mercredi 31 décembre 2014

Ceci n'est pas un bilan - 2014 est (presque) morte, vive 2015 !

Parce qu’on est le 31 décembre, il faudrait faire une fête à tout casser, s’en mettre plein la panse, boire comme des trous, se mettre un chapeau pointu (turlututu) sur la tête, jeter des cotillons, souffler dans des sarbacanes, faire la danse des canards, chanter « Le petit bonhomme en mousse », et faire son bilan de l’année écoulée (et prendre des résolutions pour la nouvelle à venir, mais ceci n’est pas le sujet du moment).

J’ai décidé que je ne ferai ni une fête à tout casser, ni manger comme un ogre, ni boire comme un trou, ni me mettre un chapeau pointu (je redis turlututu ?) sur la tête, ni jeter des cotillons, ni souffler dans des sarbacanes, ni faire la danse des canards, à la rigueur chanter « Le petit bonhomme en mousse », et surtout, je ne ferai pas de bilan de l’année écoulée (quant aux résolutions pour la nouvelle année j’en ai jamais prises, je n’en prendrai pas cette année, ni les autres).

Que l’on dise que je suis rabat-joie, monotone, ennuyeuse, pénible, manquant d’ambition ou que sais-je d’autre, et bien qu’on le dise, je m’en tamponne les paupières avec une pelle à gâteau, la fin de l’année c’est un jour comme un autre, et les bilans ça m’indiffère (notez que j’ai mûri, car à cette même période l’an passé je comptais désespérément les livres lus durant l’année, je comparais par rapport à l’année passée etc.).


Quelques mots tout de même sur 2014 dans sa globalité

Il y a un an de cela débutait en Afrique une épidémie du virus Ebola, dans l’indifférence générale la plus complète.
Ou presque.
Parce que dès janvier j’ai vu cette nouvelle, et le virus Ebola je le connais depuis plusieurs années, je sais à quel point il est meurtrier.
J’ai été sidérée lorsque j’en parlais autour de moi que si peu de monde connaisse, que personne n’en mesure la gravité.
Il faudra attendre l’été pour que l’information soit enfin relayée mondialement, et que la psychose s’installe.
Oui, j’ai aussi entendu « Mais c’est trop dangereux d’accueillir des personnes infectées dans nos hôpitaux ! ».
Ah. On les laisse sur place alors et ils se débrouillent ? Ils sont partis bénévolement pour aider, soigner, et tenter d’endiguer l’épidémie mais parce qu’ils ont été contaminés, à leur tour il ne faudrait pas les accueillir et les soigner ?
En 2014, il y a aussi eu des décapitations d’otages par des personnes qui se revendiquent d’une croyance religieuse.
Et qui tuent au nom de leur Dieu.
Ah. Parce que c’est ça la croyance en Dieu ? C’est tuer son prochain ?
En 2014, il y a aussi des lycéennes qui ont été enlevées,  converties et mariées de force, toujours par certaines personnes qui le font au nom de leur Dieu.
Ah. Parce que la croyance en Dieu c’est traiter des femmes pires que des objets ?
En 2014, on a aussi célébré les 70 ans du Débarquement en Normandie.
Et aussi les 100 ans de la Première Guerre Mondiale.
De ce que je retiens de 2014, c’est que l’Homme a essayé de commémorer des évènements de Paix mais a surtout passé son temps à s’en prendre à son prochain de façon toujours plus violente, toujours plus sanguinaire.
Il n’y a pas vraiment de quoi se réjouir en ce 31 décembre et célébrer l’année écoulée, ni celle à venir.
C’est juste un nouveau jour sur la planète Terre.


Quelques mots sur 2014 d’un point de vue plus personnel

En 2014 j’ai été sans doute moins présente sur la blogosphère.
Quelqu’un au bureau m’a dit qu’il fallait que j’arrête de dire que j’ai parfois trop de travail et qu’au contraire, je devais systématiquement trouver le moyen de franchir la montagne.
Et bien appelons un chat « un chat », en 2014 d’un point de vue professionnel j’ai eu beaucoup de travail.
Parce que j’ai occupé 2 postes, à temps plein, toute l’année.
Et que ça m’a quelque fois vidé de mon énergie, que la lecture ne passait plus toujours, que souvent lorsque je rentre chez moi le soir je n’ai qu’une envie : aller me coucher direct sans manger et sans lire une ligne.
Oui, en 2014 j’ai bien passé 3/4 de ma vie au bureau, et je sais bien que le travail ne peut pas être une vie (et promis, j’essaye de me soigner), mais ce fut le cas en 2014.
Je rassure tout de suite, 2 postes ce n’est pas 2 salaires, c’est juste un salaire et au moins 2 fois plus de travail et de responsabilités à assumer et faire que tout fonctionne toujours, alors la montagne, je n’ai pas l’impression d’être restée au milieu de l’ascension mais bien de l’avoir franchie, plusieurs fois.
Je n’aurais pas le titre de WonderWoman, mais je vais tout de même me l’auto-décerner.
Et je referme cette parenthèse ouverte pour la première fois sur un aspect personnel de ma vie.


J’ai tout de même eu des lectures intéressantes, j’ai fait de très belles découvertes, j’ai aussi lu quelques daubes, et j’ai surtout été jurée du Prix Océans pour la deuxième fois, et ça, c’était une expérience très enrichissante littérairement parlant mais aussi humainement.
Du Prix Océans, je retiendrai 3 livres : « Le peintre d’éventail » de Hubert Haddad, lauréat ; « Ballade d’un amour inachevé » de Louis-Philippe d’Alembert et « Le bataillon créole » de Raphaël Confiant.
J’ai aussi été chroniqueuse BD pour les éditions Le Lombard dans le cadre des 20 ans de la collection Signé, et là aussi, cela m’a permis de faire de belles découvertes.
Pour en citer quelques-unes : « Little Tulip » de Jérôme Charyn et François Boucq, « La fille de Paname » de Kas et Laurent Galandon, « Capitaine Trèfle » de René Hausman et Pierre Dubois.
J’ai alterné les livres « papier » et les lectures numériques, j’ai continué à fréquenté ma deuxième maison aka la bibliothèque municipale, et j’ai été très sage dans les achats de livres (et j’ai même rangé mes bibliothèques ! Plusieurs fois dans l’année !).


Je n’ai pas compté le nombre de livres lus cette année et je m’en fiche, l’important c’est de lire et d’y prendre plaisir.
Néanmoins, je vais tout de même prendre un petit temps de réflexion pour un simili podium de mes découvertes livresques de l’année et qui sait, vous donner envie d’en découvrir quelques unes.
J’ai lu beaucoup de romancières américaines, quelques petits coups de cœur pour Carson McCullers, Joyce Maynard, Eudora Welty, Kaye Gibbons, la découverte de Joyce Carol Oates.
Pour le vieux continent, découverte de Sylvie Germain, Pia Petersen, Mathias Enard.
Je crois que ma plus belle découverte littéraire cette année vient ex-aequo du Nord de l’Europe en la personne de Herjørg Wassmo et sa sublime trilogie « Le livre de Dina » et de Chine avec Xinran et son émouvant « Chinoises ».


J’ai aussi fait 2 magnifiques voyages : Rome en mai (1 semaine) et Vienne en juin (5 jours), enrichissants culturellement parlant mais aussi humainement, parce que je voyage en solo et que c’est aussi un moment pour se dépayser, rencontrer du monde, apprendre sur soi-même et surtout apprendre à sortir de sa bulle, à s’ouvrir aux autres et à des cultures différentes.
Rome et Vienne sont deux villes très différentes l’une de l’autre mais elles sont l’une comme l’autre très riche d’un point de vue historique et culturel et valent aussi bien l’une que l’autre le détour.
Quant à mes excursions de l’an prochain, j’ai d’ores et déjà des idées assez précises et j’ai même un projet pour 2016 (enfin, si j’arrive à rester aussi raisonnable en 2015 car le périple me tente énormément).
Voyager, découvrir, s’enrichir, c’est au programme de 2015 !




Je suis aussi allée à Versailles, visiter (enfin) le château après avoir fait les jardins il y a fort fort longtemps.
Et ça aussi ce fut magique, parce que j’ai visité ce monument emblématique de la France mais aussi parce que cela a été l’occasion de rencontrer Anne en chair et en os.
Double découverte et double belle rencontre.



Bref, j’ai rencontré du monde, j’ai échangé, j’ai évolué, je continue d’avancer et cette fois-ci encore, les Shingouz ont accepté très gentiment (et sans contrepartie) de se joindre à moi pour vous souhaiter (en tantinet en avance) une : 

mardi 30 décembre 2014

Top Ten Tuesday #81


Le Top Ten Tuesday (TTT) est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.

Ce rendez-vous a été créé initialement par The Broke and the Bookish et repris en français par Iani.

Les 10 résolutions littéraires et/ou buts à atteindre pour 2015

1) Continuer à faire baisser ma PAL, je vise 2 à 3 livres par mois;
2) Limiter mes achats de livres;
3) Ranger ma bibliothèque;
4) Faire du tri dans mes livres et éventuellement en revendre quelques uns;
5) Me décider à lire le dernier tome de "Harry Potter";
6) Relire du Stephen King;
7) Continuer à découvrir l'univers du manga;
8) Augmenter mes lectures sur liseuse;
9) Découvrir de nouveaux auteurs;
10) Continuer à diversifier mes lectures par pays du monde.

lundi 29 décembre 2014

La poursuite impitoyable d'Arthur Penn



Echappé de prison, Bobby retourne dans sa ville natale au sud des Etats-Unis pour régler quelques comptes. Certaines personnes à la conscience peu tranquille vont le traquer. (AlloCiné)


Sur le papier, l'histoire est simple : un homme vient de s'évader de prison et retourne dans sa ville natale pour trouver un moyen de s'en sortir, et selon la crainte de certains, peut-être pour y régler quelques comptes également.
Le pitch de départ tient donc en quelques lignes sur le papier, mais dans les faits, Arthur Penn a voulu montrer bien d'autres sujets dans son film, à commencer par le racisme et le sentiment de toute puissance et de toute impunité de certains Sudistes purs et durs.
Très vite, c'est une véritable chasse à l'homme qui commence et Bobby (Robert Redford) se trouve pris dans un engrenage auquel il n'avait même pas pensé.
Victime du système, il l'a été plusieurs fois et se prépare à l'être de nouveau.
Pendant ce temps, le shérif Calder (Marlon Brando) n'en peut de cette ville et de ses habitants et n'a que sa tendre femme (Angie Dickinson) à qui il peut faire part de ses sentiments.
Et il y a les amants coupables, le fils du richissime Val Rogers, magnat du pétrole et de la ville, et la belle épouse de Bobby, Anna (Jane Fonda).
Toute cette traque tient sur une journée et une nuit, et autant dire que les samedis soirs sont plutôt agités dans le Texas, car la traque de Bobby devient très vite l'attraction de la soirée dans cette ville où presque plus aucune femme ne couche avec son mari et vice-versa.
Il y a des personnes qui se savent influentes et qui agissent comme des cowboys, au détriment du shérif, et se savent en toute impunité si quelque chose est commis.
Alors quand l'ami Noir de Bobby se pointe à la recherche d'Anna, il leur paraît tout à fait normal de chercher à le coincer et à lui faire la peau dans une rue sombre, après lui avoir fait cracher la cachette de Bobby bien entendu.
Le shérif Calder traverse toute cette épopée complètement désabusé, il rêve d'une vie meilleure et plus calme, sans doute aussi ce que recherchait Bobby au final.
Ce film est tiré d'un roman de Horton Foote et je suis bien curieuse de lire l'oeuvre originale.
Le scénario est en tout cas bien construit et tient en haleine le spectateur, même si les jeux sont faits d'avance et les dés pipés.
Quant au casting du film, il est tout simplement grandiose avec un Marlon Brando excellent comme à son habitude, un jeune Robert Redford et une délicate Jane Fonda.


"La poursuite impitoyable" d'Arthur Penn fait partie de ces films au casting de rêve qui n'ont finalement pas si mal vieilli et qu'il est toujours plaisant de voir ou de revoir, d'autant plus que le cinéma d'aujourd'hui n'est plus vraiment dans la veine de ces films.
Un bon film de chasse à l'homme à l'ambiance très sudiste.

dimanche 28 décembre 2014

Quand le requin dort de Milena Agus


Sardes depuis le Paléolithique supérieur, les Sevilla-Mendoza ignorent la normalité. Un père entiché de voyages lointains, une mère perdue devant la vie, une tante plongée dans des amours sans lendemain, un frère sourd à tout sauf à son piano. Celle qui décrit l’étrange et attachante ambiance familiale, avec une impassible candeur, est une adolescente engluée dans une liaison inavouable… Une liaison qu’elle cache à sa famille, où pourtant on parle d’amour et de sexe sans inhibitions. On y parle aussi de Dieu, dont on n’arrive pas à décider s’il existe ou pas. Plutôt qu’à lui, autant s’en remettre à la superstition pour affronter les dangers de l’existence. Celle-ci se déroule comme si on était dans la gueule d’un requin. Un requin qui vous enserre entre ses dents et vous empêche de vivre. On essaye d’en sortir quand il dort… (Liana Levi)

La famille Sevilla-Mendoza est loin de respirer l'harmonie et le bonheur, chacun dans cette famille doit apprendre à vivre avec ses démons et chacun cherche son idéal : "Chez nous, chacun court après quelque chose : maman la beauté, papa l'Amérique du Sud, mon frère la perfection, ma tante un fiancé.".
Quant à la narratrice, elle s'englue dans une relation sado-masochiste avec un homme marié tout en finissant par prendre conscience de la réalité du monde qui l'entoure : "Mais l'amour, c'était forcément autre chose.".
C'est ce personnage qui est le plus intéressant de tout le roman de par son évolution.
Esclave soumise aux désirs d'un homme, elle finit pars'émanciper, tombe amoureuse d'un jeune homme, pleure après leur rupture, assiste en spectatrice aux déboires des membres de sa famille et finit par sortir quelque chose de toutes ces contemplations, une révélation sur le sens de la vie et particulièrement celui du bonheur : "Et je mets à penser que dans la vie il n'y a pas comme seule possibilité de se laisser engloutir par la merde, ou d'y engloutir les autres, ou de mourir.".
J'ai envie de dire heureusement que cette prise de conscience arrive, car sinon je ne lui voyais pas un avenir radieux.
Ce roman est surtout un récit d'interrogations et d'initiation à la vie à travers le regard que porte sur le monde qui l'entoure et cette Sardaigne encore sauvage une jeune fille.
La galerie de personnages développés est intéressante de par le vent de folie qui semble animer cette famille et sans cesse la ramener vers le malheur.
Dans cette famille, tout est noir ou blanc : la passion, le drame, les secrets, les désirs, les démons, la mort; toutes ces émotions y sont amplifiées et enchaînent les personnages à leurs tourments.
C'est alors qu'intervient la très belle métaphore de cette vie avec un requin et qui donne son titre à ce livre : "Dieu était comme ça, avec nous les humains : tranquille et serein, et infiniment lointain. La merde, il fallait s'en sortir tout seul. Alors que moi j'aurais voulu un mode d'emploi. Pour sortir du ventre du requin, il faut attendre qu'il dorme, avait dit papa. Mais comment fait-on pour savoir s'il dort ? Et comment fait-on pour savoir ce qui est vraiment de la merde ?".
Malgré ces bons côtés, ce roman souffre néanmoins d'un détachement un peu trop marqué envers certains personnages.
La raison en est simple : il s'agit du premier roman de Milena Agus, et si le style et la plume sont là, j'ai ressenti de très légères faiblesses au cours de ma lecture.
Le terme chrysalide convient très bien à ce roman.
Car je dois reconnaître qu'il se cache derrière ce récit, qui pourrait presque être catalogué de conte, une grande auteur à la plume magnifique et qui sait retranscrire si joliment toute la beauté et la complexité du Sud de l'Italie.

"Quand le requin dort" de Milena Agus est un beau premier roman posant la problématique éternelle de la quête du bonheur et de l'amour dans une Italie du Sud chaude, sensuelle et rude.
Une auteur à découvrir.

Livre lu dans le cadre du Plan Orsec 2014 pour PAL en danger / Chute de PAL



Livre lu dans le cadre du Challenge Il Viaggio

samedi 27 décembre 2014

Peau d'Âne de Jacques Demy



La reine moribonde a fait promettre au roi de n'épouser qu'une femme plus belle qu'elle. Dans tout le royaume, une seule personne peut se prévaloir d'une telle beauté, sa propre fille. Revêtue d'une peau d'âne, la princesse désespérée s'enfuit du château familial. (AlloCiné)

Et dire que jusqu'à présent je n'avais jamais vu ce film de Jacques Demy ... .
Ce film a refait parler de lui cette année car il a été restauré et est ressorti à cette occasion dans les salles, pour ma part j'ai profité de son passage à la télévision pour le regarder.
Le conte de Peau d'Âne est, à peu de chose près, mondialement connu, j'ai apprécié ici que le scénario s'inspire de l'histoire véritable, à savoir le père voulant épouser sa fille, ce qui met au passage sur la table la question de l'inceste.
Ce n'est donc pas une version édulcorée qui est ici proposée mais elle sait rester sobre et efficace.
Qui dit film de Jacques Demy dit bien entendu chansons, ce film a en effet des passages chantés pouvant presque le cataloguer comme comédie musicale.
Et pour accompagner ces chansons, il faut évidemment de la musique, celle-ci est signée et dirigée par Michel Legrand, elle contribue pour beaucoup à la beauté du film.
Si l'histoire est un conte connu, il n'en fallait pas moins toute la magie et le talent de Jacques Demy pour le porter à l'écran.
Ainsi, celui-ci s'est permis beaucoup de fantaisie dans sa réalisation : des servants et des animaux bleus pour la famille de Peau d'Âne; la même chose en rouge pour celle du prince.
Et c'est sans parler de ce final avec un hélicoptère qui au lieu de détonner de l'ensemble contribue à lui donner une dimension féerique, comme cela se doit pour un conte de fées.
La mise en scène est vraiment très réussie et il y a des scènes de toute beauté à la limite du surréaliste, telle que celle où Peau d'Âne arrive couverte de sa peau pour fuir son père dans un village endormi depuis de nombreuses années et qui ne va s'éveiller que le lendemain.
Quelques scènes romantiques ponctuent le tout, il y a en a pour presque tous les goûts.
Les costumes sont de toute beauté et les robes de Peau d'Âne ne manqueront pas d'émerveiller à toute âge, à noter que si la découpe des costumes est plutôt classique pour ce type de film les décors sont eux aussi pourvus de nombreuses fantaisies.
Pour finir, quelques mots sur les acteurs : Catherine Deneuve livre ici une Peau d'Âne toute en retenue et en pudeur dans un jeu délicat sous la houlette d'un réalisateur qu'elle a côtoyé à ce nombreuses reprises, Jean Marais y campe un Roi aussi exigeant que borné, Jacques Perrin est un jeune prince fougueux se mourant d'amour pour sa belle entraperçue dans une cabane dans un bois, tandis que Delphine Seyrig campe une marraine la fée avec plusieurs idées au bout de sa baguette.

"Peau d'Âne" de Jacques Demy est un très beau film-conte qui rend à merveille hommage à cette histoire de Charles Perrault, à voir et à revoir par les plus jeunes et les moins jeunes.



Film vu dans le cadre du Challenge La face cachée des Disney

Le petit homme de l'Opéra de Claude Izner


Dans le Paris trépidant de la fin du XIXe siècle, l'ombre de la mort rôde sous la flamboyante coupole de l'Opéra. Parmi les rats et les étoiles, un petit homme méprisé de tous, rongé par la colère, est tapi dans l'ombre. Lorsque le prétendant d'une diva meurt au cours d'un mariage champêtre, tous croient à un malheureux accident. Mais bientôt, les morts s'accumulent... Victor Legris et Joseph Pignot, le truculent duo de la librairie Elzévir mènent cette fois l'enquête dans le dédale des coulisses du Palais Garnier. Du Paris foutraque des forains aux ors de l'Opéra, la nouvelle affaire des limiers les plus gouailleurs de la Ville lumière les entraîne à toute vapeur dans une étrange danse macabre. (10/18)

Je préfère annoncer tout de suite la couleur, j'ai été loin d'être emballée par cette nouvelle enquête de Victor Legris, libraire dans le Paris de la fin du 19ème siècle, avec son étrange famille et ses amis.
En cette année 1897, tout commence par le meurtre mystérieux d'une pauvre femme étranglée et jetée au fond de son puits auquel l'une de ses voisines assiste cachée, puis on passe à un étrange petit homme plutôt antipathique travaillant à l'Opéra de Paris, un dénommé Melchior Chalumeau, n'aimant pas franchement son prochain : "Caquetez, volailles, vous geindrez ensuite, l'état matrimonial n'est guère émoustillant ! Foi de Melchior Chalumeau, quand le temps des mamours s'efface se pointe celui des escarmouches !", ensuite il y a une série d'empoisonnements par un mystérieux individu qui fait cadeau d'un cochon en pain d'épice au nom de sa victime à plusieurs personnalités de Paris : "Empoisonner son prochain ne requérait qu'une bonne recette, un minimum d'habilité et beaucoup de sang-froid.", sur ce Victor Legris fait son apparition, avec sa compagne enceinte de leur premier enfant et son ami Joseph Pignot dont la femme attend leur deuxième enfant.
Les pages se tournent les unes après les autres, l'histoire voltige d'un personnage à l'autre, d'un meurtre ou d'une tentative de meurtre à l'autre, tout ça se mêle et s'entremêle gentiment et se dénoue en jus de boudin, assez ironique quand on sait qu'il a été question de cochons en pain d'épice tout au long de l'histoire !
Enfin, si tant est qu'il soit possible de parler de dénouement, car si l'intrigue m'a laissée perplexe tout au long de ma lecture la fin m'a carrément laissée interrogative.
En fait le livre se termine mais le lecteur ne sait pas vraiment si la personne arrêtée est bien le coupable ou non.
Bravo, excellent ! A un détail près : c'était un roman policier que je lisais, alors une vraie fin avec un vrai coupable bien désigné me semblait on ne peut plus logique.
Je me suis ennuyée durant ma lecture, Victor Legris et son acolyte ont plutôt eu tendance à me taper sur les nerfs qu'à retenir mon attention, autant dire que cela ne correspondait pas au souvenir de ma première lecture de cette série qui était pour le coup plus réussie et aboutie.
Les personnages sont à l'image du temps : ils passent, et beaucoup ne laissent que peu voire pas de souvenirs.
Les auteurs (car derrière le pseudonyme de Claude Izner se cache deux sœurs) présentent l'énorme avantage de s'être perdues dans leur écriture et leur intrigue, accompagnant ainsi le lecteur dans ses errances.
Je me suis donc sentie moins seule et moins larguée au cours de ma lecture, car j'ai attendu vainement qu'une intrigue construite se mette en place, mais non, cette histoire est d'un embrouillé à y perdre son latin.
Le seul côté positif à ce roman, c'est son fond historique extrêmement bien documenté qui permet de faire revivre une époque bien précise de Paris dans ses moindres détails.
J'ai préféré les notes de fin retraçant les événements de l'année 1897 au reste du roman, le souci c'est qu'ici cette documentation historique ne permet malheureusement pas de relever l'ensemble.

"Le petit homme de l'Opéra" de Claude Izner est à l'image d'un vieux vin ayant tourné au vinaigre, on y goûte pour le recracher aussitôt tant il n'y ni arôme ni saveur.
Un très mauvais cru de cette série dont je préfère oublier la lecture et passer à autre chose.

Livre lu dans le cadre du Club des Lectrices

vendredi 26 décembre 2014

Moderne Olympia de Catherine Meurisse


Olympia s'ennuie au musée d'Orsay. Bien sûr, elle n’est pas une parfaite inconnue, elle a déjà posé pour Manet, connaît Toulouse Lautrec, et a de nombreux amis sortis de tableaux impressionnistes. Elle a même fait cascadeur pour un tableau de Courbet, L’Origine du monde. Mais ce qui l’intéresse par-dessus tout, c’est la comédie, le cinéma. Elle rêve d’un grand rôle, mais on ne lui propose que des rôles de figurantes. Il faut dire que pour réussir au cinéma, il faut coucher. Et Olympia n’est pas prête à cela. C’est une fille romantique, qui rêve du grand amour. (Futuropolis)

Olympia, la langoureuse et voluptueuse femme du tableau d'Edouard Manet, est une indécrottable romantique qui attend désespérément le grand amour en se prenant pour Juliette : "J'adorerais être Juliette. Je pense que j'ai des qualités pour jouer les grandes amoureuses.", ainsi que le grand rôle de sa vie dans ce musée d'Orsay qui prend vie sous la plume de Catherine Meurisse : "Jouer, c'est toute ma vie, vous comprenez ? J'ai le feu sacré !".
Car ici, les peintures ne sont point de morts objets d'art accrochés aux murs et admirés par des milliers de visiteurs, ils vivent, les personnages de plusieurs tableaux se télescopent les uns avec les autres, ils jouent des rôles, et se livrent même à des guerres de clan à la West Side Story à l'intérieur du musée.
Pour en revenir à cette pauvre Olympia, elle se désespère avec son joli nœud noué autour du cou, d'autant que tout le monde le lui dit, pour réussir il faut coucher; et à cela il faut ajouter la méchanceté de sa rivale, la belle Vénus avec ses trois cupidons et son caractère bien trempé : "Argenteuil, Argenteuil ! Est-ce que j'ai une gueule à aller tourner à Argenteuil ?".

Vous l'avez compris, ici il n'est point besoin d'avoir une grande connaissance en peinture pour apprécier cette bande dessinée, son but est même plutôt pédagogique puisque l'histoire permet au lecteur soit de redécouvrir les œuvres principales du musée d'Orsay, soit de les découvrir.
Cette bande dessinée pourrait presque être sous-titrée "la peinture pour les nuls" mais j'ai tout de même trouvé au cours de ma lecture que toutes les œuvres n'étant pas identifiables au premier coup d’œil et pourtant ma visite à Orsay remonte à un an.
Il y a de bonnes idées dans cette bande dessinée, il y a de l'humour (cruel destin que celui des trois cupidons) et une héroïne assez attachante, une nouvelle façon d'appréhender l'art, mais je n'ai pourtant pas été complètement emballée par le concept.
C'est loufoque à souhait mais ça manque finalement un peu de profondeur, dommage car cela aurait pu être beaucoup plus ludique que ça ne l'est.
J'ai trouvé Catherine Meurisse beaucoup plus mordante et grinçante dans "Le pont des arts", je m'attendais au moins au même niveau avec cette bande dessinée, petite déception au final donc.
De plus, si le trait de dessin de Catherine Meurisse a toujours été plutôt simple et sans trop de relief, je le trouve plus relâché ici que dans "Le pont des arts", là aussi il faut bien dire que je m'attendais à quelque chose d'un peu plus fourni et fouillé et moins épuré que certains dessins ne peuvent l'être dans cette histoire.

"Moderne Olympia" de Catherine Meurisse n'a pas comblé toutes mes attentes mais reste une lecture divertissante que je recommande à toutes les personnes qui ont envie de découvrir l'art exposé au musée d'Orsay sous forme ludique et qui sait, avoir envie par la suite d'y faire une visite.


"Olympia" d'Edouard Manet


"Naissance de Vénus" d'Alexandre Cabanel

Silex and the City Tome 2 Réduction du Temps de Trouvaille de Jul


Nous sommes cette fois-ci encore en 40 000 avant J.C… Toute la planète semble obéir aux lois de la sélection naturelle. Toute ? Non : une vallée résiste encore et toujours à l’Évolution ! Pour cette deuxième saison de Silex and the City, nous retrouvons les Dotcom, famille moyenne de l’Age de pierre. Le père, après ses déboires politiques, décide de quitter l’Education Nationale pour travailler dans le privé ! « Désirs d’Avenir » est une agence de com’ chargée de promouvoir des concepts innovants tels que l’inhumation ou le monothéisme. Il va découvrir que la vraie sauvagerie, c’est la vie de bureau… (Dargaud)

"Une équipe c'est avant tout un mental ! A leur époque, s'ils avaient eu des supporters derrière eux les dinosaures n'auraient jamais disparu !".
La disparition des dinosaures, l'évolution de l'humanité, un respect de l'environnement et un mode de vie plus éthique, autant de préoccupations au cœur de la famille Dotcom composée, faut-il le rappeler, du père Blog, de la mère Spam, de la fille Web et du fils Url, ainsi que du grand-père Julius.
Comme pour le premier opus de cette série, Jul s'est inspiré de la vie quotidienne moderne pour transposer des problèmes de société à l'époque du néolithique.
Ainsi, Url est un fervent défenseur de la nature, du mieux consommer et du mieux vivre : "Être humain, c'est aussi apprendre à vivre en harmonie avec les autres êtres vivants. C'est une question d'éthique, un "savoir-vivre ensemble"!", au grand désespoir de sa sœur qui prône plus la modernité et sort avec le séduisant Rahan de la Pétaudière, le fils du créateur d'EDF (Energie Du Feu), une famille évoluée qui correspond assez à l'idéal de la jeune fille : "Mais faudra quand même un jour que tu m'expliques comment - alors que notre espèce vient à peine d'apparaître sur terre ta famille arrive à être aussi "fin de race"!".
Url est le personnage le plus mis en valeur dans ce deuxième tome, avec des préoccupations toujours aussi écologistes et revendicatrices : "Moi ça me rend dingue qu'en -40 000, on continue à utiliser des outils fabriqués chez l'homme de Pékin !", mais le père Blog est aussi à l'honneur avec un changement professionnel radical tandis que la mère Spam fait une petite dépression glaciaire.
J'ai autant aimé ce deuxième volet que le premier, les personnages sont toujours aussi savoureux, les dialogues toujours aussi drôles et même si les jeux de mots peuvent être jugés comme faciles ils n'en demeurent pas moins qu'ils font systématiquement mouche et font a minima sourire.
Il y a beaucoup d'idées derrière cette trame narrative somme toute assez simple et j'aime beaucoup les traces d'humour sous-jacentes, mention spéciale à Ali, l'épicier bio, qui m'a beaucoup fait sourire.
Outre l'histoire qui mêle préhistoire et modernité, un cocktail réussi, j'aime également aussi le trait de crayon de Jul qui sait donner vie à ses personnages ainsi qu'à cette époque fort lointaine. même si je dois reconnaître qu'il n'équivaut pas en qualité à celui d'autres dessinateurs de bande dessinée.

Toujours aussi drôle et satyrique, "Réduction du Temps de Trouvaille" de Jul fait mouche systématiquement et prête énormément à sourire, même si dans le fond ce sont bel et bien tous nos travers et nos tics que l'auteur met en lumière.
Comme quoi avec une petite touche d'humour bien des choses et des messages peuvent passer !

jeudi 25 décembre 2014

Astérix Le domaine des dieux de Louis Clichy et Alexandre Astier



Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ ; toute la Gaule est occupée par les Romains… Toute ? Non ! Car un village peuplé d'irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l'envahisseur. Exaspéré par la situation, Jules César décide de changer de tactique : puisque ses armées sont incapables de s’imposer par la force, c’est la civilisation romaine elle-même qui saura séduire ces barbares Gaulois. Il fait donc construire à côté du village un domaine résidentiel luxueux destiné à des propriétaires romains. : « Le Domaine des Dieux ». Nos amis gaulois résisteront ils à l’appât du gain et au confort romain ? Leur village deviendra-t-il une simple attraction touristique ? Astérix et Obélix vont tout faire pour contrecarrer les plans de César. (AlloCiné)


A peu de choses près, je ressemblais beaucoup au sanglier ci-dessus lorsque je suis ressortie de la salle de cinéma.
Et autant dire que ce n'était pas un cri d'extase mais bien plutôt de peur face à ce que je venais de voir.
Mais reprenons d'abord là où tout a commencé, c'est-à-dire en 50 avant Jésus Christ où toute la Gaule est occupée par les Romains, sauf un village d'irréductibles gaulois, et en décembre 2014 où une nouvelle version animée d'Astérix voit le jour sur grand écran en 3D, enfin plus précisément à cet après-midi du 24 décembre où je suis allée m'enfermer dans une salle obscure pour voir cette adaptation d'une des aventures d'Astérix qui fait partie de mes préférées.


Dès le début ça commençait plutôt mal : la scène d'ouverture ne correspondait pas tout à fait à celle de la bande dessinée.
Il faut dire qu'en plus j'avais été prévoyante et j'avais relu la veille au soir la bande dessinée en question.
Bon, j'espère que ce n'est qu'une simple digression, pourtant je regrette que le fait que Jules César parle de lui à la troisième personne du singulier n'ait pas été conservée.
Malheureusement, la suite a très vite confirmé mes pires angoisses, à savoir que le scénario original avait été beaucoup adapté et arrangé.
Je déplore que les passages les plus drôles de la bande dessinée aient été soit arrangés soit tout simplement supprimés.
Le couple de Romains heureux gagnants du concours est doté d'un enfant (forcément, ce dessin animé s'adresse en priorité aux jeunes enfants donc il faut leur donner un point d'ancrage, quelqu'un à qui ils peuvent s'identifier), ce n'est pas Assurancetourix le barde qui va habiter le Domaine des Dieux mais le village tout entier, pris par l'engouement de la modernité et du confort, les légionnaires romains ne se mettent plus en grève pour négocier de meilleures conditions de vie et ne finissent pas par habiter l'immeuble une fois que tous les Romains ont de nouveau fui vers Rome; bref, il ne reste plus grand chose de l'histoire originale qui fait tout son charme à mes yeux.
Exit les dialogues savoureux, les moments drôles, le plan machiavélique d'Astérix pour faire fuir les Romains, c'est une gentille historiette faite pour amuser les jeunes enfants qui n'ont pas encore lu la bande dessinée, et les adultes alors, ceux qui aiment Astérix depuis longtemps, ils sentent le sanglier rance (ou le fromage corse) ?
J'ai l'impression d'avoir été dupée sur toute la ligne, je ne suis franchement pas contente, d'autant plus que j'avais fondé de grands espoirs dans les dialogues d'Alexandre Astier qui au final se révèlent d'une banalité affligeante : manque d'originalité, recours à des jeux de mots ou des situations actuelles trop faciles, ça manque cruellement de subtilité et de férocité !
Alexandre Astier m'avait habitué à beaucoup mieux, c'est une déception que son passage dans la saga des Astérix.
Quant à la 3D elle est à peu de choses près inutile et n'apporte rien aux images ou à la mise en scène, autant aller le voir en 2D et je ne comprends même pas pourquoi les réalisateurs ont tenu à utiliser cette technologie si mal exploitée dans ce dessin animé.
Les doublages ne sont pas mal du tout, c'est bien le seul aspect positif que je retiendrai de ce dessin animé.


Je crains fort que "Le domaine des dieux" ne soit pas fait pour les amateurs de la bande dessinée éponyme dont il est tiré faute de quoi ils risqueraient d'être comme moi : déçus par cette adaptation.
Je m'attendais clairement à beaucoup mieux mais Alexandre Astier est resté ici bien trop gentil et doux dans son adaptation.
Le public visé est jeune et bien parfait, j'en prends bonne note et je ne suis pas prête de remettre les pieds au cinéma pour voir une prochaine adaptation d'Astérix.
A la place, je m'en vais me rechercher les bandes dessinées pour les relire et les savourer à leur juste valeur sous leur meilleure forme !





Le Hobbit - La bataille des cinq armées de Peter Jackson



Atteignant enfin la Montagne Solitaire, Thorin et les Nains, aidés par Bilbon le Hobbit, ont réussi à récupérer leur royaume et leur trésor. Mais ils ont également réveillé le dragon Smaug qui déchaîne désormais sa colère sur les habitants de Lac-ville. A présent, les Nains, les Elfes, les Humains mais aussi les Wrags et les Orques menés par le Nécromancien, convoitent les richesses de la Montagne Solitaire. La bataille des cinq armées est imminente et Bilbon est le seul à pouvoir unir ses amis contre les puissances obscures de Sauron. (AlloCiné)


Souvenez-vous, nous avions laissé il y a un an les habitants de Lac-ville en grand danger, ils devaient faire face à la fureur de Smaug, le terrible dragon (qui ne ressemble plus tant que ça à la dragonne de Shrek) qui non seulement venait d'être réveillé par les nains et Bilbo alors qu'il pionçait tranquillement depuis de nombreuses années sur son trésor mais qui venait en prime d'être chassé de son repère.
Résultat, Smaug a les écailles et la gorge qui le démangent quelque peu, et quand Smaug pas content lui cracher du feu.
Et lui détruire Lac-ville.


Pendant ce temps-là dans la montagne, certains nains sont en train de reprendre possession de leur ancienne demeure et du trésor, avec à leur tête un Thorin devenu fou par l'or et obsédé par une fameuse pierre qui lui donnerait toute puissance et toute légitimité en tant que roi.
Et puis plus loin, Gandalf est prisonnier des forces du mal, enfermé dans une cage, privé de tout pouvoir ou presque, tandis qu'à son secours surgit la Dame de Lorien qui limite fait peur dans ce film.
Pendant une bonne partie le film est ainsi divisé entre les différents groupes des personnages, à tel point que Bilbo, pourtant le personnage central de l'histoire, pourrait presque passer au second plan.
Il faut dire que volontairement le rôle de certains personnages a été gonflé pour leur donner un peu plus d'importance.


Il y a beaucoup à dire sur cet ultime volet du "Hobbit", j'ai même du mal à déterminer par où je vais commencer.
Pour une raison d'ordre technique afin de tenir durant trois films, Peter Jackson a choisi de couper le réveil de Smaug entre le deuxième et le troisième volet.
Si le film débute par cela, il faut bien dire que la situation de Smaug finit par être réglée assez vite, était-il donc justifié que l'accroche du film soit celle-ci ?
J'émets quelques réserves mais je peux comprendre le choix.
Il ne restait plus beaucoup du livre "Le Hobbit" à adapter, aussi Peter Jackson a-t-il fait le choix de grossir un peu plus la partie "inventée" et de créer des scènes de bataille longues à souhait.
Les ajouts faits au scénario original ne m'ont jamais dérangée et il en va de même pour ce volet.
Le scénario est assez consistant et contient de nombreux rebondissements, je n'ai rien à redire de ce côté-là.
La mise en scène est impeccable, les scènes de bataille sont minutieuses à souhait et de toute beauté, j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre les ultimes aventures de Bilbo et ses amis, d'autant qu'il n'y a aucun temps mort dans le film et que tous les personnages sont mis à l'honneur à un moment ou à un autre.
Le moment fort du film est bien entendu la bataille des cinq armées et Peter Jackson régale les spectateurs avec les détails et les précisions dans sa mise en scène, se positionnant comme un chef d'orchestre talentueux qui sait où il veut aller et qui a su se doter des moyens de ses ambitions.
Mais il n'y a pas que des scènes de batailles dans le film, certains personnages sont aussi mis en avant et plus fouillés d'un point de vue psychologique, à l'image d'un Thorin dont le basculement dans la folie ressort bien à l'écran; ou encore une Tauriel, personnage créé pour les films, qui découvre la puissance des sentiments que l'on peut éprouver.
A ce sujet, et je me demande bien comment j'ai pu penser cela, mon coeur de midinette espérait une légère digression de la part de Peter Jackson par rapport à l'histoire originale, raté !
La mise en scène est vraiment très belle, les paysages de la Nouvelle-Zélande offrent un décor de rêve pour illustrer la Terre du Milieu, j'ai été emballée tant par le fond que par la forme.
Je ne m'attarderai pas trop sur la musique de Howard Shore car je n'y ai malheureusement pas vraiment prêté l'oreille, il faut dire qu'il a préféré rester dans les tons de celle du "Seigneur des anneaux" plutôt que de trancher sur autre chose, c'est dommage à mon sens.
J'ai donc trouvé cette saga du "Hobbit" aussi puissante que celle du "Seigneur des anneaux" pourtant, pour une raison que je ne m'explique pas, j'ai l'impression que l'engouement est moindre : moins d'attention médiatique sur les acteurs principaux alors que Martin Freeman est excellent dans son rôle de Bilbo, les lumières se portent sur Orlando Bloom qui revient en Legolas alors que c'est sans doute le personnage et le jeu d'acteur qui m'ont le moins convaincue; moins de reconnaissance de la part de la profession : a priori pas de nomination pour les Oscars, les prouesses technologiques ne sont pas autant soulignées qu'auparavant; bref, j'ai du mal à m'expliquer tout cela car je reste convaincue que c'est sans doute ce qui s'est fait de mieux ces dernières années en matière de films de héroic fantasy à grand spectacle.


Il n'y avait qu'un fin connaisseur et admirateur de l'oeuvre de J.R.R Tolkien tel que Peter Jackson (avec son toute son équipe) qui pouvait porter à l'écran les sagas du "Seigneur des anneaux" et du "Hobbit".
De mon point de vue, "La bataille des cinq armées" tient toutes ses promesses et clôt de façon magistrale cette saga.
Un grand moment de cinéma où les effets spéciaux ne font pas tout et où l'histoire ainsi que les personnages ont aussi leur place.
A voir et à revoir, sans nul doute.








mercredi 24 décembre 2014

Little Tulip de Jérôme Charyn et François Boucq


Emprisonné en même temps que ses parents, c'est à l'âge de sept ans que Pavel découvre l'enfer du goulag. Séparé des siens, il doit apprendre à survivre seul. Quelques années plus tard, il connaît bien les règles qui régissent son univers : la violence permanente, l'incurie des gardiens, la toute-puissance des chefs de gangs. Il sait que s'endurcir ne suffit pas. Grâce à ses talents de tatoueur, il obtient la protection de Kiril-la-Baleine et s'intègre dans l'univers cruel des caïds. Mais dessiner pour le diable a toujours un prix... (Le Lombard)

Pavel a sept ans lorsqu'il est arrêté et emprisonné en même temps que ses parents au goulag.
Sans nouvelles d'eux, il doit apprendre à survivre, seul, et se faire une place dans la hiérarchie très établie des différents clans du goulag.
"Le dessin est un art qui consiste à essayer de donner forme à l'invisible.", et c'est grâce au dessin que Pavel va se faire un nom, une réputation, en tant que tatoueur, ce qui lui permettra peut-être d'apprendre ce qui est arrivé à ses parents.

Le destin de Pavel est d'une cruauté et d'une dureté sans nom, encore gamin il se trouve plongé dans un enfer d'adultes où la survie est une priorité de chaque instant.
Jérôme Charyn et François Boucq proposent ici de suivre le destin hors du commun de cet homme : dans le présent à New York où il tient une boutique de tatouage et où un mystérieux Père Noël viole et tue des jeunes femmes dans des ruelles la nuit; dans le passé où le lecteur suit l'évolution de cet enfant en jeune homme dans un monde de terreur et de violence.
"Mon maître disait que les hommes étaient des songes qui vivent dans un songe ignorant qui les rêve. Nous sommes l'étoffe d'un rêve. La grâce du dessin nous donne le pouvoir de le modifier, disait-il encore. L'art avait libéré son esprit. Il pouvait vivre dans cette prison. Son esprit, lui, était libre.", ce n'est donc pas que grâce au dessin que Pavel va s'en sortir, mais aussi par les rencontres qu'il va faire, celui qu'il appelle son maître et qui va lui apprendre l'art sacré du tatouage et d'une certaine manière Kiril-la-Baleine, ce chef de gang qui va le prendre sous son aile et lui offrir une forme de protection.
Les auteurs ont su recréer de façon glaçante l'univers du goulag et ont porté un grand soin à l'élaboration des personnages et à leurs relations les uns avec les autres.
Pavel passera par plus d'une forme d'initiation : "Prouve-moi ton amour du dessin ! Sois à la hauteur de ton ambition. Si tu veux que le dessin se donne à toi, tu dois te donner à lui sans retenue, comme un forcené !", ces épreuves feront de lui l'homme qu'il est aujourd'hui et qui garde secret son passé ainsi que les tatouages qui ornent son corps et racontent son histoire, ses racines, son passé : "C'est toute ta vie qui est gravée dans ta chair, et ce loup qui hurle, c'est toi.".
Oui, Pavel est un loup qui hurle et c'est bien ainsi que les auteurs ont créé son histoire et lui ont donné vie par le dessin.
Le scénario de Jérôme Charyn m'a littéralement transportée à tel point que j'ai lu cette bande dessinée d'une traite.
La violence qu'elle contient ne m'a jamais mise mal à l'aise comme avait pu le faire le fond de l'histoire de "La femme du magicien", l'alternance entre le passé et le présent est bien dosée et j'ai particulièrement apprécié cette intrigue qui est riche et bien développée.
Quant aux dessins de François Boucq, si le trait de crayon n'est pas de celui qui m'attire au premier regard je reconnais qu'il a tout de même du style et du charme et qu'il cadre très bien avec les personnages et le fond historique.
Le graphisme est d'un réalisme à faire froid dans le dos, mais j'ai l'impression que le fait de choquer avec l'histoire et/ou les dessins fait partie de la marque de fabrique de ces deux auteurs.

"Little Tulip" de Jérôme Charyn et François Boucq n'est sans doute pas une bande dessinée à mettre entre toutes les mains, ou alors dans celles d'un public averti, mais quel festival de virtuosité et quel régal de lecture !
Décidément, lorsque ce duo est réuni, il fait des étincelles et des merveilles !

Un grand merci à Babelio et aux Editions Le Lombard pour l'envoi de cette bande dessinée.

Livre lu dans le cadre du Club des Chroniqueurs Signé

Ces instants-là de Herbjørg Wassmo


Elle grandit dans le nord de la Norvège, entre une mère insaisissable mais présente, une petite sœur qu’elle protège, un père qu’elle méprise avant de le haïr. Elle n’est pas coupable du mal qu’il lui fait. Puis elle aime le rock, la danse, les mains de l’apprenti électricien. Elle surnage face à la honte, part à la ville étudier. Son père est loin, c’est bien, mais son jeune fils aussi est loin. Elle lit, et brave son silence dans l’écriture. Elle se marie, publie, devient écrivain. Se bat pour sa liberté et son droit à vivre comme elle le souhaite. Avec pudeur et sans fard, Herbjørg Wassmo raconte ce qui fait une vie, en la présence majestueuse du Grand Nord. (Gaïa Editions)

Elle, c'est la narratrice, sans nom, sans visage mais pas sans personnalité.
Elle se raconte : sa famille, sa mère insaisissable, son père qu'elle hait et qu'elle voudrait oublier : "Son père est une ombre qu'elle essaie toujours de gommer, mais ça ne marche pas.", son fils, né d'une rencontre éphémère avec un électricien.
"Probablement suis-je ainsi faite que je glisse le bonheur dans ma poche quand je mets la main dessus, mais oublie de le ressortir pour le regarder.", ainsi est-elle faite et va sa vie : la honte, les études à la ville loin de son fils, qui lui manque, la rencontre avec cet homme, qu'elle épouse, leur vie commune avec le fils et la fille qui bientôt naîtra, leur vie quotidienne d'instituteurs, et puis sa passion de la lecture, l'écriture, et enfin le succès avec la publication d'un premier roman qui s'attire les critiques les plus élogieuses, puis un deuxième, un troisième, une nouvelle vie qui se reconstruit autour de l'écriture.
Elle est dure avec elle-même, sans doute trop, s'obstine à ne pas voir ce qui ne va pas chez les autres, à commencer par son mari, mais même si au fond elle le sait et le devine, elle continue d'agir comme si de rien n'était, parce que c'est ainsi qu'elle a été élevée, dans ce Grand Nord si majestueux mais si rude.
Mais elle est aussi lucide avec elle-même et sait que les mots ne pourront pas tout faire, jamais : "Elle sait bien ce qu'il y a de pire. Ce ne sont pas les mots qu'elle écrit ni ceux qu'elle n'arrive pas à apprendre par cœur dans un manuel. Le pire, ce sont les mots qui ne pourront jamais être dits, et donc jamais écrits. C'est la destruction même. Ce qui jamais ne passe.".

J'ai découvert Herbjørg Wassmo avec le splendide "Livre de Dina", voici que je la retrouve ici sous une autre facette, plus personnelle que celle sous laquelle j'ai pu la découvrir, mais le style est là, inchangé, toujours aussi magnifique et percutant.
Mon cœur a longtemps balancé, et balance toujours, pour savoir la nature exacte de ce livre : à quel point est-il autobiographique ? Et romancé ?
Sans doute autant l'un que l'autre mais le fond y est, la beauté aussi.
Je me suis laissée emportée par le style inimitable de l'auteur, l'art de l'ellipse qu'elle manie fort habilement et toujours à propos, son urgence d'écrire ce qu'elle a à dire, ce qu'elle ne sait pas et qu'elle cherche désespérément : "En écrivant, elle cherche à explorer ce qu'elle ne comprend pas dans la vie; dans la vie, elle se laisse décontenancer et oublie toute référence à la réalité.".
Elle mène dans ce roman une réflexion intéressante sur le processus créatif, sur ce qui pousse un auteur à écrire, les raisons pour lesquelles il le fait et les personnages qui viennent le hanter et deviennent comme une deuxième famille pour lui.
Car ici, Herbjørg Wassmo est habitée littéralement par ses personnages, ils finissent par la guider dans ses choix de vie et j'ai assez aimé ce côté fantasmagorique qui donne une autre dimension un peu surréaliste à l'histoire, à l'image des paysages et de la rude nature de la Norvège qu'elle décrit.
J'ai également été frappée par le peu de concessions qu'elle se fait vis-à-vis d'elle-même, ou de son double romancé, elle ne s'épargne pas à tel point que j'en ai ressenti de la douleur pour elle : "Sa vie a toujours été fiasco et douleur. N'est-elle pas ainsi construite ? N'est-elle pas quelqu'un qui démolit toutes les chances qui pourraient se présenter en pensant et en agissant de façon destructive ?".
J'ai eu la sensation tout au long de ma lecture que ce roman était une mise à nu de Herbjørg Wassmo, mais loin d'être impudique il offre au contraire la vision d'une femme qui a vécu, qui s'est forgée de ses propres mains son destin et qui vit aujourd'hui libérée de toute chaîne, de toute entrave, qui n'a eu de cesse de se battre pour sa liberté et pour vivre comme elle l'entendait, une belle ode à la liberté en somme.

"Ces instants-là" de Herbjørg Wassmo fait partie de ces romans difficilement qualifiables d'un point de vue littéraire mais qui habitent autant l'auteur qui l'a rédigé que le lecteur, un instant de lecture rare qui remue au plus profond de l'âme.

Livre lu dans le cadre des Matchs de la Rentrée Littéraire de Price Minister

mardi 23 décembre 2014

Top Ten Tuesday #80


Le Top Ten Tuesday (TTT) est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.

Ce rendez-vous a été créé initialement par The Broke and the Bookish et repris en français par Iani.

Les 10 endroits qui vous font penser à Noël et/ou Les 10 endroits où vous aimeriez passer Noël (endroits croisés dans des livres)

1) Le Terrier dans "Harry Potter";
2) Quasiment n'importe où dans l'univers de "Valérian et Laureline", et si possible avec les Shingouz;
3) A bord d'une frégate (et si possible avec L'épervier);
4) En Terre du Milieu du "Seigneur des anneaux" (et si possible avec Aragorn, hum, le TTT demandait de lister des lieux et pas des personnages avec qui on aimerait passer Noël ...);
5) Londres sous la neige pour l'univers de Charles Dickens;
6) Londres une nouvelle fois, pour le traditionnel repas de famille avec les cadeaux (i.e. le pull tricoté main avec la tête de cerf dessus) dans "Bridget Jones";
7) A SOS Détresse amitié de la pièce de théâtre "Le père Noël est une ordure";
8) New York pour l'ambiance particulière qui s'en dégage, notamment dans "Gossip Girl";
9) Au Québec pour l'ambiance neige et froid avec un Noël bien au chaud au coin de la cheminée;
10) Et Paris bien entendu !

samedi 20 décembre 2014

Timbuktu d'Abderrahmane Sissako



Non loin de Tombouctou tombée sous le joug des extrémistes religieux, Kidane mène une vie simple et paisible dans les dunes, entouré de sa femme Satima, sa fille Toya et de Issan, son petit berger âgé de 12 ans. En ville, les habitants subissent, impuissants, le régime de terreur des djihadistes qui ont pris en otage leur foi. Fini la musique et les rires, les cigarettes et même le football… Les femmes sont devenues des ombres qui tentent de résister avec dignité. Des tribunaux improvisés rendent chaque jour leurs sentences absurdes et tragiques. Kidane et les siens semblent un temps épargnés par le chaos de Tombouctou. Mais leur destin bascule le jour où Kidane tue accidentellement Amadou le pêcheur qui s'en est pris à GPS, sa vache préférée. Il doit alors faire face aux nouvelles lois de ces occupants venus d’ailleurs… (AlloCiné)


Pourquoi ce film fait-il autant parler de lui ?
Tout simplement parce que depuis sa projection au Festival de Cannes, dont il est reparti bredouille (et on se demande bien pourquoi), ce film a marqué l'opinion et les esprits.
Ce n'est certainement pas l'histoire du siècle, mais la beauté de ce film est ailleurs : dans le fond, dans les images, dans le jeu des acteurs sublime au point que l'on en oublie que ce sont des acteurs et non des personnages réels.
Je suis allée voir ce film sans idée préconçue, en sachant juste qu'il traitait de la dérive islamiste dans le nord du Mali, de la ville de Tombouctou prise par les extrémistes religieux et des conséquences sur la vie quotidienne des habitants obligés de se plier aux règles des extrémistes religieux.
Au début du film, je me suis posée la question de savoir quelle histoire allait se mettre en place et comment les différents personnages que je voyais à l'écran allaient interagir.
J'ai fait confiance au réalisateur, et j'ai bien fait.


Au-delà de l'histoire qui met un certain temps à se mettre en place, la mise en scène du film est irréprochable et c'est à mon avis sa plus grande qualité.
La scène d'ouverture est magnifique, avec l'arrivée des extrémistes religieux qui tirent sur des statues afin de leur retirer toute trace de visage.
Le ton est donné et sans aucune parole le spectateur est plongé dans un Mali en train de plier et de rompre face à la prise de pouvoir des djihadistes, des hommes en mobylette parcourent la ville : la musique est interdite, le football est interdit, le port des chaussettes est obligatoire, les femmes doivent porter des chaussettes et des gants; ensuite vient la répression, avec ce dialogue a la limite du surréalisme entre la poissonnière qui refuse de mettre des gants et un djihadiste.
Mais le surréalisme ne s'arrête pas là, et la discussion entre le sage imam de la mosquée de Tombouctou et un groupe de djihadistes voulant entrer avec chaussures et armes dans la mosquée montre bien le décalage qui existe entre la religion Musulmane et celle dont se revendiquent les djihadistes, si tant est que l'on puisse appeler cela une religion tant cela relève d'une idéologie totalitaire.
Rien n'est épargné au spectateur et il y a des scènes très violentes, autant vous dire que la séquence des coups de fouet à une femme qui a eu le tort de chanter est déjà à la limite du soutenable, celle de la dilapidation par jet de pierres d'un homme et d'une femme enterrés jusqu'au cou dans le sable dépasse la limite.
Le réalisateur a le courage de ses opinions et c'est tout à son honneur, avec ce film il démontre toute l'horreur, la violence et l'oppression faites par les djihadistes dans les territoires qu'ils occupent.
Cela finit même par toucher Kidane, un touareg vivant en dehors de la ville avec sa femme et sa fille, qui se trouve entraîné par un concours de circonstances dans une spirale infernale.
Décidément, il ne fait plus bon vivre où que ce soit et si la pensée première est que la vie finit par se taire face à tant d'oppressions c'est bel et bien le contraire que ce film démontre car cela pousse plutôt les gens à résister.
J'ai été frappée par la mise en scène absolument remarquable ainsi que par des images de toute beauté.
J'ai trouvé que la scène du meurtre accidentel d'Amadou le pêcheur par Kidane était d'une esthétique sublime avec une vue aérienne sur le fleuve et le soleil en train de se coucher tandis que Kidane repart de son côté de la rive et qu'Amadou lutte dans l'eau pour survivre.
Et si j'ai beaucoup aimé la scène d'ouverture, je dois dire que celle finale est également très belle.


Pourquoi faut-il aller voir "Timbuktu" d'Abderahmane Sissako ?
Tout simplement parce que ce film a le mérite de montrer de la façon la plus réaliste qui soit ce que jamais aucun reportage du journal télévisé n'arrivera à égaler, parce que l'histoire est la chronique d'une vie ordinaire ayant basculé dans l'inimaginable, parce que la mise en scène est soignée et irréprochable et parce qu'il n'est tout simplement pas pensable de passer à côté d'un film aussi dramatique et touchant.







mardi 16 décembre 2014

Top Ten Tuesday #79


Le Top Ten Tuesday (TTT) est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.

Ce rendez-vous a été créé initialement par The Broke and the Bookish et repris en français par Iani.

Les 10 livres à lire pour se mettre dans l'ambiance de Noël

1) "Un chant de Noël" de Charles Dickens;
2) "Lettres du Père Noël" de J.R.R Tolkien;
3) "Le Noël d'Hercule Poirot" d'Agatha Christie;
4) "La disparue de Noël" d'Anne Perry
5) "Noël sur Ganymède" d'Isaac Asimov
6) "L'orange de Noël" de Michel Peyramaure
7) "Scrooge : Un chant de Noël" de Rodolphe Jacquette
8) "Le père Noël est une ordure" de Josiane Balasko
9) "Joyeux Noël Snoopy !" de Charles M. Schulz
10) "Un Noël" de Truman Capote