jeudi 30 juillet 2015

Le train sifflera trois fois (High Noon) de Fred Zinnemann



Alors qu'il s'apprête à démissionner de ses fonctions de shérif pour se marier, Will Kane apprend qu'un bandit, condamné autrefois par ses soins, arrive par le train pour se venger. Will renonce à son voyage de noces et tente de réunir quelques hommes pour braver Miller et sa bande. Mais peu à peu, il est abandonné de tous... (AlloCiné)


"Le train sifflera trois fois" est un film sur la lâcheté ordinaire.
Il suffit de le transposer à notre époque et le scénario fonctionne toujours.
C’est l’histoire d’un homme qui va se retrouver seul, qui va douter, être enfermé dans sa solitude et abandonné par tous : amis, mentor, femme, ex-amante, mais qui va rester droit dans ses certitudes ; un homme, un vrai.
J’aime beaucoup son attitude à la fin car il a enfin compris qu’il ne méritait pas de rester et que les habitants ne le méritaient pas plus, lui seul a gardé ses convictions tandis que les autres se sont barricadés chez eux, ont fui leur responsabilité en reportant à demain ce qu’ils pouvaient faire le jour même, en refusant de prendre leurs responsabilités et d’aider un homme qui était dans le besoin et qui jusqu’à présent les avait défendu et leur avait offert de vivre dans le calme, la sécurité.
Ce n’est pas vraiment un western, d’ailleurs John Wayne n’aimait pas ce film (si vous n’aimez pas John Wayne il y a donc de fortes chances pour que vous l’appréciez).
C’est un film qui joue sur la psychologie et les nerfs.
Il y a une tension qui se met en place, il est beaucoup question de Frank Miller mais il faut attendre près des trois-quarts du film pour voir à quoi il ressemble et ce dont il est capable.
Ce que je reproche au film, c’est qu’il y a une vraie tension qui s’instaure, le spectateur commence à attendre impatiemment la scène de confrontation tant attendue, mais finalement elle est exécutée trop rapidement alors que la tension nerveuse était à son comble.
Le titre original est un peu plus évocateur que sa traduction en Français et retranscrit d’ailleurs plus cette tension nerveuse.
C’est un western en noir et blanc, mais cela n’est pas gênant.
Ce film vaut aussi le coup d’œil pour ses acteurs, avec Gary Cooper dans le rôle de Will Kane, la douce Grace Kelly dans le rôle d’Amy Kane, sa toute jeune épousée, et Katy Jurado dans le rôle de Helen Ramirez, l’ancienne maîtresse de Will Kane.
Je n’irai pas jusqu’à dire que les femmes sont mises à l’honneur, mais elles font en tout cas preuve de plus de courage que bien des hommes et ont plus de caractère.
Elles sont l’opposée l’une de l’autre mais trouvent un terrain d’entente, c’est là aussi une confrontation intéressante à voir.
Et bien entendu, je ne peux pas finir sans parler de la musique de Dimitri Tiomkin, avec cette chanson (signée aussi par John William) lancinante reprises moultes fois dans le film et qui a fini par devenir un air célèbre dans le monde entier : "Si toi aussi tu m’abandonnes …".


"Le train sifflera trois fois" est un film qui se regarde avec toujours autant de plaisir et dont la trame de fond est non seulement universelle mais toujours d’actualité et pourrait tout aussi bien se passer de nos jours.

Et puis cela donne l’occasion de voir un film avec Gary Cooper, une grande figure du cinéma de Hollywood dans les années 30 à 50.

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