vendredi 26 décembre 2014

Moderne Olympia de Catherine Meurisse


Olympia s'ennuie au musée d'Orsay. Bien sûr, elle n’est pas une parfaite inconnue, elle a déjà posé pour Manet, connaît Toulouse Lautrec, et a de nombreux amis sortis de tableaux impressionnistes. Elle a même fait cascadeur pour un tableau de Courbet, L’Origine du monde. Mais ce qui l’intéresse par-dessus tout, c’est la comédie, le cinéma. Elle rêve d’un grand rôle, mais on ne lui propose que des rôles de figurantes. Il faut dire que pour réussir au cinéma, il faut coucher. Et Olympia n’est pas prête à cela. C’est une fille romantique, qui rêve du grand amour. (Futuropolis)

Olympia, la langoureuse et voluptueuse femme du tableau d'Edouard Manet, est une indécrottable romantique qui attend désespérément le grand amour en se prenant pour Juliette : "J'adorerais être Juliette. Je pense que j'ai des qualités pour jouer les grandes amoureuses.", ainsi que le grand rôle de sa vie dans ce musée d'Orsay qui prend vie sous la plume de Catherine Meurisse : "Jouer, c'est toute ma vie, vous comprenez ? J'ai le feu sacré !".
Car ici, les peintures ne sont point de morts objets d'art accrochés aux murs et admirés par des milliers de visiteurs, ils vivent, les personnages de plusieurs tableaux se télescopent les uns avec les autres, ils jouent des rôles, et se livrent même à des guerres de clan à la West Side Story à l'intérieur du musée.
Pour en revenir à cette pauvre Olympia, elle se désespère avec son joli nœud noué autour du cou, d'autant que tout le monde le lui dit, pour réussir il faut coucher; et à cela il faut ajouter la méchanceté de sa rivale, la belle Vénus avec ses trois cupidons et son caractère bien trempé : "Argenteuil, Argenteuil ! Est-ce que j'ai une gueule à aller tourner à Argenteuil ?".

Vous l'avez compris, ici il n'est point besoin d'avoir une grande connaissance en peinture pour apprécier cette bande dessinée, son but est même plutôt pédagogique puisque l'histoire permet au lecteur soit de redécouvrir les œuvres principales du musée d'Orsay, soit de les découvrir.
Cette bande dessinée pourrait presque être sous-titrée "la peinture pour les nuls" mais j'ai tout de même trouvé au cours de ma lecture que toutes les œuvres n'étant pas identifiables au premier coup d’œil et pourtant ma visite à Orsay remonte à un an.
Il y a de bonnes idées dans cette bande dessinée, il y a de l'humour (cruel destin que celui des trois cupidons) et une héroïne assez attachante, une nouvelle façon d'appréhender l'art, mais je n'ai pourtant pas été complètement emballée par le concept.
C'est loufoque à souhait mais ça manque finalement un peu de profondeur, dommage car cela aurait pu être beaucoup plus ludique que ça ne l'est.
J'ai trouvé Catherine Meurisse beaucoup plus mordante et grinçante dans "Le pont des arts", je m'attendais au moins au même niveau avec cette bande dessinée, petite déception au final donc.
De plus, si le trait de dessin de Catherine Meurisse a toujours été plutôt simple et sans trop de relief, je le trouve plus relâché ici que dans "Le pont des arts", là aussi il faut bien dire que je m'attendais à quelque chose d'un peu plus fourni et fouillé et moins épuré que certains dessins ne peuvent l'être dans cette histoire.

"Moderne Olympia" de Catherine Meurisse n'a pas comblé toutes mes attentes mais reste une lecture divertissante que je recommande à toutes les personnes qui ont envie de découvrir l'art exposé au musée d'Orsay sous forme ludique et qui sait, avoir envie par la suite d'y faire une visite.


"Olympia" d'Edouard Manet


"Naissance de Vénus" d'Alexandre Cabanel

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