mercredi 28 décembre 2016

Premier contact (Arrival) de Denis Villeneuve

     
     
Lorsque de mystérieux vaisseaux venus du fond de l’espace surgissent un peu partout sur Terre, une équipe d’experts est rassemblée sous la direction de la linguiste Louise Banks afin de tenter de comprendre leurs intentions. Face à l’énigme que constituent leur présence et leurs messages mystérieux, les réactions dans le monde sont extrêmes et l’humanité se retrouve bientôt au bord d’une guerre absolue. Louise Banks et son équipe n’ont que très peu de temps pour trouver des réponses. Pour les obtenir, la jeune femme va prendre un risque qui pourrait non seulement lui coûter la vie, mais détruire le genre humain. (AlloCiné)


"Ils" sont arrivés sur Terre, avec douze vaisseaux disposés un peu partout sur le globe.
Face à l'énigme que constitue leur présence, une équipe d'experts est constituée, avec notamment la linguiste Louise Banks (Amy Adams) et le scientifique Ian Donnelly (Jeremy Renner), sous la responsabilité du Colonel Weber (Forest Whitaker).
Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Comment communiquer avec eux ?
Autant de questions et de difficultés que vont devoir affronter Louise et Ian, d'autant que les réactions dans le monde face à ces mystérieux vaisseaux sont extrêmes et pourraient bientôt plonger l'Humanité dans une guerre totale.


Je n'avais pas prévu à l'origine d'aller voir ce film, les tenues laissaient suggérer un film dans l'espace et dernièrement j'ai été refroidie avec "Gravity", ensuite j'ai vu qu'il s'agissait de science-fiction et là, je craignais le pire.
Puis, j'ai lu des articles approchant ce film d' "Interstellar", je me suis dit que c'était sans doute de la science-fiction avec une fond de réflexion, c'est ainsi que j'aime ce genre en littérature ou au cinéma.
Et bien c'est effectivement cela, exit les aliens qui font peur et les scènes de destruction de la Terre (bonjour "La guerre des mondes" ou "Independance Day" !), ici il y a de la science-fiction mais aussi une profonde réflexion derrière l'histoire, nécessitant de ne pas décrocher à un moment donné sous faute d'être perdu.
Le film s'ouvre sur une forme de poésie liée à la naissance, la vie, la mort et se raccroche au premier jour d'arrivée des vaisseaux.
Une tension se met en place avec les questions liées à l'arrivée de ces vaisseaux : qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Que veulent-ils ? Amis ou ennemis ?
La première montée de Louise et Ian dans le vaisseau est à ce titre très bien menée : les personnages pénètrent dans un tunnel sombre qui semble ne jamais s'arrêter, l'image et la mise en scène sont très belles et la musique crée un climat d'angoisse qui va croissant : le spectateur, comme Louise, ne sait pas ce qui l'attend, ni quelle forme ont ces créatures venues d'ailleurs.
Denis Villeneuve a su instaurer un rythme à son histoire en insistant sur certains passages - la première montée dans le vaisseau et la première communication réussie avec ces êtres venus d'ailleurs - et en pratiquant une forme d'ellipse narrative pour accélérer le temps et arriver à d'autres étapes.
Visuellement, ce film est très beau, il y a de très belles mises en scène avec notamment une caméra filmant à l'envers, tout cela contribue à plonger le spectateur dans l'histoire.
Cette beauté se ressent dès les premières images, entre la maison de Louise au bord de l'eau et le vaisseau atterri dans un champ au cœur du Montana.
Même calme, même tranquillité, même sérénité, un peu à l'image de Louise la linguiste qui va devoir user de tout savoir et de toute sa minutie pour parvenir à entrer en contact et à communiquer avec ces êtres baptisés heptapodes.
Le scénario du film est tiré d'un roman de Ted Chiang "L'histoire de ta vie".
Heureusement que le titre du roman n'a pas été conservé car il n'est pas très vendeur (notez que je préfère le titre original à la traduction Française également).


Le personnage de Louise est fascinant, je comprends qu'Amy Adams n'ait pas pu refuser ce rôle, c'était il me semble la première fois que je la voyais à l'écran et j'ai beaucoup apprécié la justesse dans son jeu.
Idem pour son partenaire Jeremy Renner, je n'avais jamais eu l'occasion de le voir à l'écran.
Le thème principal du film, c'est bien entendu la communication et son importance.
En effet, comme le film le montre, dans notre société actuelle un défaut ou un manque de communication peut avoir de graves répercussions.
A ce titre, le mode de communication des heptapodes est particulièrement original.
La moralité dans tout cela c'est qu'il n'est pas utile d'avoir des armes et de tout détruire, parfois une bonne communication permet de résoudre tous les problèmes.
Il y a aussi le thème du deuil et de la vie après la perte d'un être cher, des regrets ou non que cela peut entraîner.
Le tout est cristallisé à travers une femme, Louise, face à son passé mais au destin collectif de millions d'individus.
Un important travail a aussi été fait sur la musique et les effets sonores, cela contribue à l'ambiance du film qui, je le rappelle, ne comporte pas vraiment d'action et pourrait à ce titre en ennuyer quelques-uns.
Bien évidemment, il y a un retournement de situation dans la dernière partie du film que j'ai pu voir venir mais partiellement, c'est à ce moment-là que le film gagne toute son intensité dramatique.
Mais c'est aussi à ce moment-là que le réalisateur se perd un peu en martelant un peu trop le propos du film pendant la dernière demi-heure.
Il y a de la redite, le spectateur revoit des scènes identiques ou quasi, le réalisateur insiste et répète, répète.
C'est mon seul petit regret sur ce film car cette insistance noie un peu le sens du film.


"Premier contact" est un film de science-fiction quasi unique en son genre, à la fois drame intimiste mais aussi film poétique et géopolitique, l'une des belles surprises de cette fin d'année au cinéma.


       

         

          

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