mardi 28 mars 2017

Sage femme de Martin Provost

     
     

Claire est la droiture même. Sage-femme, elle a voué sa vie aux autres. Déjà préoccupée par la fermeture prochaine de sa maternité, elle voit sa vie bouleversée par le retour de Béatrice, ancienne maîtresse de son père disparu, femme fantasque et égoïste, son exacte opposée. (AlloCiné)


Claire (Catherine Frot) est sage-femme et mène une vie tranquille, partageant sa vie entre son travail qu’elle effectue consciencieusement, son appartement à  Mantes-La-Jolie, son jardin et son fils Simon (Quentin Dolmaire) qu’elle a élevé seule et qui poursuit des études de médecine à Paris.
Et puis un beau jour elle trouve un message sur son téléphone : une femme, Béatrice (Catherine Deneuve), a partagé il y a plus de trente ans la vie de son père, et donc la sienne, et refait surface après avoir disparu du jour au lendemain.
Claire ne sait trop quoi faire face à cette femme avec qui elle a partagé beaucoup il y a plusieurs dizaines d’années mais qui l’a aussi trahie, ainsi que son père, et a été responsable du grand drame de sa vie : le suicide de son père.
Si Claire est calme, posée, très portée sur le bio, prenant soin d’elle et ne buvant jamais, Béatrice est tout son contraire : égoïste, fantasque, mordant la vie à pleine dents.
Dans le même temps, Claire voit aussi sa vie bouleversée par sa rencontre avec Paul (Olivier Gourmet), son voisin de jardin chauffeur routier international.


Il faut reconnaître que la bande annonce de ce film a le mérite de bien le présenter sans en dire trop et que l’intrigue réserve quelques surprises, bien que les ficelles soient grosses et se devinent facilement.
Le pitch est à l’image de l’histoire, gentil, et ce n’est pas ce qui m’a attirée à aller voir ce film ni ce que j’en garderai.
Le personnage de Claire fait bien évidemment penser à "Candide" de Voltaire qui proclame qu’ "il faut cultiver notre jardin".
Claire a apparemment connu la richesse dans sa jeunesse, depuis elle mène une vie plus frugale mais qui la satisfait.
Néanmoins, il faut reconnaître que ce personnage est lisse et ne savoure que partiellement la vie, sans le personnage de Béatrice pour le contrebalancer il serait même ennuyeux.
C’est clairement ce qui marche le mieux dans ce film, l’antagonisme des deux personnages qui pourtant sont irrésistiblement attirés l’un vers l’autre, ils finissent par être complémentaires et apportent un grain de folie pour Claire et une forme d’apaisement pour Béatrice.
Et bien évidemment, ce qui fait la grande force de ce film, ce sont les deux Catherine, Frot et Deneuve, se donnant la réplique pour la première fois au cinéma.
Catherine Frot est une actrice que j’aime beaucoup, même si elle demeure à jamais gravée dans mon esprit comme le personnage qu’elle incarnait dans le film "La Dilettante", elle est toujours juste dans son interprétation, sans excès, et n’est jamais de mauvais ton dans les rôles qu’elle campe.
Face à elle, une Catherine Deneuve resplendissante qui me fait dire à chacune de ses apparitions : mais quelle grande actrice, et quelle femme avec de la classe.
Car non seulement elle est impeccable dans ce rôle, mais c’est une femme qui a une classe folle et qui porte divinement la toilette.
J’aime bien voir Catherine Deneuve s’encanailler dans ce genre de personnage, ici elle fréquente les tripots clandestins de cartes, se laisse porter par l’air du temps et comme le dit à un moment donné, elle ne regrette rien de sa vie car elle a profité.
L’ensemble est très classique, aussi bien dans l’intrigue que dans la mise en scène, et même le personnage d’Olivier Gourmet ne change pas grand-chose à la monotonie de l’ensemble.
Je n’irai pas jusqu’à dire que je me suis ennuyée, mais il n’y a pas de surprise, pas d’innovation.
C’est gentil mais sans plus, et peut-être qu’un téléfilm aurait suffi.



"Sage femme" est un film un peu trop sage de Martin Provost qui vaut surtout pour son duo de comédiennes qui porte le film.


     
     

     
     

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