jeudi 17 juillet 2014

Quo Vadis de Henryk Sienkiewicz


Rome, 64 ap. J.-C. 
Vicinius est amoureux ! La belle Lygie a conquis son cœur. Mais celle-ci est chrétienne ! Comme tous les adeptes de sa religion, elle doit vivre dans les Catacombes... et subir les persécutions de l'Empereur Néron ! Lygie doit mourir ! Pour la sauver, le jeune patricien osera-t-il affronter la colère des Romains ? (Le Livre de Poche)

Alors que Pierre fuyait Rome et les persécutions des Chrétiens, le Christ lui apparut sur la Via Appia se dirigeant vers Rome.
Pierre lui demandât alors : "Quo Vadis, Domine ?" (Où vas-tu seigneur ?), à quoi le Christ lui répondit qu'il allait à Rome s'y faire crucifier une deuxième fois.
Pierre comprit alors qu'il ne devait pas fuir et retourna à Rome, où il fut crucifié.

L'apocryphe qui a donné son titre à ce roman n'est qu'une infime partie de l'histoire et ne sert que de contexte historique.
Pour le reste, il s'agit essentiellement d'une histoire d'amour sous la Rome Antique entre le jeune et impétueux Vinicius et la belle Lygie.
Le premier est au début du roman sûr de lui, irrespectueux, prêt à tout pour récupérer Lygie qui pourrait presque passer pour une vulgaire marchandise ou objet de décoration de sa somptueuse villa, mais il va évoluer au cours de l'histoire et acquérir une certaine sagesse jusqu'à renier (ou presque) sa vie d'antan, le luxe et le faste des débauches de la Rome de Néron : "J'en ai assez de Rome, de César, des fêtes, d'Augusta, de Tigellin et de vous tous ! J'étouffe ! Je ne peux pas vivre ainsi; je ne peux pas !".
Ce revirement, il le doit à Lygie, qui outre sa grande beauté fait surtout partie des premiers chrétiens et va transmettre à Vinicius son amour pour cette religion et la parole de paix universelle qu'elle véhicule :  "A toutes ces questions, il n'était qu'une réponse : s'ils ne tuaient pas, c'est qu'ils portaient en eux une bonté comme il n'en avait pas existé dans le monde et un amour si infini de l'humanité, qu'il leur commandait d'oublier les offenses, leur propre bonheur, et d'oublier leurs misères, - un amour enfin qui leur commandait de vivre pour les autres.".
Ce roman possède un côté grandiose, dans le sens où il fait revivre toute une page de l'histoire de Rome en mettant en scène l'empereur Néron, aussi dangereux que mégalomane.
Il y a de très belles scènes de la vie quotidienne, le faste et l'excès des fêtes y est très bien retranscris, tout comme le martyre des chrétiens avec des scènes poignantes lors des mises à mort toutes plus cruelles les unes que les autres.
A la lecture de ce roman, je n'ai pu m'empêcher d'avoir à l'esprit un péplum tant la trame narrative en a les ressorts, d'autant plus que j'ai découvert cette histoire il y a plusieurs années par le film de 1951.
D'un autre côté, c'est avec grand plaisir que je me suis replongée dans la Rome de cette époque et que j'ai eu l'occasion de retourner sur des lieux visités lors de mon séjour en mai dernier.
La reconstitution historique est fidèle bien que je regrette quelques prises de liberté trop communes, comme le fait que l'incendie de Rome ait été commandité par Néron dans l'unique but qu'il achève un poème.
Cette image véhiculée de Néron est sans doute fausse, d'autant plus que cet empereur a participé activement à la reconstruction de la ville et en améliorant ses infrastructures.
Pour les quelques aspects négatifs, j'ai regretté une histoire d'amour bien trop facile, un peu trop à l'eau de rose et un basculement du personnage de Vinicius bien trop rapide : il passe d'un extrême à l'autre en peu de temps, non seulement cela ne laisse pas trop le temps au personnage de mûrir mais cela le fait presque devenir fade et sans relief, surtout lorsque le lecteur le met en comparaison à celui de Néron.
Vinicius finirait presque par en manquer de charisme tant il se laisse porter par les événements, son amour et sa foi.

Après une première tentative de lecture de ce roman au cours de ma jeunesse et qui s'était soldée par un arrêt à la trois centième page, je suis aujourd'hui contente d'avoir pu aller au bout de "Quo Vadis", une histoire m'ayant transporté dans la Rome Antique et permis de revoir quelques magnifiques endroits de Rome, un roman qui peut se révéler exigeant et qui pour être pleinement apprécié se doit de ne pas être lu trop tôt.
A conseiller à tous les amoureux/ses de l'Italie et de son Histoire.


"Lygie quitte la maison d'Aulus" Domenico Mastroiani

Livre lu dans le cadre d'une Lecture Commune organisée par Nathalie

Livre lu dans le cadre du Challenge Il Viaggio


Livre lu dans le cadre du Plan Orsec 2014 pour PAL en danger



Livre lu dans le cadre du Challenge Destination PAL

4 commentaires:

  1. (2e tentative de commentaire - j'espère ne pas faire de doublon)
    Donc, disais-je, on a un avis assez proche. J'ai bien aimé le côté grand spectacle, même s'il s'agit plus de mythe que d'histoire.

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    1. Oui, le contraste était intéressant avec "Mémoires d'Hadrien" qui s'intéressait plus à l'Histoire.

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  2. J'ai lu une version jeunesse il y a longtemps, ça ne m'avait pas rebuté. La version complète est sur ma PàL.

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    1. J'ai lu la version complète, j'ai pris cette couverture par défaut car je n'ai pas trouvé celle que j'ai (vieille édition Poche) J'ai bien aimé, et je n'ai pas eu du mal comme a 14 ans pour avancer et le lire.

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