samedi 26 décembre 2015

Silex and the City Tome 3 : Le néolithique, c'est pas automatique de Jul


Dans ce 3ème album de Silex and the City – Le Néolithique, c'est pas automatique –, on découvre les ancêtres des agences de notation. On tremble face à la concurrence de l'Homme de Pékin. On s'enthousiasme pour « l'évolution du Jasmin » et on manifeste contre les expulsions des espèces défavorisées avec le « Réseau évolution sans frontières ». On invente les réseaux sociaux avec « Flèchebook ». Et quand le volcan explose, le spectre de Fukushima se profile à travers les âges, malgré la communication rassurante d'EDF (Énergie du feu). Serions-nous, comme le prédit le fameux « calendrier lémurien », à la veille de la fin du monde, annoncée pour l'année 40012 avant Jésus-Christ ? (Dargaud)

"Silex and the City" c'est un peu comme "Astérix", c'est la vallée qui résiste encore et toujours à l'évolution.
Mais si tous les "Astérix" se valent à peu de chose près, il n'en est pas de même pour "Silex and the City".

J'avais laissé la famille Dotcom dans sa vallée, les déboires en politique du père de famille et les revendications humanistes de la mère.
Je la retrouve dans sa vallée, mais contrairement aux deux tomes précédents, il n'y a pas vraiment de scénario dans ce volume, plus un enchaînement de gags plus ou moins drôles.
Le fils Url est toujours en guerre contre EDF - Energie Du feu - mais sa mère a la solution a ce problème : elle lui négocie un stage afin qu'il change d'opinion sur cette entreprise et son patron, Crao de la Pétaudière, accessoirement le père du petit-ami de Web, la sœur d'Url : "On trouve toujours des gens pour nous critiquer alors que chez EDF, on essaye depuis des années de contribuer au réchauffement de la planète !".
La mère continue son engagement humanitaire, manifeste, lutte contre l'exclusion à renfort de belles phrases : "Si tous les hominidés au monde se tenaient par le pouce préhenseur, la vie serait tout de même plus belle sur cette planète !", dont certaines sont même des détournements de phrases célèbres, une parodie qui m'a moyennement convaincue : "Quand ils sont venus chercher les organismes monocellulaires, je n'ai rien dit. Quand ils sont venus chercher les ichtyosaures, je n'ai rien dit : je n'étais pas un ichtyosaure. Quand ils sont venus chercher les diplodocus, je n'ai rien dit. Je n'étais pas un diplodocus. Quand ils sont venus chercher les mammouths, je n'ai rien dit non plus. Je n'étais pas un mammouth. Et quand ils sont venus me chercher moi il n'y avait plus personne pour protester.".
Dans le même temps, Url a eu une idée de génie et créée flèches-book, réseau social révolutionnaire à l'époque préhistorique : "Tu vois, ce qu'il faudrait c'est un truc qui élargisse un peu notre petit groupe. Un genre de réseau social virtuel, ouvert à tous, mais qui donne l'impression d'être exclusif. Comme ça, on pourrait rester en contact, informer les autres de notre actualité.".
C'est bien gentil tout ça mais je n'ai pas franchement ri, ni même souri, et je regrette l'absence de trame pour lier toutes ces belles idées entre elles.
Certes, c'est toujours une parodie mordante des travers de notre époque transposés à l'ère préhistorique, mais j'ai trouvé que l'idée commençait ici à s’essouffler, je n'ai pas retrouvé l'innovation et le mordant des tomes précédents.
Je suis donc déçue par ce troisième tome des aventures de la famille Dotcom, même si les personnages restent sympathiques l'ensemble est un peu creux et manque de piquant.

"Le néolithique, c'est pas automatique" est un troisième volet de la série "Silex and the City" quelque peu décevant qui se contente d'enchaîner des sketchs et de donner une dimension nettement plus politique à l'ensemble au détriment d'un scénario plus élaboré.
La lassitude n'est pas loin ... .

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