, le hasard de la vie ou peut-être la volonté mystérieuse du Seigneur.", et alors tout l’ordinaire est bousculé.
Naomi, une jeune fille prostituée de force dans un bar clandestin et veillée par Bijou, en profite pour s’échapper avec son amie.
Simon Schwartz, avocat riche et arrogant, se trouve coincé au trente-sixième étage d’une tour du Financial District proche de Ground Zero, victime d’une cheville douloureuse, à penser à son amour virtuel, à détester sa femme bien réelle, à être indifférent ou presque à ses deux enfants, et ne devant son secours qu’à un veilleur de nuit.
Quant à Canal, recueilli bébé par une famille de Chinatown et baptisé en l’honneur de l’endroit où il fut trouvé, Canal Street, il prend et découvre la liberté suite à un incendie qui ravage le magasin où il travaillait et vivait jusque là, ayant découvert par lui-même Confucius et guidant sa vie selon les préceptes du maître.
Tous ces destins vont se croiser dans une église, accueillant des réfugiés de cette panne.

Alternant les points de vue, Valérie Tong Cuong livre au lecteur les pensées les plus intimes de ces trois personnages, les faisant basculer dans l’introspection, la folie, la rédemption, se payant le luxe d’offrir au personnage de Noemi un coup de foudre sur celui de Canal : "Il avait les traits fins, peut-être vingt-cinq ou trente ans, et quelque chose d’aussi beau que naïf qui m’aurait fait du bien si j’avais eu la force d’être encore émue.".
Construit sur la base de monologues, ce roman est un chant à la vie, avec pour toile de fond une ville de New York où, pour une fois, les destins ne font pas que se croiser mais se mêlent aussi les uns aux autres et où les personnes prennent le temps d’en rencontrer d’autres.
C’est aussi le récit d’une entraide humaine qui tend vers la fraternité, la panne obligeant chacun à se soucier de l’autre.
C’est de plus très bien écrit, dans un style qui reflète toute la complexité des sentiments humains.

"Noir dehors" est non seulement l’œuvre qui m’a permis de découvrir Valérie Tong Cuong mais également de redécouvrir des quartiers typiques de New York dans une très belle histoire humaine racontée à plusieurs voix qui débouche sur un sentiment universel : l’amour, mais également l’espoir.

Livre lu dans le cadre du challenge New York en littérature 2013

mercredi 28 août 2013

Tess d'Urberville de Thomas Hardy


Jeune paysanne innocente placée dans une famille, Tess est séduite puis abandonnée par Alec d'Urberville, un de ses jeunes maîtres. L'enfant qu'elle met au monde meurt en naissant. Dans la puritaine société anglaise de la fin du XIXe siècle, c'est là une faute irrémissible, que la jeune fille aura le tort de ne pas vouloir dissimuler. Dès lors, son destin est une descente aux enfers de la honte et de la déchéance. (Le Livre de Poche)

"On a péché contre vous plus que vous n’avez péché vous-même. ", là réside sans doute la synthèse du personnage de Tess, jeune héroïne de Thomas Hardy au destin tragique.

Jeune paysanne du Wessex ayant reçu une éducation, Tess oscillera toute sa vie entre deux mondes, celui des paysans et de la terre dont elle est issue : "Pour elle, le monde était le val de Blackmoor et les races, ses habitants.", et celui d’une bourgeoisie victorienne dans lequel elle ne se fera jamais une place ;
Inconsciente de sa beauté et de la sensualité qu’elle dégage, elle attirera deux hommes que tout oppose : Alec d’Urberville qui ne l’utilisera que pour son bon plaisir et Angel Clare qui l’idéalisera et la rejettera, une fois sa faute avouée.
Si l’un est un parasite, l’autre est un dilettante, mais ils se rejoignent en ce que ni l’un ni l’autre ne saura apprécier Tess à sa juste valeur : "Tess n’était pas une créature insignifiante dont on pouvait se jouer, quitte à la rejeter ensuite, mais une femme, vivant sa vie précieuse, de proportions aussi imposantes pour elle que l’est pour le plus puissant monarque la sienne propre.".

Sous-titré "Une femme pure", Tess l’est sûrement, bien qu’elle n’ait pas été épargnée par la vie et surtout qu’elle se soit laissée abuser dans ses amours : "Si Tess avait deviné la portée de cette rencontre, elle eût pu demander pourquoi la fatalité voulait qu’elle fût aperçue et convoitée ce jour-là par l’homme qui n’était pas fait pour elle, et non par quelque autre, par celui qui eût été désirable à tous égards, autant que l’humanité peut en fournir de ce genre ; et cependant, parmi ceux qu’elle avait rencontrés, l’homme qui se serait rapproché le plus de cet idéal ne conservait d’elle qu’une impression passagère, à demi oubliée.".
Thomas Hardy dresse-là le portrait d’une jeune femme entre deux époques, partagée entre son éducation religieuse et son côté païen, entre le monde de la campagne et celui de la bourgeoisie.
Il est extrêmement difficile de ne pas s’attacher à Tess, bien au contraire.
Le lecteur s’y attache d’autant plus facilement que Thomas Hardy a tout fait pour ne pas charger son héroïne.
Même Angel Clare est de cet avis pendant un temps : "La distinction ne consiste pas dans l’habitude facile d’un tas de conventions méprisables, mais dans l’assurance d’être au nombre de celles qui sont loyales, honnêtes, justes, pures, gracieuses et de bonne renommée … comme vous, chère Tess !", avant de se rétracter et de revenir sur ses propos, pour de nouveau revenir sur sa décision quand il comprend et accepte enfin toute la noblesse d’âme de Tess : "Elle aurait donné sa vie pour vous. Je ne pourrais pas faire plus.".
Quant à Alec d’Urberville, c’est un homme infect à tout point de vue qui use et abuse de sa puissance et de sa force de conviction pour satisfaire son plaisir égoïste : "J’ai été une fois votre maître ; je serai encore votre maître. Si vous êtes la femme de quelqu’un, vous êtes la mienne !".
Mais "Tess d’Urberville" est aussi un roman résolument moderne sur son époque, avec une Tess fille-mère ce qui n’était pas si courant à l’époque, sans parler du concubinage dans lequel elle va vivre.
J’ai d’ailleurs été surprise par l’aspect osé de certaines situations de l’héroïne en les remettant dans le contexte de l’époque.

C’est une histoire dure et triste, plus d’une fois j’ai eu mal au cœur pour Tess et j’ai limite maudit Angel Clare pour son attitude, mettant en lumière la société anglaise puritaine du XIXème siècle.
De plus, le récit contient beaucoup de notes pour expliquer les textes ou coutumes auxquels Thomas Hardy fait référence tout au long de son récit.
Le style n’est pas forcément très abordable tout de suite, la petite taille des caractères n’aidant pas, mais il devient très vite beau et les difficultés s’estompent.
Je conseille de le lire d’abord en français avant de se lancer dans la version originale qui pour le coup est complexe et pourrait en refroidir plus d’un, ce qui fut mon cas il y a quelques années.
Quant au découpage de l’histoire, il est fait en fonction des périodes charnières de la vie de Tess et donne du rythme au récit.
Au cours de la lecture, je revoyais des images du film de Roman Polanski et une fois la lecture achevée, j’ai envie de revoir ce film vu il y a plusieurs années et dont il ne me reste que des souvenirs.

"Tess d’Urberville" est un roman incontournable à plus d’un titre, reflétant l’univers social de l’Angleterre du XIXème siècle à travers le personnage d’une jeune fille pure qui sera pourtant mal aimée tout au long de sa vie.

Livre lu dans le cadre du Prix des lectrices

La mort à Venise suivi de Tristan et de Le chemin du cimetière de Thomas Mann


La Mort à Venise est le récit de la passion folle et fatale qui saisit un écrivain d’âge mûr à l’apparition d’un gracieux adolescent d’une extraordinaire beauté. Dans Tristan, le dilemme qui s’offre à l’héroïne est de tenter de vivre en étouffant ses dons d’artiste ou « mourir de musique ». La fin de Lobgott Piepsam dans Le Chemin du cimetière prouve que la vie est dure aux faibles, mais que la mort vaut mieux que la débâcle d’une constante lâcheté. C’est peut-être dans ses nouvelles que Thomas Mann, l’un des plus célèbres écrivains allemands de ce siècle, a mis le meilleur de sa verve ironique et de sa sensibilité musicale, de son émotion discrète et dominée, qui se drape volontiers de sarcasme. (Le livre de poche)

Gustave Aschenbach est un artiste d’âge mûr : "L’alliance d’une conscience professionnelle austère et de troubles, d’impulsives ardeurs, avait fait de lui un artiste, cet artiste qu’il était.", homme ayant vécu et qui sans doute pense que plus rien ne pourra l’atteindre.
Mais voilà qu’il se décide à voyager : "Il n’avait, tout au moins depuis qu’il pouvait explorer le monde, en tirer profit et en jouir à sa guise, considéré les voyages que comme une mesure d’hygiène qu’il lui fallait ça et là prendre en se faisant violence.", et choisit pour destination Venise, une ville qui par le passé ne lui a pas convenu.
Alors qu’il en est de même cette fois-ci et qu’il s’apprête à partir, il croise un jeune homme étranger, et c’est le coup de foudre.
Gustave Aschenbach ne comprend pas ce qui lui arrive, et c’est avec un certain amusement que le lecteur suit les tribulations de ce cœur, jusqu’à ce que la révélation frappe l’intéressé : "Mais au même instant il sentit ce banal souhait de bienvenue s’effondrer dans le silence devant la révélation sincère de son cœur, il sentit le feu de ses veines, la joie et la souffrance de son âme et comprit que c’était Tadzio qui lui avait rendu le départ si dur.".

Le thème de l’amour homosexuel, sans doute non réciproque, y est traité pudiquement mais avec une forme d’ironie dans le style narratif de l’auteur envers son personnage.
Outre l’ironie, quasi présente dans les trois nouvelles composant ce recueil, cette première nouvelle est truffée de références hellénistes et de mythologie grecque, ce qui renforce le thème sous-jacent de cette nouvelle.
Mais ce que Thomas Mann évoque dans ces trois nouvelles, c’est aussi la fragilité de l’existence, le fait qu’un petit rien peut enrayer la machine et conduire à la perte de l’être humain et de la vie.
Il y a la maladie, dans "La mort à Venise" ou "Tristan", précédée d’une passion sans limite que la mort vient stopper net.
Il est également ironique de constater le dilemme devant lequel Thomas Mann plonge son héroïne de "Tristan" : ou elle cède à sa passion de la musique et meurt, ou elle se refreine et survit, peut-être.

Finalement, tout cela offre une vision plutôt pessimiste de la vie, mais en grattant l’ironie et le sarcasme dont l’auteur a drapé sa plume c’est une sensibilité à fleur de peau qui se dégage de ces trois nouvelles aussi agréables à lire les unes que les autres.

Livre lu dans le cadre du challenge Il Viaggio


Livre lu dans le cadre du challenge Destination PAL

Un jour, une histoire : 28 août 1963 #13

En ce 28 août 1963, le pasteur Martin Luther King prononce à Washington, sur les marches du Mémorial Lincoln et devant 250 000 personnes, un discours qui fera date dans l’histoire : "I have a dream".

Message de paix et appel à la tolérance et à la lute contre le racisme, de nos jours Martin Luther King aurait encore bien des raisons de faire ce genre de rêves.


"I have a dream that one day little black boys and black girls will be able to join hands with little white boys and white girls as sisters and brothers …"


mardi 27 août 2013

Top Ten Tuesday #11


Le Top Ten Tuesday (TTT) est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.

Ce rendez-vous a été créé initialement par The Broke and the Bookish et repris en français par Iani.

Les 10 personnages secondaires les plus mémorables


Je ne suis pas sûre de bien répondre au thème, certains personnages cités n’étant pas forcément classés comme secondaires, tout dépend du sens que l’on donne à ce terme.

1) De façon générale la ville de New York dans l’œuvre d’Edith Wharton ;
2) Le docteur Watson dans "Sherlock Holmes" de Sir Arthur Conan Doyle ;
3) Idéfix dans "Astérix" de René Gosciny et Albert Uderzo ;
4) Gollum dans "Le seigneur des anneaux" de J.R.R Tolkien ;
5) Nymphadora Tonks et Remus Lupin dans "Harry Potter" de J.K Rowling ;
6) Milou, Bianca Castafiore, le Général Alcazar, Séraphin Lampion dans "Tintin" de Hergé ;
7) Haydée dans "Le comte de Monte Cristo" d’Alexandre Dumas
8) Le colonel Brandon dans "Raison et sentiments" de Jane Austen ;
9) Paul dans "Les malheurs de Sophie" et "Les vacances" de la Comtesse de Ségur ;
10) Le lapin blanc dans "Alice au pays des merveilles" de Lewis Carroll.

samedi 24 août 2013

Un jour, une histoire : 24 août 79 #12

Fondée au VIè siècle avant Jésus Christ, Pompéi est une ville prospère de Campanie, au cœur d’une région que les Romains qualifiaient de Terre des dieux pour sa fertilité, sa proximité de la mer et son climat.

La fertilité des terres de Pompéi est due au volcan qui domine cette région : le Vésuve, seigneur de la baie de Naples, mais les Romains ne savent pas la bombe à retardement au pied de laquelle ils vivent, ne serait-ce que parce qu’en latin il n’y a pas de terme pour désigner un volcan.
Pour eux, c’est une montagne, ils n’en connaissent ni sa vraie nature ni sa dangerosité, il faut dire que le Vésuve est un volcan caractérisé par de très longues faces de sommeil et des périodes d’éruption dévastatrices.

En 62 après Jésus Christ, Pompéi et les sites proches connaissent un important tremblement de terre qui détruit ou endommage une partie des bâtiments.
Le lien entre ce tremblement de terre et les évènements suivants n’a jamais été clairement établi.
Qu’il s’agisse d’un signe annonciateur ou non, les habitants de la baie s’attèlent à la reconstruction des bâtiments endommagés et la vie reprend son cour paisible.

Dans les années 70 après Jésus Christ, la ville connait une série de secousses telluriques.
Les Pompéiens ne le savent pas encore, mais leur destin est d’ores et déjà scellé.

A une date fixée au 24 août 79 (certains historiens datent l’éruption au 24 octobre 79), la longue nuit de Pompéi commence.


Le Vésuve entre dans une éruption volcanique dite de type plinien, ensevelissant également les villes voisines de Herculanum, Oplontis et Stabies.

Cette éruption a traversé les siècles grâce aux lettres de Pline le Jeune racontant son expérience de l’éruption de Misène, tandis que son oncle Pline l’Ancien est parti tenter de sauver des amis à Pompéi et assister à l’évènement au plus près, son corps sera retrouvé après l’éruption, victime supposée mais non prouvée de l’éruption.

A Pompéi, la matinée a commencé comme d’ordinaire, mais sous terre l’éruption a commencé.
A 13 heures, le bouchon de lave qui bloquait la cheminée du Vésuve saute et génère un nuage en forme de pin parasol constitué de matériaux volcaniques et de gaz plus légers que l’air.
C’est une nuit qui va durer un peu plus de 24 heures qui s’est abattue sur Pompéi et sa région.
Le nuage s’élève jusqu’à une hauteur de 32 mètres et les matériaux finissent par être emportés par les vents dominants vers Pompéi.
Commence alors sur Pompéi une pluie de pierres ponces blanches qui a durer environ 7 heures, au rythme de 15 centimètres par heure s’accumulant sur 1,30 à 1,40 mètres.
Les Pompéiens qui n’ont pas fui se sont réfugiés dans leur maison, ils signent là leur arrêt de mort.
Vers 8 heures du soir, la composition du magma change et ce sont des pierres ponces grises qui désormais tombent sur Pompéi, l’épaisseur atteignant 2,80 mètres.
Si les lapilli, pierres légères ne tuent pas, l’accumulation des pierres ponces va provoquer l’effondrement des toits des maisons et prendre au piège les Pompéiens.
Mais l’horreur n’est pas finie et le pire reste à venir.

Au petit matin, la colonne éruptive ne peut plus supporter la charge en fragments et s’effondre sur elle-même, donnant naissance à des écoulements plus ou moins denses de matériaux incandescents et de gaz appelés nuées ardentes ou coulées pyroclastiques.
Herculanum est rayée de la carte par les deux premières nuées ardentes.
Les suivantes, appelées surges du fait de leur taille importante, se dirigent sur Pompéi, entraînant la mort de tout ce qui est encore vivant du fait de cendre fine mêlée de gaz entraînant l’asphyxie.
Recouverte par les cendres, Pompéi disparaît et finit par être oubliée, jusqu’au 17ème siècle où la Cité commence à être redécouverte.


Le site est identifié en 1763, Karl Weber est le premier à dresser un plan des fouilles et met surtout un terme à la destruction de tout ce qui était jugé inintéressant.
Pompéi, comme Herculanum, devient un lieu de visite et d’intérêt en Europe, mais il faut attendre 1860 pour les fouilles soient orientées vers une approche scientifique.
C’est Giuseppe Fiorelli, directeur du musée national de Naples, qui est le directeur des fouilles de Pompéi et Herculanum.
Il divise Pompéi en 9 régions elles-mêmes divisées en ilots (à Pompéi on se repère donc par REG et INS suivis de chiffres romains), établit un plan des rues et met au point la méthode du moulage grâce à laquelle les habitants de Pompéi reprennent forme dans l’attitude où la mort les a surpris.


Aujourd’hui, Pompéi est, au même titre qu’Herculanum et Oplontis, classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco, et draine chaque année des milliers de visiteurs du monde entier qui déambulent dans ses rues et découvrent avec ravissement cette cité antique.

Mais pour bon nombre de personnes, le plus grand danger de Pompéi actuellement n’est pas un réveil du Vésuve, mais un manque cruel de ressources et une gestion calamiteuse du gouvernement italien pour restaurer le site et le maintenir dans un état décent afin que les générations futures puissent elles aussi bénéficier de ce témoignage historique d’une importance et d’une richesse sans précédent.

mardi 20 août 2013

Top Ten Tuesday #10


Le Top Ten Tuesday (TTT) est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.

Ce rendez-vous a été créé initialement par The Broke and the Bookish et repris en français par Iani.

Les 10 choses qui vous facilitent la vie en tant que bloggueur

1) Un carnet dans lequel je note mes impressions une fois une lecture achevée ;
2) Une plateforme pour blogger proposant une interface simplifiée
3) La possibilité de corriger ce que l'on a écrit
4) Le fait de pouvoir découvrir d'autres blogs et d'y piocher des idées de lecture notamment;
5) Un fournisseur d'accès internet non défaillant;
6) Les sites des maisons d'édition pour récupérer les résumés, les couvertures;
7) Des sites comme Babelio;
8) Un logiciel de traitement de texte Word;
9) Des challenges pour se motiver à reprendre des livres qui dorment dans la PAL;
10) Last but not least : un ordinateur.

jeudi 15 août 2013

Un jour, une histoire : 15 août 30 avant Jésus Christ #11

Soi-disant Cléopâtre aurait eu un long mais très beau nez (ce n'est pas moi qui le dit mais Astérix).


Une chose est sûre : Cléopâtre, ou plus précisément Cléopâtre VII, est restée une femme insoumise jusqu’au bout de sa vie, y compris dans sa propre mort qu’elle orchestre.

En ce 15 août 30 avant JC, la reine d’Egypte Cléopâtre, recluse dans son palais, apprend qu’Octave, le nouveau maître de Rome, vient de débarquer, et est bien décidé à la faire figurer dans son triomphe, comme le fit jadis César avec sa sœur Arsinoé.

Seule depuis le suicide de son amant, Marc-Antoine, Cléopâtre demande et obtient de se faire livrer un panier de figues avec un aspic à l’intérieur.
Elle se suicide par piqûre de serpent, suivie dans la mort par ses deux fidèles servantes.



Octave fait inhumer Cléopâtre aux côtés de son amant, dans un tombeau aujourd’hui disparu et dont la découverte serait un évènement archéologique sans précédent, en espérant qu’après la malédiction du tombeau de Toutânkhamon il n’y ait pas celle du tombeau de Cléopâtre sous la forme d’aspics.

mardi 13 août 2013

Top Ten Tuesday #9


Le Top Ten Tuesday (TTT) est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.

Ce rendez-vous a été créé initialement par The Broke and the Bookish et repris en français par Iani.

Les 10 problèmes auxquels ont fait face en tant que lecteur

Ce sont les 10 premiers problèmes qui me viennent à l’esprit car il y a de quoi faire un inventaire à la Prévert sur ce thème.

1) Ne pas savoir quel livre lire après avoir fini sa lecture en cours ;
2) Commencer à manquer de place dans sa bibliothèque ;
3) Chercher un livre pour le lire ou le re-feuilleter et ne pas réussir à mettre la main dessus ;
4) Quand le livre que je veux acheter pour le lire n’est plus édité ;
5) Quand le livre que je cherche en bibliothèque est déjà emprunté et non rendu dans les temps (avec de la marge, je ne suis pas au jour près) ou qu’il n’est plus disponible car jamais retourné ou trop abîmé ;
6) Quand je lis une série non achevée et que je viens de finir le dernier tome publié ;
7) Quand parfois l’histoire et/ou les personnages ne va(ont) pas dans le sens que je voudrais ;
8) Quand un pénible essaye d’attirer mon attention dans les transports alors que je suis plongée dans ma lecture (en général, le pénible se heurte à un mur et si vraiment il insiste c’est regard noir et, bien que je ne sois jamais allée jusque là, je pourrais devenir insultante) ;
9) Quand une personne à côté de moi se croit dans un champ et hurle sa vie au téléphone ou à son ami(e) alors que je suis dans ma lecture ;

10) Quand le livre est volumineux et très lourd à tenir d’une main quand je suis debout dans les transports.

mardi 6 août 2013

Top Ten Tuesday #8


Le Top Ten Tuesday (TTT) est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.

Ce rendez-vous a été créé initialement par The Broke and the Bookish et repris en français par Iani.

Les 10 livres pour lesquels vous auriez souhaité avoir une suite

1) "Suite française" d’Irène Némirovsky : je triche un peu pour celui-là car il y a une raison à l’inachèvement de ce livre : l’arrestation et la mort de l’auteur à Auschwitz. Il n’empêche, j’aurais vraiment aimé pouvoir lire tout ce qu’avait prévu Irène Némirovsky dans son roman commençant à l’Exode en juin 1940 ;
2) La série "Sherman" de Griffo et Stephen Desberg : ce n’est pas vraiment une suite que j’aurais aimé mais plutôt un tome complémentaire car le dernier passe sous silence certains épisodes dont j’aurais aimé avoir plus de détails ;
3) Série "L’épervier" de Patrice Pellerin : j’aimerais surtout que la suite sorte un peu plus vite qu’au rythme d’un tome tous les 3/4 ans ;
4) "Rien n’est trop beau" de Rona Jaffe : l’histoire croquait les années 50/60 à New York, je serai curieuse de savoir ce que sont devenues toutes ces héroïnes ;
5) "Moi René Tardi prisonnier de guerre au Stalag IIB" de Jacques Tardi : j’ai l’impression que cette bande dessinée a été conçue pour avoir une suite, j’espère que cela ne saurait tarder ;
6) "Flicka" de Mary O’Hara : trois livres n’étaient finalement pas suffisants, j’aurais aimé savoir quel adulte serait devenu le personnage principal, bien que les grandes lignes soient tracées dans le troisième volume ;
7) La série "Les six compagnons" : par curiosité, pour voir comment les compagnons auraient évolué en grandissant au lieu de rester d'éternels adolescents dans la littérature;
8) "La solitude du buveur de sang" d'Annette Curtis Klause : lu en étant plus jeune j'aime le feuilleter parfois et je n'aurais rien contre une suite, sans doute parce que j'ai été un peu frustrée par la fin;
9) La trilogie "Millenium" de Stieg Larson : l'auteur avait bien commencé, dommage qu'il ne puisse pas y avoir de suite, les personnages étaient bien trouvés et l'ambiance créée accrochait rapidement le lecteur;

10) De façon globale l'oeuvre de JRR Tolkien : cet auteur nous réservait sans doute d'autres merveilles sorties de son imagination que nous ne connaîtrons malheureusement jamais.

Un jour, une histoire : 6 août 1945 #10

Alors que l’Allemagne nazie a capitulé, le Japon s’entête et les pertes humaines américaines dans cette bataille du Pacifique sont importantes (7 600 morts pour la prise de l’île d’Okinawa) et le seraient encore, selon des estimations, si la guerre était amenée à continuer.

Dans le plus grand secret, les américains ont travaillé sur une arme d’un tout nouveau genre et ont procédé le 16 juillet 1945 à un premier essai nucléaire dans le désert du Nouveau Mexique.
Le 26 juillet, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Chine adressent un ultimatum au japon qui reste sans réponse.


Les Etats-Unis prennent alors la décision de mettre fin à la Guerre en utilisant leur nouvelle arme nucléaire et en ce matin du 6 août 1945, le bombardier Enola Gay part en direction du Japon avec dans sa soute une bombe à l’uranium dénommée Little Boy de quatre tonnes et demi.
La cible est Hiroshima, en raison de conditions météorologiques favorables.

La bombe est larguée à 8h15.


A 8h16, après environ 43 secondes de chute libre, la bombe explose à 580 mètres à la verticale de l’hôpital Shima, en plein cœur de l’agglomération et en quelques secondes se forme un champignon atomique.
70 000 personnes sont tuées, la majorité meurt dans les incendies consécutifs à la vague de chaleur, plusieurs dizaines de milliers de personnes sont gravement brûlées et beaucoup d’autres personnes mourront quelques jours, semaines ou années plus tard des suites des radiations.


Mais le Japon ne cède pas.
Une deuxième bombe sera larguée sur Nagasaki le 9 août 1945.
Ce seront les victimes d’Hiroshima et de Nagasaki qui convaincront le gouvernement japonais de mettre fin à la guerre.


Le Japon capitule sans condition le 2 septembre 1945.


Désormais le monde est en paix, mais le spectre de la guerre nucléaire est présent dans tous les esprits.

jeudi 1 août 2013

Un jour, une histoire : 1er août 1914 #9

En juin 1914, la poudrière des Balkans explosait suite à l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand et de son épouse.
L’engrenage de la Première Guerre Mondiale était enclenchée et en ce samedi 1er août 1914, à 16 heures, tous les clochers de France font entendre le tocsin : c’est la mobilisation générale.


La veille, Jean Jaurès a été assassiné au café du Croissant à Paris.
Il est coutume de dire qu’en trois coups de revolver l’Europe s’est embrasée : celui de Henriette Caillaux en mars 1914 qui tue Gaston Calmette, directeur du Figaro ; celui de Princip à Sarajevo et enfin celui de Raoul Villain.

Toute l’Europe se mobilise et en ce 1er août en Allemagne, le chancelier Bethmann-Hollweg, alarmé par la mobilisation russe, se laisse convaincre par son chef d’Etat-Major et par son ministre de la Guerre de déclarer la guerre à la Russie.


Et en France, si quelques uns partent avec à l’esprit une guerre rapide, facile et victorieuse, la majorité des appelés prend au contraire avec sérieux et détermination cette mobilisation générale.