lundi 9 septembre 2013

Les temps nouveaux Tome 2 Entre chien et loup d'Eric Warnauts et Guy raives


1944. Ce second volume s’ouvre sur les procès de l’épuration. On y retrouve Thomas Deschamps auréolé du prestige de résistant déporté, survivant à l’enfer des camps. Il vient témoigner à la barre pour sauver la tête de son frère. (Lombard)

Nous sommes en 1944, la Belgique vient d’être libérée par les américains et les masques tombent.
Joseph, le curé, était également résistant et a été torturé mais il n’a pas pour autant perdu la foi : "Le Dieu que je sers n’est pas un tyran. Il n’impose rien. Le Christ propose à l’homme une alliance qui libère. A ce dernier de choisir. Etre proche ou éloigné de lui. Mais je t’accorde que j’aimerais parfois voir descendre du ciel un Dieu vengeur et en colère …" ; Alice, la femme de Charles, paie la collaboration de son mari en étant rasée : "C’est trop facile d’être désolé … l’humiliation, c’est moi qui l’ai subie. Et la honte, c’est moi qui la porte !", mais les apparences pour Charles mystérieusement disparu peuvent être trompeuses ; Thomas a fini par s’engager dans la résistance, mais la grande absente c’est Assunta, arrêtée et déportée.
"Les allemands battent en retraite, la victoire est maintenant assurée. Mais à quel prix …", le prix à payer est effectivement lourd, en pertes humaines mais également psychologiquement.
C’est une ère nouvelle qui commence et à ce titre, la dernière planche est intéressante et lourde de sens.

Si je qualifie d’originale cette série, c’est qu’elle s’attache à l’avant et à l’après guerre, un parti pris qui sort des sentiers battus.
Pour le milieu, la guerre, les auteurs ont laissé quelques pistes au lecteur, mais ils se sont plus intéressés à une étude des caractères des personnages qu’à la guerre en elle-même.
Ce deuxième volume est aussi documenté que le premier et contient également des repères historiques en fin de volume.
Si le dénouement n’est pas réellement surprenant, je ne saurais dire s’il est optimiste ou pessimiste, c’est même ce deuxième sentiment qui l’emporte.
Comme précédemment, la répartition des rôles entre Eric Warnauts et Guy Raives diffère du schéma traditionnel mais cela ne se ressent pas à la lecture.
Les couleurs sont toujours choisies avec justesse et adaptées aux situations, je me suis également adaptée au coup de crayon auquel je reprochais parfois un peu de dureté dans les traits de visage.

"Les temps nouveaux" est une bande dessinée originale dans sa conception et qui permet de découvrir la Seconde Guerre Mondiale d’une façon inhabituelle mais loin d’être inintéressante ; une belle pioche qui m’a donné envie de découvrir l’univers de ces deux auteurs.

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