samedi 14 mars 2015

Les notes de la mousson de Fanny Saintenoy


Kanou est un petit prince choyé par tous, il grandit dans la douceur et les couleurs de Pondichéry. Mais sa mère, Galta, rêve de quitter l’Inde qui ne l’a jamais acceptée. Quand elle remonte le fil de son passé, Galta découvre les vestiges d’un secret de famille qui va mettre en péril le monde idyllique de son fils. Seule Angèle, à Paris, connaît l’histoire douloureuse qui les lie tous les trois, une vérité sombre qui changera leurs destinées. (Versilio)

Kanou est un jeune enfant qui grandit à Pondichéry, auprès d'un père musicien souvent absent, d'une mère, Galta, indolente et en lutte avec des démons intérieurs, et d'Ahmma la domestique qui s'occupe de lui comme s'il était son fils.
Kanou compose avec cette étrange famille, il ne comprend pas forcément bien ses parents : "Kanou se demande, un peu confus dans ses pensées d'enfant, comment ses parents ont pu s'aimer, et si l'amour des grands peut continuer de battre au milieu de tant de différences ... Une statue et un papillon, voilà à quoi ils ressemblent.", mais il les aimes tel qu'ils sont.
A des milliers de kilomètres de là, en France, il y a Angèle, une personne qui a beaucoup compté dans la vie de Galta et qui détient les clés de son mal être actuel.
Mais Angèle a trop tardé à lui parler et aujourd'hui ce silence lui pèse et la prive d'une partie de sa vie : "Sa culpabilité lui pendrait au cou, lourde chaîne d'esclave, et l'abandon des recherches lui claquerait au visage au moment de quitter l'Inde. Les silences résonnent longtemps et portent loin.".

Porté par la très belle plume de Fanny Saintenoy, ce récit alterne entre deux continents, deux pays, deux cultures, deux points de vue, qui finalement ont un même dénominateur commun universel : l'amour.
La structure de ce court roman est bien faite : l'ouverture et la fermeture se font avec un homme et une femme, jeunes mariés, qui sont la clé de l'histoire personnelle des personnages qui sont par la suite développés.
C'est aussi un livre d'ambiance, je n'ai jamais été en Inde mais j'ai trouvé dans ce récit tout ce qui fait l'essence de ce pays si particulier, avec une dimension presque mystique côtoyant la pauvreté et la misère, avec des castes bien définies qu'il ne fait pas bon franchir, même par amour.
Le récit est vivant, les mots sont parlants, j'avais l'impression d'être avec Kanou pendant tout le long du récit et Angèle m'apparaissait comme très éloignée alors que géographiquement et culturellement je suis plus proche d'elle.
Fanny Saintenoy a un beau style d'écriture qui a su m'emporter pendant ma lecture, c'est une belle surprise et une belle découverte que j'ai fait avec ce roman.
D'ailleurs, est-ce plutôt une nouvelle ou plutôt un court roman ?
Difficile de me prononcer sur ce point, tout ce que je peux en dire c'est que ce récit m'a laissée quelque peu frustrée, il s'arrête au moment où tout commence pour Galta et Kanou.
J'ai eu l'impression que tout ce que j'avais lu jusqu'à présent n'était qu'une ébauche, une mise en situation et que du plus merveilleux était encore à venir, finalement non et c'est quelque peu dommage car je serais bien restée un peu plus longtemps avec tous ces personnages, et d'un autre côté tant mieux car ainsi l'auteur me laisse le libre choix d'imaginer ce qu'il advient des personnages.
Et dire que ce roman est une transposition de "Roméo et Juliette" à Bollywood ne serait pas lui rendre justice.

Si Babelio et les éditions Versilio ne m'avaient pas proposé de recevoir "Les notes de la mousson" avant sa sortie je ne l'aurais pas lu de moi-même, d'ailleurs je n'y aurais sans doute même pas prêté attention, et cela aurait été dommage car je serais passée à côté de la belle plume de Fanny Saintenoy.

Je remercie Babelio et les éditions Versilio pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique.

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