mardi 10 septembre 2013

Airborne 44 Tome 2 Demain sera sans nous de Philippe Jarbinet


J'ai mal... 
J'ai froid... 
J'ai un goût de sang dans la bouche... 
J'entends des voix autour de moi... 
Loin... 
Si loin... 
Pourtant, je n'ai pas peur... (Casterman)

Suite de l’enfer de la bataille des Ardennes dans le froid et la neige.
Le lecteur retrouve les personnages du premier volume ainsi qu’Egon, un français engagé volontaire qui a fui l’armée allemande avec des pellicules prouvant les premiers massacres de Juifs perpétrés par les nazis : "Un enfer absolu créé par des hommes pour d’autres hommes.", ce qui soulève des questions du côté américain : "Comment les allemands faisaient-ils pour réunir les Juifs sans qu’ils se révoltent ?".
Mais c’est aussi un combat de coqs que se livrent Luther et Egon pour le cœur de la belle Gabrielle, bien que Luther semble avoir l’avantage : "C’est la guerre, Berlin est encore très loin … et puis surtout … je sais que ne peux pas t’avoir.".

Le ton du récit est plutôt pessimiste, les soldats américains sont désabusés face à tant de violence ainsi que d’avoir en face d’eux de jeunes garçons, il faudra plusieurs années pour panser les plaies et réussir à prendre du recul sur ce vécu et en tirer un double enseignement : "La première, c’est que là où tombent les hommes, l’herbe finit toujours par repousser. La seconde, c’est que demain sera sans nous, qu’on le veuille ou non.".
Comme précédemment, je suis frappée par la facilité avec laquelle tout ce petit monde communique entre eux, c’est un peu trop facile et fait pour cadrer avec l’histoire mais cela manque un peu de crédibilité, c’est bien le seul point que je reprocherais à cette bande dessinée.
Quoi qu’il y ait aussi quelques invraisemblances : "Il n’y a que dans les comics que les héros font bien leur boulot. Nous, on n’est que des ploucs qui font le leur en essayant de rester en vie … ça doit te sembler un peu court comme réponse mais je n’en ai pas de meilleure.", ainsi je vois mal comment des enfants européens pourraient savoir ce qu’est un comic.
Pour le reste, l’auteur s’est documenté, a demandé conseil et à fait relire son histoire par des spécialistes de cette période, cela donne un certain cachet à son récit et l’assoit sur des bases solides.
Il y a à la fois beaucoup d’espoir mais aussi du chagrin pour ceux qui ne reviendront jamais.
Les dessins sont de belle qualité, les paysages magnifiques et la dureté du climat est bien rendue.
Les images permettent de ressentir toute la force du récit et l’illustrent bien.

"Demain sera sans nous" marque la fin de ce premier diptyque s’attachant au cheminement de l’armée américaine dans les Ardennes avant l’arrivée en Allemagne qui marquera la chute du IIIème Reich.
Une belle histoire avec de l’émotion et qui se découvre avec plaisir.

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