dimanche 19 juin 2016

Péchés capitaux de Jim Harrison


À la suite de son enquête sur le Grand Maître, l'inspecteur Sunderson, désormais à la retraite, n'aspire qu'à se mettre au vert dans un bungalow du Nord Michigan. Aussitôt installé, il découvre que ses voisins, la famille Ames, sèment la terreur dans toute la région. Les autorités locales avouent leur impuissance face à ce clan qui vit en dehors des lois et commet les crimes les plus crapuleux. Quand une série de meurtres éclate en pleine saison de pêche à la truite, Sunderson est contraint de reprendre du service. (Flammarion)

De Jim Harrison, j'ai lu le très beau recueil de nouvelles "Légendes d'automne", c'est pourquoi j'avais hâte de relire cet auteur mais en essayant cette fois-ci un roman policier.
Aïe, énorme erreur, j'aurai dû rester sur ma bonne impression et ne pas me lancer dans la lecture d'un policier de Jim Harrison, car cela n'a rien avoir avec ses nouvelles.
Déjà, son personnage, l'inspecteur Sunderson, est récurrent, commencer par le dernier livre n'était peut-être pas la meilleure des idées mais qu'importe, s'il n'y avait que ça !
Sunderson est surtout un personnage hautement détestable, non pas qu'il soit antipathique mais il ne pense qu'au sexe, à manger, à pêcher, au sexe, à dormir, au sexe, à pécher, au sexe, à manger, bref c'est un homme vieillissant qui est pris du démon de midi car bien évidemment il ne s'intéresse qu'aux jeunes femmes, tout en cultivant le secret espoir de reconquérir Diane, son ex-femme, une vraie femme celle-là.
Mais en attendant ce sont des gamines qui l'intéressent, il mâte sa voisine faisant son yoga et pour couronner le tout il couche avec sa fille adoptive (qui auparavant était sa voisine qu'il mâtait).
Mais quel monsieur charmant, qu'est-ce qu'il a pu me dégoûter avec ses pensées malsaines et obsédantes.
Sunderson nourrit aussi une obsession pour la Bible, particulièrement sur les sept péchés capitaux, dans lesquels il se vautre allègrement et j'ai doucement envie de rire quand il songe à relire le Nouveau Testament histoire de tester sa foi : "Il se rappela distraitement qu'il avait l'intention de relire le Nouveau Testament pour voir s'il croyait encore à l'un de ces trucs sacrés qu'enfant il avait appris à l'église.".
Sinon comme il est à la retraite il décide d'acheter un chalet pour pêcher (et pécher !) à sa guise, évidemment il ne choisit rien de mieux que d'avoir pour voisin la famille Ames, à la terrible réputation : "Au cours de sa longue carrière d'inspecteur de police, Sunderson avait entendu qu'un certain nombre de familles de criminels vivaient dans les vastes étendues boisées de la Péninsule Nord, mais aucune n'avait plus mauvaise réputation que les Ames.".
Brusquement la famille Ames est décimée mais personne ne pleure les morts, pourtant Sunderson va enquêter.
Enfin, enquêter est un grand mot car il va prendre cela en dilettante comme ses parties de pêche, et c'est aussi ce que je reproche à Jim Harrison auteur de roman policier : il n'y a pas vraiment d'intrigue, pas de suspens, et ça finit en jus de boudin, bref aucun intérêt là-dedans.
J'ai eu envie plusieurs fois d'arrêter ma lecture, parce que je n'accrochais à rien dans ce roman, j'ai lu en diagonale certains passages et je suis arrivée au bout, mais quelle déception.
Alors une chose est sûre : je ne lirai certainement pas les autres romans de Jim Harrison mettant en scène Sunderson, je me contenterai de ses romans et nouvelles de nature writing.

"Péchés capitaux" fut une belle désolation littéraire, un scénario plat, un personnage repoussant par ses attitudes, il va me falloir vite oublier cet aspect littéraire de Jim Harrison dont si je n'avais pas lu "Légendes d'automne" j'abandonnerai purement et simplement la découverte.

Livre lu dans le cadre du Club des Lectrices

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